Économie française en 2025 : à quoi s’attendre ?

 

Économie française en 2025 : À quoi s’attendre ?
Économie française en 2025 : À quoi s’attendre ?

 

Après une année 2024 mouvementée, l’année 2025 s’annonce comme déterminante pour l’économie française, entre défis majeurs, transformations profondes et incertitudes politiques. Alors que le pays tente de consolider sa reprise de l’après covid, il doit faire face à des tensions économiques persistantes, amplifiées par le contexte géopolitique mondial, notamment la guerre en Ukraine. Ces perturbations impactent encore les chaînes d’approvisionnement, les prix de l’énergie et les perspectives de croissance, tout en pesant sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la compétitivité des entreprises.

Sur le plan intérieur, les défis sont tout aussi nombreux. Les finances publiques restent sous pression, avec un déficit et une dette à des niveaux plus que préoccupants, tandis que le commerce extérieur continue de souffrir d’un déficit structurel. Parallèlement, des événements imprévus, comme le cyclone Chido qui a récemment ravagé Mayotte, rappellent l’urgence de renforcer la capacité de l’économie et des infrastructures à s’adapter et à faire face aux aléas climatiques.

À cela s’ajoute en plus une instabilité politique notable, marquée par une succession de trois Premiers ministres en un an (Gabriel Attal, Michel Barnier et maintenant François Bayrou) et une Assemblée nationale fragmentée depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Cette situation complique la mise en œuvre des réformes indispensables à la transformation de l’économie française. Malgré ces obstacles, des opportunités significatives émergent, notamment à travers la transition écologique, l’intelligence artificielle et la numérisation qui se posent en moteurs potentiels de croissance durable, et qui offrent des perspectives encourageantes si elles sont accompagnées de politiques ambitieuses et cohérentes.

Et le reste du monde n’est pas en reste, puisqu’il est également de plus en plus tourmenté. Les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient ont un impact direct sur l’économie française. Par ailleurs, les situations instables dans divers endroits du monde ne font que rajouter du désordre, et donc de l’instabilité, ce qui nuit à l’économie. Enfin, avec le début du nouveau mandat de Donald Trump, élu Président des États-Unis en novembre dernier, de nouvelles incertitudes planent sur les actions qu’il mettra en place (ou non) et notamment concernant les potentiels droits de douane sur les produits européens, et donc français, qui pénaliseront très probablement la croissance.

Dans cet article, nous analyserons les grands enjeux qui façonneront l’économie française en 2025. Du contexte économique global aux réformes structurelles nécessaires, en passant par les défis climatiques et politiques, cette année ne s’annonce pas de tout repos, mais malgré les fragilités apparentes, il y a aussi des forces évidentes et donc des raisons d’espérer et de croire en l’avenir.

 

Un contexte économique marqué par des défis globaux

L’économie française entame l’année 2025 dans un contexte mondial complexe et incertain. Deux crises majeures continuent d’avoir une influence importante sur la sphère économique, avec d’une part, la pandémie de COVID-19, dont les effets se font encore sentir dans certains secteurs, et d’autre part, la guerre en Ukraine, qui perturbe profondément les équilibres économiques et géopolitiques. S’y est en plus ajouté la guerre au Moyen-Orient, dont les effets ne se sont probablement pas encore tous fait sentir.

Sur le plan national, la reprise, à peine commencée, reste fragile. Si certains secteurs, comme le numérique ou la santé, ont su tirer parti des dernières années pour se transformer et croître, d’autres ont fait le chemin inverse. L’immobilier, par exemple, a connu un essor incroyable pendant le covid et un peu après, mais souffre maintenant de la hausse des taux d’intérêt, de la baisse du pouvoir d’achat et de l’incertitude politique.

La guerre en Ukraine, quant à elle, exerce une pression considérable sur les chaînes d’approvisionnement et les prix des matières premières. L’Europe doit composer avec des coûts énergétiques élevés, malgré les efforts pour diversifier ses sources d’approvisionnement (notamment auprès des États-Unis et de la Norvège pour le gaz) et accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Les entreprises françaises, notamment dans l’industrie, ressentent les effets de ces perturbations, que ce soit par une hausse des coûts de production ou des retards ou des dépendances dans l’approvisionnement en matériaux stratégiques. L’énergie produite par les prochaines centrales nucléaires prévues ne sera reliée au réseau énergétique que dans plusieurs années.

