Biographie de Jean-Baptiste Say

 

Jean-Baptiste Say
Jean-Baptiste Say

 

Informations principales

Jean-Baptiste Say est un économiste et industriel français, né le 5 janvier 1767 à Lyon en France, et mort le 14 novembre 1832 à Paris, dans le même pays.

Il a d’abord été journaliste avant de devenir entrepreneur et industriel dans le domaine du coton.

Il est considéré comme le principal économiste classique français. Ses positions sont donc classées comme libérales.

Son ouvrage le plus important est le Traité d'économie politique publié en 1803. Dans ce livre, il y fait notamment la distinction tripartite de la production-répartition-consommation.

Il est aussi connu pour sa Loi des débouchés, aussi appelée Loi de Say, selon laquelle toute offre crée sa propre demande. Cette loi est essentielle dans les raisonnements des économistes libéraux. 

Enfin, il a été l’un des premiers économistes à travailler sur l’entrepreneuriat et les entrepreneurs, qu’il désigne comme des organisateurs et des moteurs du tissu économique.

 

Le libre-échange, la concurrence et l’ouverture des frontières prônés par Jean-Baptiste Say

Jean-Baptiste Say défend des idées économiques libérales. À ce titre, il met en avant les notions de propriété privée et de libre-concurrence. Il défend également un rôle de l’État le plus limité possible. C’est Jean-Baptiste Say qui a inventé la division tripartite restée connue, à savoir la production, répartition, consommation. C’est à partir de ces trois notions qu’il divise son Traité d'économie politique, publié en 1803.

La libre concurrence et la libre entreprise doivent assurer la réalisation de l’équilibre entre l’offre globale et la demande globale. Ces deux dernières sont forcément égales pour Jean-Baptiste Say, puisque l’offre génère la demande. L'intérêt personnel des entrepreneurs les conduit à faire les meilleurs choix pour s’adapter aux conditions changeantes du marché.

Les entrepreneurs contribuent également à la régulation du marché et à la coordination des quantités offertes et donc demandées au prix du marché. Plus il y a de producteurs sur le marché, et plus les productions, autant en quantités qu’en variétés, sont abondantes. La présence de ces producteurs et leur maintien sur le marché prouvent l’existence d’une demande et donc de la pertinence de leurs choix de production et de leur capacité à proposer des produits qui répondent à la demande. Cette demande en question existe parce que le produit la crée, mais aussi parce qu’elle résulte de la vente d’un autre produit. Les produits s’échangent contre d’autres produits, car c’est la vente de la production qui permet d’acheter une autre production.

C’est à partir de ce constat que Jean-Baptiste Say en déduit que la multiplicité des productions permet d’ouvrir de nouveaux débouchés, y compris à l’étranger. La Loi de Say permet de renforcer l’argumentaire économique en faveur du libre-échange, car pour lui, les débouchés ne se limitent pas à un espace national, mais peuvent être généralisés à un espace international. Cela implique alors qu’il doit y avoir une liberté des prix et des échanges, car pour lui, la libre fixation des prix et des revenus sur le marché est la condition qui permet d’obtenir la justice économique.

L’équilibre du marché passe donc par l’autorégulation des acteurs qui se trouvent dans une situation de libre concurrence. Cela signifie que sans intervention de l’État et en laissant faire l’offre (c’est-à-dire les entreprises), il n’y a pas de crise économique.

 

La Loi des débouchés ou Loi de Say

Jean-Baptiste Say est notamment connu pour sa Loi des débouchés, aussi appelée Loi de Say, selon laquelle toute offre crée sa propre demande, c’est-à-dire que la production ouvre des débouchés aux produits.

Selon lui, la réalisation d’une production engendre la distribution de différents revenus dont la somme est, au final, égale à la valeur de la production. Cela signifie que dans la pratique, une entreprise qui met un bien sur le marché donne l’équivalent de sa valeur à ses propriétaires sous la forme de dividendes et à ses salariés sous la forme de salaires.

