
Jours fériés 2025 : une expression qui fait rêver bon nombre de Français à l’idée de longs week-ends et de moments de repos bien mérités. Mais au-delà de cette pause bienvenue dans le rythme quotidien, ces journées chômées suscitent chaque année de nombreuses interrogations. Quel est leur poids réel sur l’économie ? Qui en profite vraiment ? Et la France peut-elle encore se permettre ce luxe dans un contexte de finances publiques dégradées et de compétitivité mondiale accrue ? En 2025, le calendrier s’annonce particulièrement favorable aux jours de repos, ce qui relance le débat sur leurs effets économiques, sociaux et organisationnels.
Il convient tout d’abord de regarder de près combien de jours fériés rythment cette année 2025, à quelles dates ils tombent, et quels sont les salariés concernés selon leur statut ou leur secteur. Le calendrier ne concerne en effet pas tout le monde de la même manière, et certains profiteront plus que d’autres de ces coupures dans l’activité.
Certains secteurs économiques sont directement affectés par ces jours fériés. Effectivement, l’industrie, le bâtiment, les services publics, le commerce ou encore le tourisme n’en ressentent pas les effets de la même façon. Selon que l’activité peut être suspendue ou au contraire fortement sollicitée, les répercussions sont très variables.
Les jours fériés agissent aussi sur trois grands leviers de la vie économique, à savoir la productivité des entreprises, la consommation des ménages et les finances personnelles des Français. Ces journées non travaillées modifient nos habitudes de dépenses, notre rythme de travail et, dans certains cas, notre pouvoir d’achat.
Mais faut-il parler de véritables pertes économiques ou simplement d’un décalage d’activité dans le temps ? De nombreuses études montrent que l’impact est souvent surestimé, car une partie des tâches et de la production peut être rattrapée. Le ralentissement est temporaire, parfois même compensé par un gain d’efficacité ultérieur.
Au niveau individuel, les jours fériés peuvent être une chance. Ils offrent du temps libre, améliorent l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, et permettent des dépenses de plaisir qui soutiennent certains pans de l’économie. Toutefois, ces bénéfices ne sont pas équitablement répartis entre les Français, selon leur situation professionnelle ou leur niveau de revenus.
Enfin, le débat sur une éventuelle réforme du calendrier revient régulièrement. Faut-il en supprimer certains, mieux les répartir ou repenser leur statut ? Si le statu quo domine aujourd’hui, la question reste posée à la lumière des enjeux économiques et sociaux actuels.
Jours fériés 2025 : combien, quand, et pour qui ?
L’année 2025 compte 11 jours fériés légaux en France, comme chaque année. Mais tous ne se valent pas en termes d’impact économique. Tout dépend de leur position dans la semaine, de leur possibilité de donner lieu à un pont ou non, et de leur influence sur les différentes catégories de travailleurs.
Un calendrier 2025 favorable aux jours de repos
En 2025, plusieurs jours fériés tombent en semaine, ce qui signifie qu’ils entraînent une interruption réelle de l’activité professionnelle. Parmi eux :
- Le mercredi 1er janvier pour le Nouvel An
- Le lundi 21 avril pour Pâques
- Le jeudi 1er mai pour la Fête du travail
- Le jeudi 8 mai pour la Fête de la Victoire 1945
- Le jeudi 29 mai pour l’Ascension
- Le lundi 9 juin pour Pentecôte
- Le lundi 14 juillet pour la Fête nationale
- Le vendredi 15 août pour l’Assomption
- Le samedi 1er novembre pour la Toussaint
- Le mardi 11 novembre pour l’Armistice de 1918
- Le jeudi 25 décembre pour Noël
Cette année, de nombreux jours fériés, notamment en mai, tombent un jeudi ce qui est propice aux ponts. Ainsi, le 1er mai, le 8 mai et le 29 mai tombent un jeudi. De plus, le 11 novembre tombe un mardi, ce qui peut encourager à faire le pont en ne travaillant pas le lundi. Le 1er novembre, quant à lui, tombe un samedi, ce qui n’aura aucun impact pour la grande majorité des Français. Avec autant de jours en semaine, ce calendrier risque donc de peser davantage sur l’activité économique que certaines années où plusieurs jours fériés tombent un week-end.