À cela s’ajoute une inflation persistante, même si elle décroît, et qui est un héritage des crises récentes. Elle érode le pouvoir d’achat des ménages et limite leur consommation, ainsi que l’investissement global parce qu’emprunter coûte plus cher. En effet, la hausse des taux d’intérêt, bien qu’essentielle pour combattre l’inflation, alourdit le coût des emprunts pour les entreprises comme pour les particuliers, ce qui freine les investissements, et par prolongement, la croissance.

Dans ce contexte, 2025 s’annonce comme une année de défis. Les incertitudes géopolitiques et économiques mondiales compliquent la prise de décisions pour les acteurs économiques. Pourtant, des opportunités émergent si on les prend en considération. Par exemple, la transition écologique, portée par des politiques ambitieuses, les avancées numériques et l’intelligence artificielle pourraient jouer un rôle important dans la résilience et la transformation de l’économie française.

Pour la France, l’année 2025 sera probablement une année de transition entre les dérives économiques des dernières années de crises (covid, guerres en Ukraine et au Moyen-Orient notamment) et les prochaines années 2026 et 2027 où l’activité devrait reprendre plus vigoureusement et la situation se normaliser davantage (au moins dans la mesure du possible).

 

Les prévisions économiques françaises pour 2025

L’année 2025 se positionne plutôt comme une année de transition, marquée par des prévisions prudentes pour l’économie française. Les principaux indicateurs économiques témoignent d’une croissance modérée, soutenue par des secteurs stratégiques, mais également d’importants défis structurels, notamment en matière de finances publiques et de commerce extérieur. 

La Banque de France (BdF), très sérieuse organisation, a publié un rapport en cette fin d’année 2024 pour dire ce qu’elle prévoit pour l’économie française en 2025. Ces chiffres ont été mesurés fin novembre 2024, donc avant le vote de la motion de censure qui a renversé le gouvernement de Michel Barnier. Ces projections sont donc à prendre avec des pincettes, même si elles permettent quand même de donner des prévisions relativement fiables.

Dans la mesure où la France a pris des engagements à Bruxelles concernant notamment le déficit public et la dette publique, le nouveau gouvernement de François Bayrou ne pourra pas changer radicalement la trajectoire économique prévue

L’incertitude politique entraîne une incertitude économique qui a un impact direct et très fort sur la confiance, et par prolongement, elle a un coût économique très fort aussi. Les agents économiques ont besoin d’un cadre relativement stable (au moins sur l’année qui vient) pour pouvoir se projeter et donc pour consommer et investir. Tant que ce n’est pas le cas, ils vont avoir tendance à adopter une position d’attente pour voir à quelle sauce ils vont être mangés, ce qui impacte négativement l’activité économique et par prolongement, tous les indicateurs économiques.

Ainsi, la croissance économique pour l’année 2025 est estimée par la Banque de France à 0.9 % après 1.1 % en 2024, ce qui est assez modéré. Les secteurs liés à la transition écologique, comme les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, devraient bénéficier des investissements publics et privés. Le numérique, grâce à l’essor de la 5G et de l’intelligence artificielle, continue d’être un moteur de modernisation pour les entreprises et les administrations. 

Cette année, la consommation des ménages serait le principal moteur de la croissance économique, notamment grâce aux gains de pouvoir d’achat liés à la baisse de l’inflation. Cependant, cette croissance reste limitée par des freins tels que le manque de confiance en l’avenir, la persistance d’une inflation modérée en début d’année, la légère remontée du taux de chômage et des coûts énergétiques encore élevés. L’un des principaux problèmes vient du manque de confiance, lié à l’incertitude politique qui entraîne donc une incertitude économique. 

Par ailleurs, la croissance risque d’être affectée par les mesures de consolidation budgétaire prévues pour assainir les finances publiques et par l’incertitude que cela entraîne. Le fait qu’il n’y ait pas de budget voté clairement à l’automne par les députés pour l’année 2025 est un point noir important qui rend tous les agents économiques fébrile quant à leurs projets et leurs perspectives. Il est aussi important d’ajouter qu’il y a un ralentissement global en Europe, et que la France en est donc négativement influencée.

