Biographie de Carl Menger

 

Carl Menger
Carl Menger

 

Informations principales

Carl Menger est un économiste autrichien, né le 23 février 1840 à Neu Sandec, dans l’Empire d’Autriche (mais aujourd’hui situé en Pologne), et mort le 26 février 1921 à Vienne, dans le même pays.

Il est le fondateur de l’École autrichienne d’économie, école de pensée hétérodoxe qui repose sur l’individualisme méthodologique, le concept d’utilité marginale et qui rejette l’intervention de l’État. Ses adeptes défendent donc des idées généralement très libérales.

Carl Menger a publié en 1871 son ouvrage majeur intitulé Principes d’économie politique.

Dans celui-ci, il a développé une conception subjective de la valeur, en estimant que celle-ci n’est pas propre aux biens et fondée sur le travail comme le pensaient les économistes classiques et marxistes, mais qu’elle se base sur l’utilité marginale du bien, dépendant donc de l’individu qui l’utilise et de ses conditions subjectives. C’est cette nouvelle manière de pensée qui a été à la base de la Révolution marginaliste. Cette dernière a aussi été développée par Léon Walras et William Stanley Jevons, chacun ayant apporté une contribution similaire, mais indépendante.

Durant sa carrière, Menger a exercé de nombreuses responsabilités telles que celle de professeur à l’Université de Vienne et celle de membre du Sénat.

Par ailleurs, il refuse la mathématisation systématique de l’économie en considérant qu’elle est inapplicable à l’action humaine, jugeant cette dernière trop subjective.

 

L’individualisme méthodologique et la rupture avec l’historicisme de la part de Carl Menger

L’œuvre la plus importante de Carl Menger est son ouvrage majeur intitulé Principes d’économie politique, publié en 1871. Dans ce livre, il rompt avec l’historicisme, doctrine qui explique essentiellement les phénomènes économiques et sociaux par l’Histoire. À l’inverse, Menger insiste sur une approche théorique et scientifique de l’économie. C’est à ce titre qu’il rejette l’idée selon laquelle l’économie doit se limiter à l’étude des institutions historiques et met davantage l’accent sur les individus et leurs comportements économiques.

L’historicisme est un courant de pensée économique qui s’est d’abord développé en Allemagne, à travers l’École historique allemande, avant de s’étendre ensuite à d’autres pays, tels que la France et la Grande-Bretagne.

Avec son travail, Carl Menger a contribué à une meilleure compréhension de ce qu’est le travail d’un économiste, en précisant tout de même que les méthodes utilisées dans les sciences sociales sont différentes de celles des sciences naturelles. Avec son raisonnement, il a apporté aux sciences sociales l’individualisme méthodologique, selon lequel les phénomènes collectifs doivent être décrits et expliqués à partir des propriétés et des actions des individus et de leurs interactions mutuelles, et le subjectivisme, selon lequel la valeur d’un bien dépend de l’idée qu’un individu se fait de la satisfaction qu’il peut en tirer.

Concernant les biens économiques en particulier, Menger a élaboré une classification hiérarchique des biens et une théorie des besoins imaginaires. En effet, dans cette théorie, il souligne que les besoins sont l’expression d’un état de manque ressenti par l’individu, ce qui perturbe son équilibre intérieur. Pour lui, les besoins sont une réalité objective et en même temps une connaissance subjective qu’a l’individu de ces besoins. Toutefois, tous les besoins ne sont pas considérés comme économiques, dans la mesure où les besoins économiques sont ceux que l’individu reconnaît comme tels et qu’il sait qu’il pourra les satisfaire en se les procurant. Les besoins « naturels », quant à eux, trouvent leur origine dans la nature humaine, et servent de mesure pour évaluer les besoins économiques.