Tous les travailleurs ne sont pas logés à la même enseigne
L’impact des jours fériés varie fortement selon le statut professionnel. En effet, les salariés du secteur public et de nombreuses entreprises privées bénéficient automatiquement des jours fériés, sans réduction de salaire. En revanche, pour les indépendants, les professions libérales, ou encore les travailleurs précaires, chaque jour non travaillé peut signifier une perte de revenu direct.
Dans certains secteurs comme l’hôtellerie, la restauration ou la santé, les jours fériés sont souvent travaillés, avec parfois une majoration salariale. À l’inverse, d’autres secteurs connaissent un net ralentissement, notamment les usines ou certains postes de bureaux.
Enfin, la possibilité de faire le pont dépend aussi de l’organisation interne de l’entreprise et des conventions collectives. Certaines structures favorisent ces pauses pour améliorer le bien-être au travail, d’autres y voient une source de désorganisation et tentent de les limiter.
Quels sont les secteurs économiques les plus concernés ?
Les jours fériés n’affectent pas tous les secteurs économiques de la même manière. Tandis que certaines activités connaissent un net ralentissement, d’autres enregistrent une hausse ponctuelle d’activité. L’impact économique des jours fériés en France dépend fortement de la nature du secteur concerné. Au mois de mai, le chiffre d’affaires des entreprises est traditionnellement en recul de 2 à 3 % en moyenne, mais certains secteurs peuvent afficher des replis plus importants.
L’industrie et les services administratifs : des arrêts coûteux
Dans les secteurs industriels et les services de bureau, les jours fériés entraînent souvent une interruption complète de l’activité. Les usines ferment, les chaînes de production sont mises à l’arrêt, et les services administratifs suspendent leur fonctionnement. Cela se traduit par une baisse temporaire de la productivité, surtout lorsqu’un jour férié est placé en milieu de semaine, ce qui rend difficile une planification efficace.
Ces pauses, si elles s’accumulent, peuvent freiner les carnets de commandes, retarder les livraisons, ou désorganiser les équipes. Les PME industrielles sont particulièrement sensibles à ce phénomène, car elles ont moins de flexibilité pour compenser les pertes de temps.
Le commerce de détail et la grande distribution : une fréquentation en baisse… ou en hausse
Dans le commerce, les effets sont plus contrastés. Certains commerces ferment, notamment les petites structures ou les magasins indépendants. D’autres, en revanche, comme les grandes surfaces en zone touristique ou périurbaine, peuvent profiter d’une hausse de la fréquentation, surtout lors des week-ends prolongés.
Le problème se pose surtout lorsque les jours fériés coïncident avec des périodes de forte activité commerciale, comme les ponts de mai, qui peuvent détourner les consommateurs vers les loisirs plutôt que vers les achats. Le chiffre d’affaires devient alors imprévisible, voire instable selon les régions.
Le tourisme, la restauration et les loisirs : les grands gagnants
Certains secteurs tirent profit des jours fériés, à commencer par le tourisme, la restauration, l’hôtellerie et les activités de loisirs. Les ponts de mai, notamment, représentent un pic de fréquentation pour de nombreuses destinations françaises. L’année 2025, avec plusieurs jours fériés propices à des week-ends prolongés, s’annonce favorable pour ces secteurs.
Les hôtels, les restaurants et les lieux culturels enregistrent souvent des hausses de réservation et de fréquentation sur ces périodes. Cela crée, au niveau national, une forme de compensation économique à l’arrêt d’activité dans d’autres branches, même si ces effets sont inégalement répartis sur le territoire.
Le chiffre d’affaires des professionnels du tourisme ainsi que des restaurateurs enregistrerait ainsi une hausse significative de 15 à 20 % lors de ces périodes, selon l’Umih, l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie.
Les transports et la logistique : entre surcharge et ralentissement
Les jours fériés affectent aussi la logistique et les transports, mais de manière ambivalente. D’un côté, le transport de marchandises est souvent suspendu ou réduit, ce qui peut perturber les chaînes d’approvisionnement. De l’autre, le transport de voyageurs, notamment le train et la route, connaît une augmentation significative du trafic lors des départs en week-end prolongé.
Les compagnies de transport doivent alors adapter leur offre et leurs effectifs, ce qui représente un coût organisationnel, parfois mal absorbé par les entreprises de taille moyenne ou les collectivités.

Quelles sont les conséquences sur la productivité, la consommation et les finances personnelles des Français ?