Ce qui pourra aider nettement la croissance économique française en 2025 est le ralentissement de l’inflation. En effet, après plusieurs années de forte inflation, qui ont contraint la Banque Centrale Européenne (BCE) à fortement augmenter ses taux d’intérêt pour réguler la situation, l’inflation devrait revenir en 2025 à des niveaux mesurés avec 1.6 %, après 2.4 % en 2024. Les économistes jugent globalement qu’un bon niveau d’inflation pour l’économie se situe aux alentours de 2 %. Cette baisse de l’inflation cette année devrait redonner des marges de manœuvre aux ménages et aux entreprises pour investir et consommer. Avec des taux d’intérêt plus bas, l’argent épargné rapportera moins, ce qui pourrait pousser certaines personnes à l’utiliser, les prêts bancaires seront plus accessibles (par exemple pour réaliser un achat immobilier), ce qui sera positif pour l’investissement, autant pour les ménages, que pour les entreprises. Tous ces éléments auront un impact positif sur l’activité économique, et donc, in fine, sur la croissance.

En lien avec la croissance économique, le déficit public reste une préoccupation majeure en 2025 pour la France. Malgré les efforts de consolidation budgétaire amorcés en 2024, il est prévu qu’il dépasse encore probablement la barre des 5 % du PIB en 2025, bien au-delà des critères de Maastricht. En effet, la Banque de France estime que le déficit public se situera entre 5 % et 5.5 % du PIB, après 6.1 % en 2024. La hausse des dépenses publiques, liée à des mesures de soutien au pouvoir d’achat au moment des crises, à une dette toujours plus importante et aux investissements dans la transition écologique, pèse sur l’équilibre des comptes publics. Dans ce contexte, la France fait face à un dilemme, à savoir maintenir son soutien à l’économie tout en réduisant progressivement son endettement, mais sans casser l’élan de l’activité ou le financement nécessaire aux services publics.

Dans le prolongement du déficit public, la dette publique, quant à elle, reste à des niveaux historiquement élevés, puisqu’elle devrait être aux alentours de 115 % du PIB à la fin de l’année 2025. Bien que la hausse des taux d’intérêt sur les marchés oblige l’État à surveiller de près ce que coûte cette dette en intérêts, les marges de manœuvre pour une réduction significative de cet endettement restent limitées. L’objectif du gouvernement pour 2025 est de stabiliser la dette par rapport au PIB grâce à une combinaison de réformes fiscales (notamment en baissant la dépense publique) et d’une croissance modérée. Cependant, cet objectif de baisse de la dette publique ne sera probablement pas atteint avant plusieurs années, dans la mesure où il faut significativement baisser le déficit public pour stabiliser la dette dans le temps et pour enfin la réduire. Une dette aussi élevée est forcément dommageable pour la France puisque l’État dépense chaque année plusieurs dizaines de milliards d’euros en intérêts, argent qui n’est pas investi dans l’économie ou dans les services publics.

Le commerce extérieur demeure aussi une autre source de vulnérabilité, mais ce n’est pas nouveau. En effet, la France affiche depuis plusieurs années un déficit commercial structurel (c’est-à-dire qu’elle achète plus à l’étranger qu’elle ne vend), notamment en raison de la faiblesse de son industrie exportatrice face à des concurrents européens comme l’Allemagne ou des concurrents internationaux comme la Chine et l’Inde. En 2025, ce déficit, bien qu’en légère amélioration grâce à des exportations plus solides dans des secteurs comme l’aéronautique, l’électricité, l’armement et le luxe, devrait rester important. Les importations énergétiques, notamment de pétrole du Moyen-Orient et de gaz de Norvège et des États-Unis continuent de creuser la balance commerciale. La question de la compétitivité industrielle française (et par prolongement celle de la réindustrialisation du pays) reste donc centrale pour redresser durablement cette situation.

Par ailleurs, le marché de l’emploi offre des perspectives contrastées. Toujours selon la Banque de France, le taux de chômage devrait légèrement progresser en 2025, passant de 7.4 % en 2024 à 7.8 %. Il devrait cependant baisser les années suivantes grâce à une activité économique plus vigoureuse.

Les métiers liés aux transitions écologiques et numériques connaissent une forte demande, tandis que d’autres secteurs, comme l’immobilier, continuent de perdre du terrain à cause des difficultés actuelles.

