Informations principales
Ludwig Von Mises est un économiste austro-américain né le 29 septembre 1881 à Lemberg en Autriche-Hongrie et mort le 10 octobre 1973 à New York. Il est issu d’une famille juive qui a été inscrite sur la liste noire des nazis, ce qui l’a poussé à fuir aux États-Unis. Il a obtenu la nationalité américaine en étant naturalisé en 1946.
Mises a tout d’abord enseigné à Vienne entre 1913 et 1938, puis à Genève jusqu’en 1940 et enfin à l’Université de New York entre 1945 et 1969.
Il est l’un des acteurs les plus importants de l’école autrichienne d’économie qui défend le libéralisme et le capitalisme. Il a eu une influence notable sur le mouvement libéral et libertarien moderne.
Ludwig Von Mises est principalement connu pour son traité d’économie « L'action humaine » publié en 1949. Dans cet ouvrage, il y détaille les positions épistémologiques et méthodologiques qui permettent de caractériser l’école autrichienne, c’est-à-dire la conception subjective de la valeur et l’individualisme méthodologique, ainsi que la praxéologie.
Il prolonge, et même actualise les pensées de l’école autrichienne de deux manières. D’abord, en plaçant le concept de rationalité au cœur de la science de l'action humaine, ce qu’il appelle la praxéologie. Ensuite, il a aussi défini le libéralisme et le capitalisme en expliquant les préjugés entretenus à leur sujet ainsi que l’insuffisance des alternatives proposées à leur place. Il a développé la perspective rationaliste dans la plupart de ses travaux et notamment dans sa théorie des cycles économiques et de la monnaie.
Son œuvre comporte trois centres d'intérêt complémentaires. Dans son ouvrage « Économie nationale« , il considère l’économie comme une science rationnelle des choix, que cela concerne les buts ou les moyens, qui ne sont finalement que des fins subordonnées à d’autres ou seulement secondaires. Dans sa Théorie de la monnaie et du crédit de 1912, il étudie la monnaie selon les principes marginalistes. Pour lui, la valeur est subjective et le sujet de la mesure du pouvoir d’achat de la monnaie est un faux problème. Cette analyse monétaire permet d’en venir aux questions d’intérêt et de capital et se prolonge en une Théorie monétaire des cycles (dans son ouvrage Théorie monétaire et théorie conjoncturelle de 1929).
Dans son livre « Le Socialisme » de 1922, il a critiqué le socialisme qu’il considère voué à l’échec à cause de l’absence de mécanismes de fixation des prix par le marché lui-même. Cette vision a provoqué une controverse économique qui a fait parler de Ludwig Von Mises.
Il a eu des élèves qui sont ensuite devenus des économistes reconnus tels que Friedrich Hayek, Israel Kirzner ou encore Murray Rothbard.
La pensée de Mises est complexe ce qui peut la rendre abstraite et parfois difficile à comprendre.
Les cycles économiques et la monnaie selon Ludwig Von Mises
Ludwig Von Mises a réfléchi dans un article de 1936 aux conséquences de la circulation de nouveaux billets.
Conséquences de la circulation de nouveaux billets
Pour lui, ce phénomène est important et immédiat puisqu’il a comme conséquence, entre autres, d’étendre le crédit. Mais ce n’est pas sans risques, étant donné que l’extension du crédit se fait au-delà des limites tracées par leurs propres disponibilités. Dans ce cas, les taux d’intérêts sont amenés à diminuer, ce qui permet de stimuler l’activité économique, mais pas de manière durable pour Mises. Certaines affaires qui n’auraient pas été rentables avec des taux d’intérêt élevés deviennent rentables.
Cette intense activité économique, qui repose au final sur la manipulation des banques et qui est donc artificielle va provoquer par la suite de l’inflation. En effet, une activité des affaires plus intense augmente la demande de moyens matériels de production et de main-d’œuvre. Cela cause une augmentation des prix des moyens de production, ainsi qu’une hausse des salaires. Cette dernière entraîne à son tour celle des prix des biens de consommation. Si les banques ne pratiquaient pas l’extension du crédit et gardaient juste ce qu’elles ont déjà fait, la hausse serait rapidement enrayée. Donc elles ne s’arrêtent pas et continuent d’étendre le crédit, de manière de plus en plus large, les prix et les salaires continuent d’évoluer et de monter dans le même sens.