La consommation de ces divers revenus permet alors à la production de s’écouler. C’est le sens du raisonnement selon lequel l’offre crée sa propre demande. Cette loi des débouchés de Say est l’un des fondements de la pensée libérale. L’offre sur le marché n’est pas vue comme une réponse à une demande, mais à l’origine de la demande.

C’est ce raisonnement qui amène au concept de production, répartition et consommation, les trois étant liés. La production (et sa vente) amène des revenus qui sont distribués aux actionnaires et aux salariés qui vont les utiliser pour consommer, et donc pour acheter la production.

L’économiste britannique John Maynard Keynes développera plus tard une théorie économique qui prône une relance de l’économie grâce à l’injection de monnaie (à travers notamment des dépenses publiques). Cette théorie sera en opposition totale avec la Loi de Say.

 

L’impossible crise de surproduction

Une crise de surproduction est une crise économique qui est provoquée par un excès d’offre par rapport à la demande. Cela se produit, car les entreprises ne trouvent pas de consommateurs pour acheter l’intégralité de leur production.

La Loi de Say ne s’exerce pas à l’échelon d’une entreprise en particulier. En effet, un producteur (c’est-à-dire une entreprise) peut rencontrer des difficultés à écouler sa marchandise ou ses produits, mais au niveau d’une économie entière, toute la production trouve acquéreur.

Jean-Baptiste Say rejette donc la possibilité d’une crise de surproduction. Pour lui, l’offre globale d’une économie ne peut pas être supérieure à la demande globale. En effet, la demande globale correspond à la valeur des revenus distribués afin d’obtenir l’offre globale. Ces revenus permettent ensuite aux agents économiques d’acquérir les biens produits.

La demande globale équivaut aux biens de consommation finale qui vont vers les consommateurs et aux biens de production qui vont vers les entreprises.

Cette Loi de Say implique qu’il y a un équilibre global entre l’offre et la demande, et donc qu’il ne peut pas y avoir de surproduction à terme. Cependant, il peut quand même y avoir des déséquilibres, mais qui sont passagers. Ces déséquilibres en question seront ensuite corrigés par le marché, c’est-à-dire par le jeu naturel des prix.

À travers ce raisonnement, Jean-Baptiste Say considère qu’une création monétaire (réalisée grâce à une augmentation de la quantité de monnaie en circulation) supérieure au strict nécessaire qui permet les échanges, ne stimule pas l’économie. Pour lui, c’est même le contraire, cela n’engendre que de l’inflation.

Pour résumer le fait que l’économie est capable de s’autoréguler spontanément grâce à un rééquilibrage des flux économiques, il est possible de retenir que la production est égale à la consommation et à l’investissement, et que l’épargne est égale à l’investissement.

 

La neutralité de la monnaie

La monnaie, selon Jean-Baptiste Say, est un bien économique qui est produit par un agent économique particulier, à savoir les banques. La monnaie est pour lui un instrument d’échange qui permet d’obtenir d’autres produits.

La Loi des débouchés de Say correspond au principe que les produits s’échangent contre des produits. Dans ce raisonnement, la monnaie ne joue que le rôle d’intermédiaire entre, d’une part un acheteur, et d’autre part, un vendeur. Selon Say, la monnaie est comme un voile sur l’économie, ce qu’il appelle le voile monétaire. Cela signifie que toute personne qui a des revenus sous la forme de monnaie va chercher à s’en défaire pour acquérir de nouveaux biens. La monnaie est alors vue uniquement comme un moyen de faire circuler les produits et marchandises au sein d’une économie. Cela implique également que la monnaie qui est en circulation dans l’économie d’un pays n’a aucun impact, ni incidence sur son niveau de production. Son raisonnement sous-entend donc que la monnaie est neutre.

 

L’épargne

La Loi des débouchés de Say suppose que l’intégralité des revenus est consommée. Elle nie donc l’épargne. Jean-Baptiste Say ne conçoit pas que la monnaie soit demandée pour elle-même. Elle est uniquement acceptée pour acquérir de nouveaux biens et services et pour servir d’intermédiaire aux échanges. Cela les facilite et permet d’éviter, par exemple, le troc.