Les jours fériés ne modifient pas seulement le rythme de l’économie globale. Effectivement, ils influencent aussi directement la productivité nationale, les habitudes de consommation et, dans certains cas, les revenus individuels. L’année 2025, avec plusieurs jours fériés en semaine et de nombreux ponts possibles, pourrait accentuer ces effets.
Une baisse apparente de productivité, mais un effet à nuancer
Chaque jour férié représente une journée de travail en moins pour une partie importante de la population active. En apparence, cela entraîne une baisse mécanique du nombre d’heures travaillées dans l’année, et donc une diminution temporaire de la productivité nationale.
Mais cette baisse est souvent rattrapée sur les autres jours, puisque les tâches sont anticipées, réorganisées, ou concentrées. Dans certaines entreprises, notamment les plus grandes, les outils numériques et le télétravail permettent de limiter les pertes d’efficacité. Il est donc difficile de mesurer précisément la perte réelle de productivité liée aux jours fériés, d’autant que certains effets peuvent même être bénéfiques, comme le repos accru, qui améliore ensuite la concentration, et donc la productivité.
Des habitudes de consommation modifiées, parfois dopées
Les jours fériés, surtout lorsqu’ils donnent lieu à un pont, modifient le rythme de consommation des ménages. Les Français en profitent souvent pour se déplacer, sortir, voyager ou consommer différemment. Cela peut stimuler certains secteurs, comme la restauration, les loisirs ou l’hôtellerie.
En revanche, les dépenses liées à la consommation courante (comme l’alimentation, l’habillement, ou les services) peuvent baisser temporairement, en raison de la fermeture des commerces ou du report d’achats. Au total, les jours fériés entraînent une redistribution de la consommation plus qu’une diminution globale, sauf en cas de contexte économique déjà dégradé.
Des finances personnelles inégalement affectées
L’impact sur les finances personnelles dépend fortement du statut professionnel. Pour les salariés qui bénéficient de congés payés ou de conventions avantageuses, un jour férié ne change rien à la fin du mois. Mais pour les travailleurs indépendants, les intérimaires, les autoentrepreneurs ou les secteurs dans lesquels la rémunération est variable, un jour chômé peut signifier une perte de revenu immédiate.
À l’inverse, certains salariés qui travaillent pendant les jours fériés, comme dans les hôpitaux, les transports, les services de sécurité ou la grande distribution, peuvent percevoir des majorations de salaire, parfois importantes. Les jours fériés deviennent alors une opportunité d’améliorer le revenu mensuel, à condition que l’activité soit maintenue et que leur travail soit considéré à sa juste valeur.
Est-ce vraiment un coût pour l’économie française ou un simple décalage d’activité ?
Chaque année, la question revient : les jours fériés représentent-ils une perte économique nette pour la France, ou s’agit-il simplement d’un décalage temporaire de l’activité ? En 2025, avec plusieurs jours fériés placés en semaine et de nombreuses possibilités de ponts, cette interrogation prend un relief particulier. Les réponses, comme souvent en économie, sont plus complexes qu’il n’y paraît.
Une perte temporaire de production… mais pas toujours irrécupérable
Sur le papier, chaque jour férié entraîne une réduction de la production nationale, notamment dans les secteurs industriels et tertiaires non essentiels. Selon les estimations de l’Insee, un jour férié coûte 1,5 milliard d’euros à l’économie française. Cela signifie que chaque jour férié qui tombe en semaine représente une perte de 0,06 point de PIB.
Quand le pays travaille moins, il produit forcément moins de richesses. Ainsi, l’Insee estime que le coût de la réduction d’activité représente entre quatre et six milliards d’euros uniquement pour les jours fériés, sur un total de plus de 2 900 milliards d’euros de création de richesses. Un phénomène qui est amplifié par les jours de congé qui s’ajoutent et qui permettent de faire le pont.
Mais ces chiffres sont trompeurs. Une grande partie de l’activité perdue peut être rattrapée dans les jours ou semaines suivantes, notamment dans les secteurs qui fonctionnent sur des cycles de production plus longs. Ce phénomène de rattrapage d’activité atténue l’impact réel sur la croissance annuelle.
Un effet nul à moyen terme pour les économies développées ?