Pour Mises, il est illusoire de croire que ce mouvement haussier n’a pas de limites. Les moyens matériels de production et la main-d’œuvre disponible n’ont pas progressé, seule a été accrue la quantité de moyens fiduciaires qui sont susceptibles de jouer le même rôle que l’argent dans la circulation des biens. Les moyens de production et la main-d’œuvre qui sont arrivés en masse ont dû, par conséquent, être prélevés sur d’autres entreprises. La société n’est pas assez riche pour subvenir à la création de nouvelles entreprises sans rien prendre à d’autres entreprises.
Mises veut mettre ici en relief les effets psychologiques qui en découlent sur les individus. Pour lui, une telle inflation est possible tant que les individus croient que le mouvement de hausse des prix s’arrêtera prochainement. Dans ces conditions, conserver de l’argent implique des pertes. C’est à ce moment-là que la panique commence à s’installer et que les individus cherchent à se procurer des biens dont ils n’ont pas vraiment besoin pour se débarrasser de l’argent qu’ils ont. La valeur de la monnaie va donc s’effondrer. Ce n’est pas la seule conséquence négative.
En période de crise, les salaires qui ont augmenté en période de hausse devraient normalement baisser, mais ce n’est pas ce qui se produit. Pour Mises, en arrivant à empêcher la baisse des salaires dans une période de dépression, la politique des syndicats aboutit à faire du chômage un phénomène qui soit massif et persistant. Elle retarde par ailleurs l’heure de la reprise de manière indéfinie, car la situation normale ne pourra se rétablir que lorsque les prix et les salaires seront adaptés aux conditions de la circulation monétaire. Tout ce raisonnement correspond à la Théorie des cycles économiques de Mises.
Les cycles économiques sont le résultat d’une multitude de décisions et d’actions individuelles pour Ludwig Von Mises
Pour Ludwig Von Mises, les cycles économiques sont le résultat d’une multitude de décisions et d’actions individuelles. À partir de l’extension du crédit par exemple, tous les effets voulus ou non découlent de la somme de la rationalité des différents acteurs économiques. Mises montre que quand le taux d’intérêt baisse de manière artificielle, le calcul de l’entrepreneur s’en trouve de manière inévitable faussé. En effet, les calculs font que certains projets paraissent praticables et profitables, alors qu’avec une évaluation correcte, basée sur un taux d’intérêt non manipulé par l’extension du crédit, ils auraient été irréalisables.
Des entrepreneurs réalisent ces projets ce qui stimule l’activité économique et engendre une période d’expansion et de hausse. Les prix et les salaires ont alors tendance à augmenter. L’optimisme est de rigueur, mais ce n’est qu’une illusion qui va se dissiper, car les entrepreneurs pour continuer de produire à grande échelle auront besoin de fonds supplémentaires, dans la mesure où les coûts de production sont plus élevés qu’avant.
Mais Mises explique que les entrepreneurs ne peuvent pas se procurer les fonds dont ils ont besoin pour poursuivre leurs projets. Le taux d’intérêt brut sur le marché croît, parce que la demande de plus en plus accentuée de prêts n’est pas équilibrée par la quantité de monnaie qui est disponible et offerte en prêts. Les prix des biens de consommation diminuent parce que certains entrepreneurs liquident leurs stocks et que d’autres n’achètent pas.
Cela a pour conséquence de rétrécir le volume des affaires économiques. La période d’euphorie se termine, car les forces qui l’ont provoquée n’agissent plus. La quantité supplémentaire de crédits de circulation n’a plus aucun effet sur les prix et les salaires. C’est à ce moment-là précis que le krach se produit. Les banques s’inquiètent du rythme accéléré du boom et commencent alors à restreindre l’accès au crédit.
Pour Mises, l’intervention de l’État a été un échec et donc que l’ère de l’interventionnisme arrive à sa fin et qu’il va disparaître, ainsi que les effets qu’il a produit.
Lecture de la science économique classique ainsi que des sciences sociales et humaines
Ludwig Von Mises a proposé une lecture de la science économique classique et des sciences sociales et humaines avec pour ambition de présenter un système théorique nouveau, articulé autour d’une science de l'action humaine qu’il appelle la praxéologie.
Avis sur les économistes classiques
Mises considère qu’il doit beaucoup aux économistes autrichiens Carl Menger et Eugen Von Böhm-Bawerk. Cependant, il a assez peu parlé des économistes David Ricardo, Adam Smith ou d’auteurs français qui ont pu l’inspirer.
Concernant l’économiste prussien Karl Marx et le matérialisme historique, sa position est très claire. En effet, il considère Marx inconséquent et utopique. Il critique vivement l’idée selon laquelle l’Humanité serait en guerre de manière perpétuelle, avec deux classes opposées qui s’affrontent jusqu’au triomphe définitif du communisme. Pour lui, le marxisme est une fausse idée qu’il faut combattre sans cesse. Les idées fausses pour Mises sont d’une manière générale, les idées antilibérales puisqu’elles sont associées à la violence et à un système autoritaire.