 

La Révolution marginaliste à laquelle Carl Menger a activement participé

Carl Menger a développé sa propre théorie du marginalisme, ce qui a eu un impact considérable sur la pensée économique. Selon cette théorie, la valeur des biens et des services est déterminée par leur utilité marginale, ce qui correspond à l’utilité du dernier bien ou service consommé. Selon lui, cette approche permet de mieux comprendre les choix individuels, mais aussi la formation des prix, ou encore l’allocation des ressources. L’analyse marginaliste a eu un impact majeur sur l’économie moderne et a posé les bases de l’économie néoclassique.

En effet, les bases de l’économie marginaliste, donneront naissance, au 20ème siècle, à l’économie néoclassique. Cette école de pensée se caractérise par un rejet de la théorie de la valeur travail au bénéfice de la théorie subjective de la valeur en prenant en compte l’utilité, l’adoption du raisonnement “à la marge” et l’explication de la formation des prix par le concept de taux marginal de substitution. Ces trois principes sont encore à l’heure actuelle au centre de l’analyse économique, ce qui fait de Menger, ainsi que de Jevons et Walras, les fondateurs de la science économique moderne.

La théorie subjective de la valeur signifie que la valeur d’un bien ou d’un service se fonde sur l’utilité qu’un agent lui donne. Selon Carl Menger, cela signifie donc que l’utilité procurée à un agent économique est subjective. Cela implique que la valeur n’est pas directement liée à l’objet lui-même, mais vient plutôt des préférences et des perceptions individuelles. Cette approche a permis de reconnaître qu’il existait une diversité de préférences individuelles et de comprendre comment les choix économiques peuvent être influencés par des facteurs subjectifs, tels que les goûts, les besoins et les circonstances personnelles.

Cette vision remet en cause la vision des économistes libéraux pour qui la valeur d’un bien ou d’un service est fixée par le jeu de l’offre et de la demande et dépend de critères purement objectifs (comme le coût de production par exemple). Cela laisse à penser que l’échange se fait sur un bien ou un service identifié de la même façon par l’acheteur et le vendeur, alors que dans le raisonnement de Carl Menger, l’échange se fait sur la valeur que chaque co-contractant attribue à l’utilisation possible de ce bien ou de ce service, ce qui comporte forcément une part de subjectivité.

Le raisonnement à la marge implique l’utilisation du principe marginal. L’utilité marginale détermine les comportements et les actions des individus. Concrètement, l’utilité marginale d’un bien ou d’un service est l’utilité qu’un agent économique obtiendra de la consommation d’une unité supplémentaire. Cette utilité marginale est décroissante, ce qui signifie que l’utilité marginale de la première unité est la plus élevée, la seconde étant un peu moins élevée que celle de la première, la troisième moins élevée que celle de la seconde, et ainsi de suite. Par exemple, un individu qui est dans le désert et qui est assoiffé tirera une grande utilité marginale du premier verre d’eau qu’il va boire, puis un peu moins du deuxième, et ensuite encore moins du troisième, etc.

D’un point de vue strictement mathématique, l’utilité correspond à la fonction et l’utilité marginale à sa dérivée.

Concernant la détermination des prix d’équilibre, il se fait sur des marchés en concurrence parfaite.

 

La monnaie en tant qu’intermédiaire des échanges

Carl Menger a été un précurseur sur le sujet de la monnaie, qu’il présente comme un intermédiaire des échanges. Grâce à ses contributions, il a exercé une grande influence sur la pensée économique moderne.

Concernant la monnaie, Menger considère qu’il existe des liens entre celle-ci et l’économie réelle. L’objectif de l’économiste est donc, selon lui, de rechercher les lois qui les encadrent. Cette vision remet en cause la théorie qui veut que la monnaie n’est qu’un voile, c’est-à-dire un instrument qui facilite les échanges, afin d’éviter le troc notamment.

Menger ne condamne pas le monopole d’État sur la monnaie, même s’il considère que la vision historiciste, selon laquelle c’est le dirigeant qui crée la monnaie, est fausse. Rapidement, avec ses travaux, il est convaincu qu’il est possible de limiter les hausses de prix en se penchant sur le sujet de l’émission monétaire.

