Le financement de l’économie

 

Le financement de l’économie
Le financement de l’économie

 

Le financement de l’économie est un mécanisme essentiel au bon fonctionnement de toute société. Il permet de relier ceux qui disposent de ressources financières à ceux qui en ont besoin pour consommer, investir ou produire. Sans cette mise en relation, aucun projet d’envergure ne pourrait voir le jour, qu’il s’agisse de la construction d’une maison, de la création d’une entreprise ou du développement d’infrastructures publiques.

Tous les agents économiques sont concernés, que ce soient les ménages, les entreprises, les administrations publiques ou les institutions financières. Certains disposent d’un excédent de ressources qu’ils cherchent à placer, tandis que d’autres, au contraire, manquent de fonds pour mener à bien leurs projets. C’est cette circulation de l’argent, entre les capacités et les besoins de financement, qui participe à l’ensemble de la vie économique.

Les moyens de financement peuvent être variés. Les agents peuvent puiser dans leurs propres ressources ou faire appel à des financements extérieurs. Le choix dépend de la nature des projets, de la solidité financière des acteurs, mais aussi de l’environnement économique et institutionnel dans lequel ils évoluent.

Dans cette dynamique, les banques jouent un rôle central en facilitant l’accès au crédit et en accompagnant les différents acteurs. Mais les marchés financiers sont, eux aussi, devenus des acteurs incontournables, capables de mobiliser des capitaux à grande échelle et de répondre à des besoins plus diversifiés.

Comprendre comment se finance l’économie, c’est mieux appréhender son fonctionnement et les conditions de son développement. C’est aussi mieux percevoir les défis posés par les déséquilibres entre l’épargne disponible et les investissements nécessaires.

Afin de tout comprendre à cet article ou si vous l’avez manqué, je vous recommande d’aller lire le précédent intitulé : L’évolution des structures de consommation.

 

À quoi correspond le financement de l’économie et pourquoi est-il nécessaire ?

Le financement de l’économie désigne l’ensemble des mécanismes qui permettent aux différents acteurs économiques, à savoir les ménages, les entreprises, et les administrations publiques, de disposer des ressources monétaires nécessaires pour mener leurs activités. Autrement dit, il s’agit de prendre l’argent là où il se trouve pour le diriger vers ceux qui en ont besoin, que ce soit pour consommer, investir ou financer des dépenses publiques.

Dans une économie moderne, tous les agents économiques n’ont pas les mêmes ressources, ni les mêmes besoins au même moment. Certaines entreprises veulent investir dans de nouveaux équipements ou développer des projets innovants. Des ménages souhaitent acheter un logement ou financer les études de leurs enfants. L’État doit construire des infrastructures, payer ses fonctionnaires, ou encore répondre à des besoins sociaux. Toutes ces opérations nécessitent de l’argent. Or, les ressources disponibles immédiatement ne suffisent pas toujours à couvrir ces besoins. C’est là que le financement devient essentiel.

Sans financement, aucune activité économique d’envergure ne peut se développer. En réalisant des anticipations sur les recettes futures, le financement permet d’agir dès aujourd’hui. Il soutient la croissance, favorise l’innovation, permet la création d’emplois et assure le bon fonctionnement des services publics. Il agit comme un moteur silencieux, mais indispensable, du dynamisme économique. Le financement peut parfois sembler être du luxe, mais en réalité, c’est un pilier fondamental de la vie économique.

 

Quels sont les agents économiques impliqués dans le financement de l’économie ?

Le financement de l’économie repose sur les interactions entre les différents agents économiques, qui peuvent être à la fois financeurs et financés. Chaque agent joue un rôle spécifique dans le fonctionnement global de l’économie et dans la circulation des flux monétaires.

Les ménages, tout d’abord, sont à la fois des consommateurs et des épargnants. Lorsqu’ils épargnent une partie de leur revenu, cette épargne peut être placée sur des comptes bancaires, investie en assurance-vie ou encore dans des produits financiers. Ces ressources, généralement par l’intermédiaire des banques, servent ensuite à financer l’activité d’autres agents. À l’inverse, les ménages peuvent aussi être emprunteurs, notamment pour acheter un bien immobilier, une voiture, financer des travaux ou des projets personnels.

