Biographie de Piero Sraffa

 

Piero Sraffa
Piero Sraffa

 

Informations principales

Piero Sraffa est un économiste italien, né le 5 août 1898 à Turin, en Italie et mort le 3 septembre 1983 à Cambridge, en Angleterre.

Son principal apport à la science économique a été d’analyser les insuffisances de la théorie néoclassique. Il a réhabilité des auteurs tels que Karl Marx et David Ricardo. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est considéré comme le fondateur de l’école économique néo-ricardienne. En effet, à compter de 1930, il s’est adonné à l’édition des œuvres complètes de David Ricardo, travail qui lui a été confié par la Royal Economic Society (la Société royale d’économie du Royaume-Uni), mais qui ne paraîtra qu’en 1952.

Dans les années 1920, il va publier deux articles dans lesquels il analyse les fonctions de production. Ces articles auront un certain impact dans la science économique.

Son livre intitulé Production de marchandises au moyen de marchandises, publié en 1960 a été un pas significatif pour la pensée économique. En effet, c’est dans cette œuvre que Piero Sraffa va résoudre la question de l’étalon, alors que David Ricardo avait échoué avant lui. Il explique notamment que l’étalon économique, qui ne se modifie pas avec les changements de répartition entre les profits et les salaires, correspond à une marchandise-composite qui est constituée des biens de l’économie, et cela, en proportion de leur présence dans le produit net global.

Piero Sraffa se situait à gauche sur le plan politique et s’est montré très critique envers l’orthodoxie économique (c’est-à-dire la pensée majoritaire) de son époque. Sa production écrite est assez ténue dans la mesure où elle ne se compose que de quelques centaines de pages, mais qui ont finalement eu un grand impact sur la science économique. Par ailleurs, pour lui, l’économie, la philosophie et la politique sont étroitement liées.

 

Deux articles majeurs régidés par Piero Sraffa dans les années 1920

Dans les années 1920, Piero Sraffa a rédigé deux articles intitulés Sur les relations entre les coûts et les quantités produites, pour le premier et Les lois des rendements en concurrence pure et parfaite, pour le second, qui lui ont permis d’obtenir ses postes à l’université de Cagliari, puis à l’université de Cambridge. Dans ces deux articles, il analyse la forme des fonctions de la production. Le deuxième article est en réalité une reformulation du premier article, suite à la demande de John Maynard Keynes qui souhaitait que Sraffa publie une œuvre originale dans le magazine britannique The Economic Journal.

Dans le premier article, Piero Sraffa détermine et développe les raisons pour lesquelles, des rendements croissants ou décroissants peuvent apparaître lors de la production. Il explique à ce sujet que l’existence de rendements décroissants vient de la pénurie d’au moins un facteur de production, ce qui contraint à changer la configuration de la production, pour une configuration moins efficace. Concrètement, il généralise le concept des rendements décroissants (qui stipule entre autres que la fertilité de la terre est décroissante) développé notamment par David Ricardo. Sraffa reformule ce concept en considérant que la pénurie d’un facteur (comme la terre fertile et de bonne qualité par exemple) oblige à changer la configuration de la production, c’est-à-dire à passer à une configuration qui veut qu’on utilise la terre qui a une moindre qualité.

Pour Piero Sraffa, il y a deux raisons principales aux rendements croissants

D’une part, ce qui est lié à ce qu’il nomme le facteur fixe. Ce dernier correspond à un facteur de production dont la quantité nécessaire ne varie pas en fonction des quantités produites, entièrement ou sur une partie de la fonction de production. L’exemple le plus flagrant est celui du brevet qui a potentiellement une productivité infinie dans la mesure où l’on peut produire autant de brevets tant que l’on veut, du moment où seules des idées sont nécessaires. Cela signifie donc que le coût d’approvisionnement est constant avec les quantités produites.

D’autre part, Sraffa justifie les rendements croissants par le fait qu’au-delà d’une certaine quantité à produire, il est possible d’avoir recours à une configuration de production très importante en capital fixe, ce qui aurait été trop coûteux avec des quantités produites inférieures. Augmenter l’échelle de production implique des coûts fixes plus importants, mais en contrepartie, des coûts variables plus faibles.

Le second article de Piero Sraffa reprend les idées qu’il a déjà développées dans son premier article, mais en y ajoutant une seconde partie dans laquelle il prévoit, sans s’en douter, le concept de concurrence monopolistique selon lequel il y a un affrontement d’entreprises qui disposent chacune d’un monopole pour un produit particulier, et qui est différent de celui des entreprises concurrentes. C’est à ce titre qu’il va analyser la courbe de la demande et la possibilité qu’elle soit inélastique au prix dans certaines situations, c’est-à-dire que la demande évolue peu, alors que les prix augmentent.

 

L’ouvrage Production de marchandises au moyen de marchandises, publié en 1960

Dans l’ouvrage Production de marchandises au moyen de marchandises que Piero Sraffa a publié en 1960, il résout la problématique de l’étalon sur laquelle Ricardo avait, avant lui, travaillé, mais échoué à résoudre. Sraffa explique notamment que l’étalon économique, qui ne se modifie pas avec les changements de répartition entre les profits et les salaires, correspond à une marchandise-composite qui est constituée des biens de l’économie, et cela, en proportion de leur présence dans le produit net global.

Piero Sraffa va développer un modèle mathématique pour appuyer son raisonnement en prenant pour exemple des quintaux de blé et des tonnes de fer et en prenant en compte divers facteurs tels que la consommation, le taux de profit ou encore le taux de salaire.

À travers la démonstration qu’il a faite, Piero Sraffa remet en question la théorie développée par les économistes néoclassiques qui considère que le taux de profit n’est au final qu’un résidu du prix. En effet, il montre qu’il est le même dans toute l’économie, quand elle se trouve en situation de concurrence pure et parfaite. Il explique aussi que ce taux de profit est déterminé à l’avance à travers un arbitrage entre les salaires et le profit, et cela, peu importe le prix de vente. À travers ce raisonnement, Sraffa réhabilite les théories marxistes et ricardiennes de la répartition

Certains auteurs comme Paul Samuelson vont essayer de prouver que les conclusions de Sraffa sont inexactes, mais sans y arriver.

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