Le marginalisme est une théorie économique selon laquelle la valeur d’échange d’un produit (un bien donné) est déterminée par l’utilité marginale, c’est-à-dire par l'utilité de la dernière unité disponible de ce produit.
Les quantités produites et commercialisées d’un bien donné dépendent donc de la recette marginale qui est tirée de la dernière unité vendue et du coût marginal de cette dernière unité. Les prix qui s’établissent aboutissent alors à un équilibre d’ensemble qui correspond à un optimum économique, c’est-à-dire à un niveau de revenu ou de production maximal qui ne peut pas être augmenté sans diminuer le niveau d’un autre revenu ou la production d’un autre bien.
Si l’on suit cette analyse, chaque producteur a intérêt à augmenter sa production tant que la recette marginale est supérieure au coût marginal (c’est-à-dire tant que la recette du dernier bien produit est supérieure à ce qu’il coûte), et ensuite à s’arrêter de produire lorsque ces deux grandeurs sont égales, car, au-delà, les unités supplémentaires lui coûteraient plus cher qu’elles ne lui rapporteraient.
Concernant la recette marginale, elle dépend de l’utilité que représente pour un acheteur l’acquisition d’une unité du produit concerné. Plus cette unité lui procure d'utilité, plus il est prêt à payer cher, mais comme chaque unité supplémentaire achetée lui procure une utilité moindre que la précédente, l’acheteur n’est prêt à en acquérir et payer une que si le prix diminue, ce qui fait baisser également la recette marginale.
Dans un régime de concurrence parfaite, au terme d’un processus plus ou moins long, la quantité produite et le prix de chaque bien qui font l’objet d’un échange finissent par se stabiliser au niveau auquel le coût marginal et la recette marginale (c’est-à-dire l’utilité marginale) s’équilibrent.
Cette analyse est l’un des piliers de l’approche économique néoclassique. Elle a été développée à la fin du 19ème siècle par trois économistes qui ont chacun travaillé indépendamment les uns des autres, le Français Léon Walras, l’Autrichien Carl Menger et l’Anglais William Stanley Jevons.
Par ailleurs, des limites importantes ont été apportées à cette théorie. La réalité des marchés est souvent éloignée de la concurrence parfaite, le coût social est généralement différent du coût privé marginal (et l’avantage social peut être différent de l’utilité individuelle marginale), et enfin, les interactions microéconomiques entre les différents agents économiques peuvent parfois déboucher sur des résultats macroéconomiques très différents de l’équilibre et d’une situation optimale.
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