Les économistes s’accordent souvent à dire que dans une économie développée comme la France, les jours fériés n’engendrent pas une perte totale et permanente de richesse, mais plutôt une redistribution dans le temps. L’activité est suspendue, mais pas annulée entièrement. Cela est particulièrement vrai pour les services, les projets à long terme ou les secteurs où la demande reste constante.
Certaines études montrent même qu’un jour férié bien placé peut avoir un effet neutre, voire légèrement positif, en améliorant le bien-être des salariés et leur efficacité à leur retour. Le repos favorise la concentration, réduit les erreurs et diminue l’absentéisme. Autrement dit, ce que l’économie « perd » sur une journée peut parfois être compensé par une meilleure performance globale.
Des effets asymétriques selon les contextes économiques
Le véritable coût des jours fériés dépend aussi du contexte économique global. En période de croissance forte, les entreprises peuvent absorber plus facilement les interruptions d’activité. En revanche, dans une économie fragilisée, en ralentissement ou marquée par une baisse de productivité, chaque jour non travaillé peut accentuer les difficultés.
Il faut aussi distinguer le coût économique immédiat du coût budgétaire pour l’État. Les jours fériés peuvent générer des pertes de recettes fiscales (comme de TVA ou d’impôt sur les sociétés) à court terme, si la consommation ou la production chutent. Mais ces pertes sont souvent limitées et temporaires, ce qui relativise leur poids sur les finances publiques.
Jours fériés : un coût ou une aubaine pour les Français ?
Si les jours fériés peuvent interroger sur leur coût pour l’économie nationale, ils soulèvent aussi une autre question plus personnelle : représentent-ils une perte ou une opportunité pour les Français eux-mêmes ? En 2025, avec un calendrier particulièrement propice aux week-ends prolongés, l’enjeu se ressent d’autant plus dans la vie quotidienne.
Un moment de repos essentiel pour l’équilibre personnel
Pour la majorité des salariés, les jours fériés sont perçus comme des périodes de repos bienvenues, qui permettent de rompre avec le rythme du travail, de passer du temps en famille ou de partir pour un court séjour. Ces coupures régulières contribuent au bien-être psychologique, à la récupération physique et à la prévention du stress professionnel.
Dans une société marquée par l’intensification des rythmes de travail, ces journées non travaillées peuvent jouer un rôle protecteur, en évitant le surmenage ou la fatigue chronique. Sur ce plan, les jours fériés constituent une véritable aubaine pour la qualité de vie des Français.
Des bénéfices économiques indirects pour les ménages
Au-delà du repos, les jours fériés stimulent certaines dépenses qui profitent aux ménages. Ils peuvent être l’occasion de sorties, de voyages de proximité, de consommation de loisirs, ou même de rénovations domestiques. Ce sont autant d’activités qui peuvent être source de plaisir, mais aussi de retombées économiques locales, en particulier dans les zones touristiques ou rurales.
Pour les familles, les jours fériés alignés sur le week-end permettent aussi de réduire les frais de garde d’enfants ou d’éviter de poser des jours de congés payés. En ce sens, ils facilitent l’organisation de la vie familiale, ce qui peut représenter une économie de temps et d’argent non négligeable.
Une opportunité… mais pas pour tout le monde
Ces bénéfices, cependant, ne profitent pas à tous. Les personnes aux revenus modestes, les travailleurs précaires ou les indépendants peuvent voir dans les jours fériés un manque à gagner. Pour eux, chaque jour sans activité peut signifier une perte directe de revenu ou de chiffre d’affaires, sans compensation, ainsi que de l’anxiété supplémentaire.
De plus, certaines professions ne bénéficient pas systématiquement du repos lors des jours fériés. Le personnel soignant, les agents de sécurité, les employés du commerce ou des transports peuvent être mobilisés, parfois sans majoration suffisante. Ce contraste crée une inégalité d’accès au bénéfice des jours fériés, que ce soit en termes de repos ou de rémunération.
Une perception positive majoritaire
Malgré ces différences, les enquêtes d’opinion montrent que la majorité des Français restent très attachés aux jours fériés. Ils y voient un temps pour soi, un droit social précieux, et un levier de qualité de vie. Même ceux qui ne peuvent pas en profiter systématiquement reconnaissent leur utilité dans l’équilibre collectif.

Faut-il revoir le calendrier des jours fériés ou même en supprimer certains d’eux ?