Concernant la vision que Mises avait de l’économie politique anglaise, son point de vue n’est pas très connu, si ce n’est qu’il admirait les idées libérales que défendaient David Hume, Adam Smith et David Ricardo. Il a cependant critiqué leur méthode et leur conception de l’économie politique.
Mises rejette par exemple l’idée que la monnaie soit neutre et objective.
Il a aussi critiqué John Stuart Mill qui aurait, selon lui, fait beaucoup de compromis sur ses idées libérales pour glisser lentement vers le socialisme. À cause de cela, Mill serait à l’origine d’une confusion des idées libérales et socialistes, ce qui a mené finalement au déclin du libéralisme anglais et à la diminution pour la population anglaise de son niveau de vie.
À propos des économistes français, Mises en a peu parlé à l’exception de Frédéric Bastiat dont il appréciait le travail. Pour lui, Bastiat a su s’imposer par la force de ses arguments, en laissant ses adversaires sans réponse sur les sujets du protectionnisme, de l’interventionnisme et sur la montée inéluctable du socialisme. D’ailleurs, le socialisme pour Mises menace constamment le capitalisme, mais il n’a pas réussi à le détruire, même s’il a été fragilisé par la lourdeur des taxes et des impôts.
Critiques des sciences sociales
Ludwig Von Mises a voulu renouveler la science économique, mais a aussi voulu préciser sa conception des sciences sociales et humaines qui sont voisines de l’économie (ou de la praxéologie qui a pour but d’analyser l'action humaine).
Il a étudié de manière minutieuse l’Histoire qui a pour lui la tâche de décrire le contexte dans lequel s’inscrit l'action humaine. L’Homme est toujours inscrit dans la durée historique.
Concernant la psychologie, il a fait quelques commentaires, mais il en est resté au niveau des généralités. Il a rejeté la psychologie expérimentale, le béhaviorisme (selon lequel le comportement observable est majoritairement conditionné) et la psychanalyse. Néanmoins, il a montré l'utilité d’une psychologie du sens commun.
Quant à la sociologie, Mises a soulevé d’importantes objections, notamment sur sa méthode et sur sa vision de l’évolution. À ce titre, il a critiqué le fondateur de la discipline sociologique, Auguste Comte qu’il considère fou à qui il reproche de se considérer comme un législateur suprême et de vouloir remplacer le christianisme par une nouvelle religion. Pour Mises, Comte n’a pas contribué à faire avancer les sciences sociales.
Mises a aussi critiqué le fondateur de l’école française de sociologie Émile Durkheim en repoussant le concept de conscience collective et la méthode holiste (selon laquelle l’analyse doit partir du collectif et non pas de l’individuel) qui est au cœur du travail de Durkheim.
Il a, par contre, été sympathique avec Gabriel Tarde et sa théorie de l’imitation. Il a aussi partagé des points de vue communs avec Max Weber comme par exemple sur le rejet des modèles collectivistes, le refus de la philosophie de l’histoire et du modèle des sciences de la nature et ils sont tous les deux convaincus que le calcul est impossible dans une économie socialiste.
Pour parler de ses propres travaux, Mises préfère parler de praxéologie, c’est-à-dire la science de l'action humaine, plutôt que de sociologie. En effet, pour lui, cette dernière n’a pas réussi à se constituer en science générale.
Critique du holisme
Le holisme correspond aux théories qui fondent leur analyse en partant du collectif, qui est la somme des parties, en opposition avec l’individualisme. Mises a beaucoup critiqué le holisme, car pour lui, il est dans ses méthodes et dans ses intentions, antiscientifique. De plus, cela mène d’un point de vue pratique à ignorer la subjectivité des acteurs sociaux et à faire de l’État le principal organisateur de la vie sociale. Pour Mises, les différentes doctrines collectivistes ou holistes (tels que le comtisme ou le marxisme) s’opposent sur certains points, mais restent, dans tous les cas, unies dans leur haine du système libéral.
À la base de la praxéologie
Pour Ludwig Von Mises, toutes les sciences sociales et humaines ont échoué à se constituer en sciences générales (l’histoire, la psychologie, l’économie ou encore la sociologie). Pour lui, la véritable science générale autour de laquelle les autres sciences sociales et humaines doivent se constituer est la praxéologie. Celle-ci est indifférente aux buts ultimes de l'action ce qui signifie que ses conclusions sont valables pour toutes les actions, peu importe la fin visée.