Cette vision de la monnaie est fortement contestée par John Maynard Keynes.

 

La notion d’utilité complétée par Jean-Baptiste Say

Jean-Baptiste Say a repris la théorie de la valeur-utilité, selon laquelle la valeur des choses se trouve essentiellement dans leur utilité.

Il distingue à ce titre les marchandises et les richesses. Pour lui, la production est avant tout une création de richesses, et donc d’utilité. C’est en partie pour cette analyse qu’il est considéré comme un précurseur de l’école autrichienne d’économie.

Ce raisonnement sur l’utilité va ouvrir la voie à une conception alternative de la valeur, d’où va naître la notion d’utilité marginale.

 

Les effets nuisibles d’une intervention de l’État

Pour Jean-Baptiste Say, la valeur, caractérisée par le prix, se trouve principalement dans l’utilité retirée du produit concerné. Cependant, pour lui, il ne faut pas croire qu’en faisant augmenter le prix par la force (de la part de l’État par exemple), cela aurait pour conséquence d’accroître leur utilité. Si l’acheteur est obligé de payer un produit davantage que ce que vaut pour lui l’utilité fournie, alors il paie une valeur qui, au final, n’existe pas et qu’il ne reçoit pas. Cela signifie que les actions de l’État qui ont pour but de faire monter la consommation d’un produit, ou bien d’en faire monter le prix est nuisible d’un point de vue économique, puisqu’elle oblige l’acheteur à payer pour un produit qui ne va pas lui apporter l’utilité pour laquelle il a payé.

Jean-Baptiste Say souligne également les effets négatifs des taxes spécifiques imposées sur certains produits. Cela a pour conséquence de renchérir ces derniers, et donc de priver les consommateurs de leur utilité. De plus, lorsque le produit qui est taxé est utilisé pour une production en particulier, cela a des conséquences sur la production générale qui est réduite, et cela, au détriment de l’ouvrier et de l’État lui-même.

D’une manière générale, Jean-Baptiste Say (et à l’inverse de David Ricardo) considère que les impôts ont forcément un impact négatif sur la production. Pour lui, le meilleur impôt possible est celui qui est le plus petit possible.

Par ailleurs, il considère, d’une manière générale, que l’intervention de l’État est inutile, puisqu’il part du principe qu’il y a un équilibre général des marchés à terme. Il peut y avoir des déséquilibres, mais ils ne sont que temporaires. Cela implique que les crises générales sont impossibles, et donc que l’intervention de l’État n’est pas nécessaire, dans la mesure où les déséquilibres temporaires vont se résorber par l'action du marché lui-même.

Toutefois, malgré ses positions sur les effets négatifs d’une intervention de l’État sur l’économie, il ne rejette pas complètement l’État en lui-même et le système fiscal. En effet, il reconnaît la légitimité de l’État dans certains domaines et de certaines de ses actions. Il estime par exemple que l’impôt peut être productif, mais s’il sert à créer des communications, construire des infrastructures de transport (tel que des ports) ou encore à réaliser des constructions utiles.

 

Les ressources naturelles sont infinies et gratuites

Dans son Traité d'économie politique publié en 1803, il analyse que les individus sont satisfaits de l’usage fait des choses que la nature fournit gratuitement, c’est-à-dire l’air, l’eau et la lumière du soleil. Il les nomme de richesses naturelles, car seule la nature en fait les frais. Il considère que cette nature en question les donne à tous, de manière indifférente. Cela implique que personne n’est obligé de payer un quelconque prix pour les acquérir. Pour lui, ces ressources naturelles n’ont donc pas de valeur échangeable.

Pour Jean-Baptiste Say, les richesses naturelles sont inépuisables, parce qu’autrement, tous les individus ne pourraient pas les avoir gratuitement. En effet, comme ces richesses naturelles ne peuvent pas être multipliées et épuisées, elles n’ont pas à être traitées par les sciences économiques.

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