À cause de toutes ces perspectives maussades ou négatives, les Français se montrent très prudents et conservent un taux d’épargne très élevé, plus que ce qu’il était avant la crise du covid. En 2025, ce taux d’épargne sera encore de 17.6 %, alors qu’avant le covid, il oscillait aux alentours de 15 %. Cela est à nouveau lié à la confiance et à l’incertitude, puisque plus cette dernière dure, et moins les ménages auront confiance en l’avenir et moins ils utiliseront cet argent pour consommer ou investir. Ils préfèrent le conserver pour prévenir d’éventuelles futures difficultés. Cependant, le repli du taux d’épargne devrait un peu commencer en 2025 avec la baisse des taux d’intérêt (puisque l’épargne rapportera moins), et avec les gains de pouvoir d’achat liés à la baisse de l’inflation. 

 

Les grands chantiers pour l’économie française en 2025

En 2025, l’économie française se trouve à la croisée des chemins, confrontée à des transformations profondes et à des défis majeurs. Plusieurs chantiers structurants dominent l’agenda, à savoir prioritairement le redressement des comptes publics, mais également la transition écologique, l’accélération numérique, la reconstruction suite aux catastrophes naturelles, notamment à Mayotte, récemment frappée par un cyclone dévastateur et le soutien au secteur agricole en crise. De manière plus structurelle, de nombreux services publics sont en souffrance, tels que l’hôpital public, l’école ou la justice et nécessitent des actions concrètes.

D’un point de vue économique, le redressement des finances publiques, confrontées à un important déficit public et à une dette exponentielle est le travail le plus important. En effet, chaque année, l’État paye plusieurs milliards d’euros d’intérêts en lien avec cette dette publique. Ces milliards sont autant de milliards en moins pour financer les services publics, aider les ménages et les entreprises françaises ou financer les missions publiques importantes. De plus, sans action significative, le déficit et la dette publique vont continuer à croître ce qui menace notre avenir commun et imposera des mesures plus douloureuses plus tard. Par ailleurs, ne pas respecter les critères européens de Maastricht (à savoir une limite de 3 % de déficit public et de 60 % de dette publique) nuit à la crédibilité de la France auprès de ses partenaires européens et financiers. L’un des premiers objectifs économiques pour 2025 est donc de voter le budget 2025 (étant donné qu’il a été reporté avec le vote de la motion de censure) afin de donner à tous les agents économiques un cadre légal et économique pour l’année qui vient et ainsi permettre de rétablir un peu la confiance perdue ces derniers temps. Il vaut toujours mieux un mauvais budget pour le pays, que pas de budget du tout.

La transition écologique reste un pilier essentiel de la stratégie économique française. Le gouvernement a renforcé ses engagements climatiques, en fixant des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En 2025, des investissements massifs sont prévus dans les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, ainsi que dans l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments. De plus, même si les aides aux voitures électriques risquent d’être réduites, elles resteront importantes. Les entreprises, grandes et petites, sont appelées à transformer leurs modèles économiques pour s’adapter à cette transition. Cela inclut l’adoption de pratiques plus durables, mais aussi la gestion des coûts élevés associés à cette mutation, un défi qui pourrait néanmoins freiner certaines industries.

En parallèle, le chantier de la numérisation de l’économie continue de s’accélérer. La France cherche à rattraper son retard par rapport à certains de ses voisins européens et partenaires en investissant dans des infrastructures numériques, comme la généralisation de la fibre optique et le déploiement de la 5G. L’intelligence artificielle, la cybersécurité, et la robotisation des processus de production figurent aussi parmi les priorités pour 2025. Ces innovations visent à améliorer la compétitivité des entreprises françaises, tout en offrant de nouvelles opportunités d’emploi dans des secteurs à forte valeur ajoutée.

Au-delà de ces innovations favorables pour la plupart des entreprises, ces dernières devraient commencer à refaire des gains de productivité. En effet, au moment de la pandémie et après, la productivité globale de la France (c’est-à-dire la richesse produite par chaque emploi) avait beaucoup baissé à cause de l’embauche massive d’apprentis, de la rétention de main-d’œuvre dans les entreprises face aux difficultés de recrutement et des aides publiques massives mises en place. La conséquence a été que la croissance de l’emploi a été supérieure à celle de l’activité économique. Les chiffres de la Banque de France indiquent un rattrapage des pertes de productivité pour les entreprises, mais seulement partiel, pas encore total.