C’est donc une science des moyens, et non pas des fins. L’Homme, contrairement à l’animal, ajuste ses comportements par des délibérations, et non pas par instinct. Ainsi, une action qui n’est pas appropriée à la fin voulue échoue et déçoit, elle est contraire à l’intention qui la guide, mais elle reste quand même rationnelle, étant donné qu’elle résulte d’une délibération. Mises place la rationalité au centre de la praxéologie. Il s’oppose alors à la rationalité affective, car pour lui, la science doit toujours être rationnelle.
La vision de Mises sur les concepts et les systèmes économiques
Pour Mises, le libéralisme et le capitalisme apportent le bien-être collectif. Il apporte donc des arguments pour les défendre. De plus, il considère que l’interventionnisme n’est pas praticable sur le long terme.
Le libéralisme est supérieur au socialisme pour Ludwig Von Mises
Pour Ludwig Von Mises, l’une des qualités essentielles du libéralisme est qu’il est profondément réaliste, car il n’esquisse pas les plans d’une société idéale, il essaye seulement d’expliquer les besoins et les désirs des acteurs sociaux.
Mises est dépité parce qu’il constate que le libéralisme, au-delà de l’Angleterre, est souvent repoussé, où s’apparente plus à un socialisme modéré. L’antilibéralisme semble avoir gagné la partie ce qui amène la civilisation vers un effondrement général. Selon Mises, la richesse de la doctrine du libéralisme vient du fait qu’elle essaye de mettre en application les enseignements de la science à la vie sociale de l’Homme. C’est pour cela qu’il prédit que les théories sociales antilibérales aboutissent à des conclusions absurdes.
Le libéralisme cherche seulement à être une philosophie terre-à-terre en enseignant que les faits et gestes sur Terre, il ne prétend pas connaître tous les secrets des individus.
C’est la conception libérale de la vie sociale qui est à l’origine de la division du travail. Mises considère que Marx est naïf de croire que la société socialiste sera en mesure de faire une répartition qui correspond précisément aux besoins de chaque individu. Mises critique et rejette donc le marxisme, mais également le collectivisme. Pour lui, l’idée qu’il y ait une société en soi, distincte des individus qui la composent n’est pas réaliste. De plus, le collectivisme (ou le socialisme) idéalise la société en lui donnant une rationalité singulière qui est extérieure aux individus dont elle est composée. Or, pour Mises, il n’y a pas d’opposition entre les intérêts de la société et les intérêts de ses individus. Si c’était le cas, cela signifierait que toute collaboration entre les différents individus est impossible. Le collectivisme sous toutes les formes est donc asocial.
Mises pense qu’à l’intérieur de la société, les intérêts des différents individus se concilient, même s’ils sont différents. Pour lui, il n’y a donc pas d’opposition entre la société et les individus.
Concernant l’égalité, il soutient que dans sa défense du principe d’égalité, le libéralisme s’inspire des principes d’opportunité qui sont communs. L’égalité selon le libéralisme correspond à l’égalité devant la loi, pas forcément plus.
Pour Mises, les individus sont absolument inégaux, même entre deux frères, autant physiquement qu’intellectuellement, mais devant la loi, tous les individus doivent être égaux. Ce principe est largement admis par les libéraux. Il explique que les socialistes veulent l’égalité devant la loi, mais également concernant les revenus, ce qui est pour lui inacceptable.
À partir de cette base, Mises justifie le fait qu’une minorité de personnes puisse posséder des objets de luxe. Pour lui, le luxe d’aujourd’hui est le besoin de demain avec sa démocratisation. Cela a été le cas avec la voiture par exemple, d’objet de luxe au début, c’est devenu un objet indispensable. Les inégalités sont donc acceptables pour Mises dans la mesure où elles sont représentatives des inégalités, autant physiques, qu’intellectuelles des individus. Pour lui, le libéralisme n’est pas l’anarchisme. Pour qu’une société fonctionne, l’État doit pouvoir imposer certaines contraintes. Le libéralisme n’est donc pas hostile à l’État, mais souhaite juste en limiter l'action à la protection de la propriété.
Finalement, Mises rejoint les utilitaristes. Le libéralisme ne vise qu’une seule chose, réduire la souffrance et augmenter le bonheur des individus.
Raisons pour lesquelles le socialisme ne peut pas fonctionner
Pour Ludwig Von Mises, le socialisme, à l’inverse du libéralisme, propose une société désordonnée, amorale et sans contrainte. C’est la voie de la médiocrité et de la destruction.