Les entreprises, quant à elles, sont souvent à la recherche de financements pour investir, innover, embaucher ou développer leur production. Elles peuvent autofinancer une partie de leurs projets grâce à leurs bénéfices, mais elles ont fréquemment besoin de ressources extérieures, notamment sous la forme de prêts bancaires ou d’émissions de titres financiers.

Les administrations publiques, comme l’État et les collectivités locales, jouent aussi un rôle central. Elles dépensent pour financer des projets publics, construire des routes, des écoles ou encore pour soutenir certaines activités économiques. Quand les recettes fiscales ne suffisent pas, elles empruntent sur les marchés pour combler leurs besoins de financement.

Enfin, il ne faut pas oublier les institutions financières, et notamment les banques, qui agissent comme des intermédiaires entre ceux qui ont des excédents de ressources (c’est-à-dire les prêteurs) et ceux qui ont des besoins en financement (c’est-à-dire les emprunteurs). Elles assurent la transformation de l’épargne en financement concret, tout en veillant à la stabilité du système.

Il reste un dernier agent économique, connu sous le nom de “reste du monde« . Le financement peut donc se faire aussi entre pays ou entre agents économiques de pays différents.

Chacun de ces agents est donc à la fois un acteur et un bénéficiaire du financement de l’économie. Le bon fonctionnement de l’ensemble repose sur la confiance, la régulation et la capacité des uns à prêter, des autres à investir, et de tous à participer à la dynamique économique.

 

Les capacités de financement

On parle de capacité de financement lorsqu’un agent économique dispose de plus de ressources qu’il n’en dépense. Autrement dit, il gagne davantage qu’il ne consomme ou n’investit. Ce surplus peut alors être utilisé pour financer d’autres agents économiques qui, eux, sont en situation de besoin.

Les ménages sont souvent en situation de capacité de financement. Lorsqu’ils épargnent une partie de leur revenu, ils génèrent un excédent qui ne sera pas consommé immédiatement. Cette épargne est déposée à la banque, investie dans des produits financiers ou encore utilisée pour acheter des actions ou des obligations. En échange, ils reçoivent par exemple des intérêts (ou encore des dividendes). Même si ces opérations peuvent sembler éloignées des choix quotidiens, elles participent activement au financement de l’économie.

Certains pays ou entreprises peuvent également être en capacité de financement, surtout lorsqu’ils exportent beaucoup ou réalisent d’importants bénéfices. Dans ce cas, leurs excédents leur permettent de financer leurs investissements à venir ou d’apporter des ressources à d’autres acteurs.

Cette capacité de financement est essentielle au bon fonctionnement économique. Elle alimente les circuits de financement, permet de soutenir la croissance, et crée un lien direct entre l’épargne et l’investissement. Sans ces excédents, il serait difficile, voire impossible, de financer certains projets ou de répondre à des besoins urgents.

Mais pour que ces capacités soient utiles à l’économie, il faut qu’elles puissent être mobilisées efficacement. C’est le rôle du système financier, à savoir de faire circuler les fonds des agents en excédent vers ceux qui en ont besoin. Les capacités de financement ne doivent pas rester dormantes. Elles doivent circuler, irriguer l’économie, et contribuer au développement collectif.

 

Les besoins de financement

Un besoin de financement apparaît lorsqu’un agent économique dépense plus qu’il ne perçoit de ressources sur une période donnée. Cela signifie que ses revenus ou ses recettes ne suffisent pas à couvrir ses dépenses, qu’il s’agisse de consommation, d’investissement ou de fonctionnement. Pour combler cet écart, il doit alors trouver des financements extérieurs.

Les entreprises sont fréquemment dans cette situation. Lorsqu’elles souhaitent investir dans de nouveaux équipements, construire une usine ou développer une activité, les bénéfices réalisés précédemment ne suffisent pas toujours. Elles doivent alors emprunter auprès des banques, faire appel à des investisseurs ou émettre des actions ou des obligations sur les marchés financiers. Ce besoin de financement est souvent synonyme de dynamisme économique, car il accompagne des projets de développement, source de création de richesse et de nouveaux emplois.

Les administrations publiques, comme l’État, les collectivités locales ou la Sécurité sociale, peuvent également être en situation de besoin de financement. Cela arrive notamment lorsque les recettes fiscales sont inférieures aux dépenses publiques. Dans ce cas, le déficit est comblé par des emprunts, souvent réalisés sur les marchés financiers. L’endettement public permet ainsi de maintenir les politiques publiques, mais il suppose un équilibre à long terme pour rester soutenable. Les États, au vu de leur taille, sont généralement de très grands dépensiers et ont d’importants déficits budgétaires à financer.