Cependant, ces ambitions économiques se heurtent à des défis imprévus, comme le cyclone Chido qui a récemment dévasté Mayotte. Ce département d’outre-mer dans l’archipel des Comores, déjà marqué par des vulnérabilités socio-économiques, doit faire face à une crise humanitaire et infrastructurelle majeure. Les dégâts causés par le cyclone ont affecté les habitations, les routes, les écoles, les réseaux électriques et d’eau, plongeant une grande partie de la population dans une situation d’urgence. La reconstruction de Mayotte est désormais un chantier prioritaire pour l’État. Cela nécessitera des investissements importants, non seulement pour réparer les infrastructures endommagées, mais aussi pour renforcer leur résilience face aux futurs événements climatiques extrêmes, qui risquent de se multiplier avec le réchauffement climatique.

Au-delà de l’aspect purement économique, on ne peut qu’avoir, en ce début d’année 2025, une pensée pour toutes ces personnes qui ont tout perdu dans cette catastrophe naturelle, leur maison, leurs moyens de subsistance, leurs souvenirs, et parfois même des proches.

Enfin, les réformes économiques et fiscales restent cruciales pour soutenir la transformation du pays. En 2025, le gouvernement prévoit de réduire les dépenses publiques pour maîtriser les finances publiques, mais aussi de très probablement augmenter certains impôts ou taxes. Le plus difficile sera de trouver un équilibre entre d’une part, le rétablissement des comptes publics qui va nécessiter des mesures difficiles, et d’autre part, le maintien de la croissance et de l’activité économique. Cela implique qu’il ne faut pas mettre en œuvre trop brutalement ou trop rapidement des réformes, au risque de casser la croissance et de s’empêtrer encore davantage dans les difficultés.

 

Les incertitudes et risques pour 2025, mais aussi les opportunités

L’économie française en 2025 évolue dans un contexte marqué par des incertitudes persistantes, tant au niveau national, qu’international. Si certains défis sont directement liés à l’environnement économique global, d’autres trouvent leur origine dans les turbulences politiques internes, qui compliquent la mise en œuvre des réformes nécessaires pour assurer une croissance stable, durable et partagée par tous.

Sur le plan politique, la France a connu une instabilité notable en 2024, avec trois Premiers ministres successifs en l’espace d’un an (Gabriel Attal pendant 7 mois, Michel Barnier pendant seulement 3 mois et François Bayrou depuis la mi-décembre 2024). Cette volatilité vient d’une Assemblée nationale extrêmement divisée, en trois blocs importants et très opposés à la suite de la dissolution décidée par le Président Emmanuel Macron en juin 2024. L’absence de majorité claire rend difficile l’adoption des réformes économiques et sociales, indispensables pour répondre aux défis actuels. Cette paralysie législative alimente un climat d’incertitude, tant pour les investisseurs que pour les entreprises, qui peinent à anticiper les orientations politiques du pays. Cette incertitude amène à un manque de confiance majeur, notion primordiale en économie, puisque cela influence ensuite l’activité économique dans sa globalité.

À cette instabilité politique s’ajoutent des tensions sociales persistantes. Des mouvements sociaux, parfois violents, se sont multipliés en réaction à des réformes jugées injustes ou mal adaptées par la population. Il y a eu bien sûr la réforme des retraites de 2023 qui a reculé l’âge de départ à la retraite et que de nombreuses personnes remettent encore en cause aujourd’hui, ou encore la colère des agriculteurs. En 2025, le risque de nouveaux conflits sociaux reste élevé.

Sur le plan international, les incertitudes géopolitiques continuent de peser lourdement sur l’économie française. La guerre en Ukraine, loin d’être résolue, maintient une pression sur les approvisionnements en énergie et en matières premières. Par ailleurs, les tensions commerciales entre grandes puissances, comme les États-Unis et la Chine, compliquent les échanges mondiaux et augmentent les coûts pour les entreprises françaises exportatrices. Ces facteurs externes, combinés à une inflation encore présente (mais qui devrait redevenir raisonnable courant 2025) et des taux d’intérêt encore élevés, limitent les marges de manœuvre pour relancer l’économie de manière durable.

L’un des faits majeurs de ce début d’année 2025 sera bien sûr l’entrée en fonction officielle de Donald Trump, à nouveau élu par les Américains en novembre 2024. Lors de sa campagne électorale, il a promis d’imposer au reste du monde des droits de douane plus ou moins importants. S’il mettait à exécution ses menaces envers l’Union européenne, cela aurait un impact direct sur les échanges économiques et donc sur les exportations françaises et par prolongement, sur la croissance économique. Par ailleurs, il pousse les membres de l’OTAN à augmenter significativement leurs dépenses militaires, ce qui pourrait compliquer encore davantage le rétablissement des finances publiques.