Face aux inconséquences du socialisme et du marxisme, Mises veut montrer et rappeler la pertinence et la force des idées libérales. Le but du libéralisme n’est pas de défendre les intérêts des classes qui possèdent. En effet, le libéralisme requiert la propriété privée, non pas dans l’intérêt de ceux qui possèdent, mais dans l’intérêt général. Le maintien de l’organisation sociale capitaliste est conforme à l’intérêt des possédants, mais aussi à l’intérêt de tous les membres de la société. Le libéralisme est donc une politique qui favorise l’intérêt général, sans pour autant exiger des individus qu’ils sacrifient leurs intérêts personnels, il leur demande juste de prendre en compte l’exigence de créer une homogénéité de tous les intérêts particuliers qui sont tenus de se fondre dans l’intérêt général.
Éloge du capitalisme
Pour Mises, le développement du capitalisme apporte le véritable progrès matériel et intellectuel parce qu’il favorise la mobilité sociale et contribue significativement à améliorer les conditions de vie d’une manière générale.
Le capitalisme est né initialement d’un désir de certains individus de mettre fin au cercle de la pauvreté. Ils se sont alors organisés de sorte à créer de modestes ateliers dans lesquels il était possible de fabriquer des choses. C’était à l’époque une innovation. Les innovateurs concernés ne produisaient pas des articles coûteux qui ne conviendraient qu’aux personnes aisées, mais ils fabriquaient des marchandises bon marché pour les besoins de tout le monde. Cela a été l’origine du capitalisme et le début de la production de masse, qui est le principe fondamental de l’industrie capitaliste.
Le but du capitalisme est de satisfaire les besoins de plus en plus grandissants de la population dans sa globalité. La notion de liberté est inscrite au cœur du capitalisme ce qui signifie pour Mises qu’un ou plusieurs individus ont le droit de proposer un produit qui peut éventuellement concurrencer une entreprise et de la placer dans une situation précaire. Par exemple, aux États-Unis, les bus, voitures, camions ou encore avions ont fait une forte concurrence aux chemins de fer, à tel point que cela les a beaucoup affaiblis ces derniers.
Malgré le positif que le capitalisme a apporté, il est la cible de nombreuses critiques. Mises explique que ce qu’il appelle la « mentalité anti-capitaliste » a commencé parmi l’aristocratie terrienne, car c’est elle qui a subi le plus directement et le plus durement la concurrence d’un régime qui payait des salaires plus élevés à ses travailleurs agricoles.
Selon Mises, les socialistes ne sont pas parvenus à expliquer, à partir d’arguments solides, pourquoi le capitalisme était destiné à s’éteindre.
Pour lui, l’épargne contribue à favoriser la croissance économique. En effet, quand un individu préfère confier son argent à la banque plutôt que de le dépenser, il prend une décision qui a des conséquences positives sur l’économie d’une manière générale. L’argent qu’il confie au banquier (ou à un homme d’affaires) lui permet de lancer un projet qui était auparavant irréalisable.
Grâce à ce nouveau capital mis à sa disposition, il pourra embaucher des travailleurs et acheter des matières premières. Cela va déclencher d’autres demandes de matériaux et de main-d’œuvre, ainsi qu’en même temps une hausse des salaires et des prix des produits concernés. Avant même que l’épargnant ou l’entrepreneur ne recueille un profit, le travailleur qui cherchait du travail, le producteur de matières premières, l’agriculteur ou encore le salarié profitent de cette épargne. Pour Mises, contrairement à ce que disait Marx, les ouvriers ne s’appauvrissent donc pas dans un système capitaliste.
Les limites de l’interventionnisme selon Ludwig Von Mises
Au-delà des critiques du socialisme, Mises veut aussi montrer les limites de l’interventionnisme. Il distingue l’économie mixte et l’interventionnisme. Pour lui, un Gouvernement interventionniste va plus loin que son rôle principal qui consiste à protéger la propriété et à assurer le maintien de l’ordre, son intention est de modifier le cours des phénomènes de marché. À cause de cela, il fausse les prix, les taux d’intérêt, les taux de salaire, et les profits. Le Gouvernement s’octroie du pouvoir, mais au détriment des consommateurs.
Pour Ludwig Von Mises, une économie mixte, c’est-à-dire entre le capitalisme et le socialisme ne peut pas fonctionner, car le Gouvernement ne peut pas à la fois défendre la propriété et en même temps, adopter des mesures qui sont défavorables à son développement.
Pour freiner ce qu’il appelle un Gouvernement paternel, la seule solution pour lui est le pouvoir des citoyens. Il faut que ces derniers empêchent l’établissement d’un régime autocratique de ce style-là, qui considère avoir une sagesse supérieure à celle d’un citoyen ordinaire. C’est la toute la différence fondamentale entre la liberté et la servitude.