Un cycle de Kondratiev (ou cycle de longue durée) est un cycle de l’économiste soviétique Nikolaï Dmitrievitch Kondratiev pour mettre en évidence, dans un système économique capitaliste, un cycle qui dure 40 à 60 ans avec deux phases principales, la période d’expansion (la phase ascendante) et la période de dépression (la phase descendante). Chaque phase dure environ 20 à 25 ans.
Concrètement, la première période du cycle de Kondratiev est la phase d'expansion qui est caractérisée par un excès d’investissement réalisé par les entreprises pour leur permettre de faire face à la concurrence. Cela provoque une hausse des prix étant donné qu’elles répercutent leurs coûts de production sur les produits. En plus de cela, la forte demande de la monnaie provoque une hausse des taux d’intérêt.
Tous ces éléments entraînent la deuxième phase, celle de la dépression caractérisée par un déclin de l’activité économique durant lequel les prix baissent à cause d’un excès de l’offre et à une baisse de la demande. Cela engendre une baisse des taux d'intérêt, de la consommation et des investissements ce qui provoque une diminution de la demande de monnaie. Tout cela permet une purge du système et prépare l’économie à une nouvelle phase de croissance.
L’économiste américain Joseph Schumpeter a complété les travaux de Kondratiev en expliquant ces cycles par des phases de progrès et d’innovations importantes ce qui permet de doper l'économie. Cependant, ces phases sont ensuite suivies par des périodes peu créatives.
Kondratiev a déterminé plusieurs cycles de longue durée. Celui de 1790 jusqu’en 1850 (Révolution industrielle et ses effets puis le ralentissement et les résistances sociales dues à l’aggravation de la condition ouvrière), de 1850 à 1890 (construction des chemins de fer et augmentation de la productivité puis crise économique en 1873 et Grande Dépression ensuite), de 1890 à 1940 (deuxième Révolution Industrielle avec l’utilisation de l’électricité, du pétrole, de la chimie, l’automobile et l’essor du commerce international puis un ralentissement lié à l’essoufflement de l’investissement), de 1940 à 1990 (les Trente Glorieuses qui suivent la Seconde Guerre mondiale et augmentation de la consommation avec l’électroménager, l’aéronautique, etc jusqu’au premier choc pétrolier en 1973). Il n’y a ensuite pas assez de recul pour analyser les cycles suivants.
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