Les effets de la politique économique de la nouvelle administration américaine sont difficiles à mesurer, puisqu’on ne sait pas ce qui sera appliqué ou non, à qui et dans quelles proportions. Nous ne connaissons pas non plus les comportements que vont adopter les autres parties (notamment la Chine). Va-t-elle faire le dos rond en attendant que la période Trump se finisse ou va-t-elle riposter et s’engager vers une guerre commerciale de plus grande ampleur ?

Par ailleurs, Donald Trump a promis de s’occuper des guerres en Ukraine et au Moyen-Orient pour y mettre fin. Dans la mesure où ces guerres ont un fort impact économique, la résolution ou la non-résolution de celles-ci aura des conséquences que l’on ne peut pas encore mesurer et évaluer.

Le climat reste également une source majeure d’inquiétude. Les événements climatiques extrêmes, tels que le cyclone qui a récemment dévasté Mayotte, rappellent que la France doit accélérer ses efforts pour renforcer la résilience de ses infrastructures et s’adapter aux conséquences du dérèglement climatique. Si des plans de transition écologique sont mis en place, leur mise en œuvre pourrait être freinée par des contraintes budgétaires et des désaccords politiques. L’arrêt de la vente de voiture thermique en 2035 en Europe est par exemple de plus en plus remis en cause par les partis politiques dans de nombreux pays membres.

Enfin, la dette publique, qui reste à des niveaux très élevés, constitue une limite importante à toute politique de relance ambitieuse ou de politique d’investissements. Bien que la croissance économique prévue pour 2025 reste raisonnable, elle ne suffira pas à compenser l’alourdissement du coût de la dette lié à la hausse des taux d’intérêt. Cette situation impose au gouvernement de trouver un équilibre délicat entre le soutien à l’économie, la réduction du déficit et la gestion des attentes sociales.

Mais au-delà de tous ces défis, il y a aussi des raisons d’espérer. En effet, la baisse de l’inflation depuis plusieurs mois maintenant pousse la Banque Centrale Européenne (BCE) à baisser ses taux d’intérêt, ce qui va avoir une influence directe sur toute l’économie européenne. Ces baisses devraient permettre aux entreprises et aux particuliers d’investir à nouveau et de consommer, ce qui soutiendra l’activité économique. L’un des principaux bénéficiaires devrait être à terme le secteur de l’immobilier qui pourra se redresser, puisque les ménages vont récupérer du pouvoir d’achat.

Depuis plusieurs années, la France se positionne comme le pays le plus attractif d’Europe en ce qui concerne les investissements étrangers. Cela signifie que des investisseurs étrangers choisissent notre pays pour investir, pour installer des usines ou des bureaux, ce qui est positif pour l’économie. Malgré l’incertitude politique, l’attractivité du pays restera très probablement élevée et les investissements étrangers continueront à arriver. Cela va permettre de créer de la richesse et de créer de nouveaux emplois.

Au-delà de l’attractivité purement économique, les derniers événements majeurs organisés en France et considérés comme des réussites comme les Jeux Olympiques et la réouverture de Notre-Dame de Paris après seulement 5 années de travaux ont donné un coup de projecteur sur la France. On pourra probablement en voir les effets positifs très rapidement à travers une augmentation du tourisme, sources de revenus indispensables pour de nombreux secteurs (restauration, hôtellerie, patrimoine, transports, etc). Au-delà de ces secteurs, des entreprises de toutes sortes peuvent regarder la France d’une nouvelle manière et peut-être avoir envie d’y investir.

Avec les changements à venir (Donald Trump Président, nouveau chancelier en Allemagne en février, le sommet des BRICS en août, nouvel exécutif syrien, ou encore les législatives en Argentine en octobre), on peut aussi espérer que les guerres en cours, notamment en Ukraine et au Moyen-Orient s’arrêtent ou ralentissent au cours de l’année, ce qui sera forcément positif pour l’économie mondiale, et donc française, notamment en ce qui concerne les prix de l’énergie qui pourraient décroître.

Au-delà de l’économie en elle-même, j’espère que chaque personne passera une bonne année 2025, avec une bonne santé, de la joie, des petits ou grands moments de bonheur et de la réussite !

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