Dans son article intitulé, L’origine de la monnaie, publié en 1892, Menger remet en cause l’idée défendue par l’École historique allemande selon laquelle la monnaie serait un pur produit de la loi, cette dernière étant le résultat de la volonté des gouvernements. Cela implique donc que la monnaie ne devrait son existence qu’au fait que les États en question garantissent sa valeur d’échange. Face à ce raisonnement, Menger apporte une théorie qualifiée de génétique, ou d’évolutionnaire, qui montre comment la monnaie, en tant que moyen d’échange universellement accepté au sein d’une communauté, a pu, de manière progressive, émerger au travers de la recherche par chaque individu de son intérêt personnel.

Selon Menger, à partir d’une situation de troc et de division du travail, chaque individu identifie progressivement les marchandises qui s’échangent le plus facilement. Dans la mesure où toutes les marchandises n’ont pas les mêmes caractéristiques (certaines sont plus durables, conservables ou plus transportables que d’autres par exemple), que ces caractéristiques en question peuvent affecter la probabilité d’une marchandise de trouver un acquéreur dans un temps déterminé et enfin que les individus recherchent leur intérêt économique en diminuant les coûts relatifs aux transactions économiques, alors chaque individu a intérêt à identifier les marchandises qui s’échangent le plus facilement.

Carl Menger estime que certains individus se rendront compte plus vite que d’autres quelles sont ces marchandises mais, de manière progressive et par imitation, tous les membres de la communauté vont savoir les marchandises qui peuvent servir de moyen d’échange. Quand une marchandise est reconnue comme étant échangeable par une grande partie de la communauté, les individus restants vont alors aussi adopter le même comportement.

C’est ainsi qu’après un processus évolutif émerge un moyen d’échange accepté par tous au sein d’une population, sans la moindre intervention d’un pouvoir politique centralisé, à savoir l’État. Cela peut être par exemple le cas des métaux précieux, tel que l’or. Pour autant, tant dans le cas de la monnaie que dans celui des autres institutions, Carl Menger ne conteste pas que l’intervention des pouvoirs publics ait joué un rôle dans l’émergence des institutions monétaires modernes. À travers ce raisonnement, il voulait montrer qu’une partie des institutions humaines peuvent avoir une origine totalement spontanée.

De plus, selon Menger, les prix ont un rôle central dans la coordination des décisions individuelles, parce qu’ils transmettent l’information sur l’offre et la demande aux agents économiques. Cette coordination permet aux ressources d’être allouées efficacement et de satisfaire les besoins des consommateurs.

Par ailleurs, Carl Menger pensait que l’or et l’argent étaient les métaux précieux qui avaient été adoptés comme monnaie grâce à leurs attributs uniques tels que leur coût, leur durabilité et leur facilité de conservation, ce qui en faisait le moyen le plus populaire pour épargner, ainsi que les biens les plus favorisés dans le commerce. Menger a montré que leur caractère vendable particulier tendait à rendre l’écart entre les cours acheteur et vendeur plus étroit que pour tout autre bien du marché, ce qui a conduit à leur adoption comme moyen général d’échange et à leur évolution dans de nombreuses sociétés en tant que monnaie.

 

Le rôle des institutions

Carl Menger a introduit une distinction entre les institutions pragmatiques et les institutions organiques. Selon lui, les institutions pragmatiques se forment par une volonté commune, dont le but est de les établir, alors que les institutions organiques sont le résultat involontaire d’efforts considérables de sujets économiques qui poursuivent des intérêts individuels.

 

L’importance de l’innovation et de l’entrepreneuriat

Carl Menger a accordé une place importante à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans le fonctionnement de l’économie. En effet, selon lui, les entrepreneurs ont un rôle clé dans la découverte et l’exploitation des différentes opportunités économiques. Il décrit les entrepreneurs comme des agents de changement qui identifient les besoins non satisfaits sur le marché et qui créent de nouvelles combinaisons de ressources pour répondre à ces besoins. De plus, Menger considère que l’entrepreneuriat et l’innovation sont des moteurs essentiels et majeurs de la croissance économique, et par prolongement, de la prospérité.

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