Informations principales concernant Luis Ortiz
Luis Ortiz est un économiste espagnol du 16ème siècle. Il a écrit, en 1558, l’ouvrage intitulé Memorial al Rey para que no salgan dineros de España, à destination du roi Philippe II. Cet écrit sera considéré comme l’un des premiers ouvrages mercantilistes.
Luis Ortiz est l’un des chefs de file de l’arbitrisme, courant de pensée politique et économique qui s’est développé en Espagne, pendant le régime monarchique, et plus particulièrement au sein de la couronne de Castille, durant la seconde moitié du 16ème siècle et du 17ème siècle. L’arbitrisme est le courant précurseur du mercantilisme qui s’est ensuite développé dans d’autres nations européennes, sous diverses formes, comme par exemple en France avec le colbertisme, mené par Jean-Baptiste Colbert, principal ministre de Louis XIV.
Sous le règne de Philippe II, Luis Ortiz a occupé la fonction de comptable du Trésor de Castille.
Les partisans de l’arbitrisme prônent une politique de développement industriel et agricole. Luis Ortiz considère que la cause principale de l’inflation en Espagne se trouve dans l’exportation à bas prix des matières premières et dans l’importation à des prix élevés de produits manufacturés européens. C’est pour cela qu’il prône la revalorisation des activités économiques et qu’il défend la volonté de mettre la population au travail à travers le développement des manufactures et des infrastructures. Il plaide également pour la mise en place d’un protectionnisme très sévère, mais toutefois temporaire, dans le but d’éviter la sortie des matières premières et l’arrivée des marchandises étrangères.
Au lieu d’exporter les matières premières, elles doivent être utilisées pour produire des biens manufacturés, afin de les exporter, ce qui est jugé plus rentable.
Par ailleurs, conscient du problème des transferts d’or et d’argent en provenance d’Amérique, il propose de limiter l’expansion monétaire et de décourager la consommation.
Au-delà de ces mesures, Ortiz préconise aussi de supprimer toute forme de loisir, afin de favoriser le travail.
En plus de ce programme économique, Ortiz défend l’abolition des douanes entre les différents royaumes hispaniques, le dépouillement des biens ecclésiastiques et une réforme fiscale. Il juge aussi nécessaire l’extension de l’irrigation et le lancement du reboisement.