Chaque année, le débat revient dans les sphères économiques et politiques : la France a-t-elle trop de jours fériés ? Faut-il en réduire le nombre, mieux les répartir dans l’année, ou les réformer partiellement pour limiter leur impact sur la productivité ? En 2025, ces questions restent d’actualité, surtout dans un contexte de compétitivité européenne et de recherche de croissance.
La France, un pays généreux en jours fériés ?
Avec 11 jours fériés nationaux par an, la France se situe légèrement en dessous de la moyenne des pays européens. En effet, selon le site Toute l’Europe, des pays comme l’Allemagne, l’Irlande ou les Pays-Bas en ont moins, avec seulement 9 jours. Mais de nombreux pays en ont davantage, parfois beaucoup plus comme l’Espagne ou la Roumanie qui en ont 14.
En plus des jours fériés nationaux, peuvent s’ajouter des jours fériés locaux (comme en Alsace-Moselle ou dans les DOM) et des ponts facilités selon les secteurs. Ainsi, l’Alsace-Moselle fait figure d’exception en comptant deux jours supplémentaires : le 18 avril pour le Vendredi Saint (dans les communes qui disposent d’un temple protestant ou d’une église mixte) et le 26 décembre pour la Saint-Étienne.
Si ces jours ne sont pas tous chômés dans les mêmes conditions, leur concentration sur le printemps et le mois de mai crée souvent des périodes de ralentissement économique marquées. Cela pousse certains économistes à dénoncer une perte de compétitivité liée à cette organisation, notamment face à des pays comme l’Allemagne, où les jours fériés sont davantage régulés par les Länder et où leur incidence sur le PIB serait moins marquée.
Une réforme difficile à mettre en œuvre
L’idée de supprimer un ou plusieurs jours fériés pour compenser des coûts économiques n’est pas nouvelle. Elle avait été évoquée à plusieurs reprises, notamment après la canicule de 2003, lorsque le gouvernement avait transformé le lundi de Pentecôte en journée de solidarité, journée qui existe toujours aujourd’hui. Mais cette décision avait suscité de fortes critiques. Les recettes liées à ce jour férié désormais travaillé étaient estimées en 2024 à 3,4 milliards d’euros. Une manne censée assurer le financement des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées. Le Sénat a étudié l’idée, fin 2024, de supprimer un second jour férié pour contribuer au financement des comptes sociaux.
Toucher aux jours fériés reste politiquement sensible, car ils sont souvent associés à des dates historiques, religieuses ou sociales. Leur suppression peut être perçue comme une attaque contre des traditions ou des droits acquis. De plus, il est difficile de faire consensus sur lesquels supprimer, dans la mesure où aucun d’eux ne semble suffisamment « neutre » pour échapper à la contestation.
Des pistes alternatives : mieux répartir ou assouplir
Plutôt que de supprimer des jours fériés, certains proposent de repenser leur répartition dans l’année. Le mois de mai, avec parfois jusqu’à quatre jours fériés, concentre les interruptions d’activité, tandis que l’automne en compte peu. Une meilleure dispersion pourrait fluidifier le rythme économique sans retirer de journées de repos aux Français.
D’autres pistes suggèrent de moduler les jours fériés selon les secteurs, voire de proposer une partie de ces journées sous forme de jours de congés flexibles, au choix du salarié. Cette solution permettrait d’adapter le calendrier au fonctionnement réel des entreprises, tout en respectant le droit au repos.
Enfin, la montée du télétravail, des semaines de quatre jours ou des horaires flexibles invite à repenser globalement la manière dont on structure le temps de travail, sans forcément passer par une réduction autoritaire du nombre de jours fériés.
Le statu quo largement privilégié
Pour l’instant, aucune réforme majeure ne semble à l’ordre du jour. Les gouvernements successifs ont évité de rouvrir ce dossier complexe, préférant des ajustements à la marge. Dans les faits, les Français restent largement attachés à leurs jours fériés, et les entreprises, bien qu’impactées, ont appris à anticiper ces périodes dans leur organisation.
Mais l’état des finances publiques et les économies colossales à faire pourraient pousser le gouvernement ou le Parlement à potentiellement rouvrir le dossier des jours fériés et à mener une réforme, avec cependant des effets incertains. En attendant, le sujet est trop sensible pour cela, et à part des déclarations de certains politiques, c’est le statu quo qui reste de vigueur.