Enfin, les ménages peuvent aussi connaître des besoins de financement, notamment lorsqu’ils réalisent un achat important, comme un logement, une voiture, ou financent des études ou des travaux. Ils ont alors recours au crédit, généralement auprès des banques. Dans ce cas, l’endettement est une solution qui permet d’anticiper un projet, tout en répartissant son coût dans le temps.

Le besoin de financement n’est donc pas forcément un signe de difficulté. Il reflète souvent une volonté d’agir, d’investir ou de consommer au-delà de ce que l’on peut financer immédiatement. Pour que le système fonctionne correctement, il faut que ces besoins trouvent un écho chez ceux qui ont des capacités de financement, pour que l’économie dans son ensemble fonctionne de manière fluide et équilibrée.

 

Les capacités de financement couvrent les besoins de financement

Le fonctionnement harmonieux de l’économie repose sur un principe fondamental, à savoir que les capacités de financement des uns doivent permettre de couvrir les besoins de financement des autres. C’est ce qui assure la fluidité des échanges économiques et la réalisation des projets, qu’ils soient publics ou privés.

Concrètement, cela signifie que l’épargne disponible des agents économiques qui réalisent des excédents (qui sont très souvent les ménages, parfois certaines entreprises ou pays) est mise à disposition des agents économiques qui ont des déficits, comme les entreprises qui investissent ou les États qui empruntent. Ce transfert n’est pas direct, ni gratuit. Il passe par ce que l’on appelle des intermédiaires financiers, c’est-à-dire les banques qui organisent la circulation de ces ressources et s’assurent de leur bonne utilisation, en échange d’une rétribution. Il y a également les marchés financiers, sur lesquels les relations entre les prêteurs et les emprunteurs sont plus directes.

L’équilibre global entre les capacités et les besoins de financement est essentiel pour éviter les tensions sur les taux d’intérêt ou les déséquilibres durables. Lorsque l’épargne est suffisante pour répondre à la demande de financement, l’économie peut se développer dans de bonnes conditions. Les entreprises peuvent investir, les ménages peuvent emprunter pour consommer ou se loger, et les États peuvent financer leurs politiques publiques sans provoquer d’instabilité.

Mais cet équilibre est fragile. Si les besoins de financement deviennent trop élevés par rapport aux capacités disponibles, cela peut entraîner une hausse des taux d’intérêt, un accès plus difficile au crédit, voire une crise financière. À l’inverse, si l’épargne est abondante, mais mal orientée ou insuffisamment mobilisée, des projets utiles peuvent rester sans financement, ce qui freine la croissance.

C’est donc tout l’enjeu du système financier, à savoir faire en sorte que l’épargne circule efficacement, de manière sécurisée, et qu’elle soit mise au service de l’investissement et du développement. Lorsque les capacités de financement parviennent à couvrir les besoins, l’économie trouve un point d’équilibre favorable à la prospérité collective.

 

Le financement interne et externe des agents économiques

Lorsqu’un agent économique doit financer un projet ou une activité, il peut le faire grâce à ses propres ressources ou en faisant appel à des ressources extérieures. On distingue alors deux grandes formes de financement : le financement interne et le financement externe.

Le financement interne, aussi appelé autofinancement, consiste à utiliser les ressources déjà disponibles dans l’entreprise ou chez l’agent économique concerné. Pour une entreprise, il s’agit en général des bénéfices non distribués, réinvestis dans l’activité. Pour un ménage, cela peut être une épargne préalablement constituée et mobilisée pour un achat ou un investissement. Cette forme de financement présente un avantage important, puisqu’elle ne génère pas de dette, pas de coûts supplémentaires et n’implique pas d’intermédiaire. Elle permet aussi de conserver une autonomie financière.

Mais le financement interne a ses limites, notamment lorsque le projet à financer est plus coûteux que les ressources disponibles. Il faut alors recourir à un financement externe. Celui-ci peut prendre plusieurs formes. Il peut s’agir d’un emprunt bancaire, c’est-à-dire un crédit contracté auprès d’une banque, ou d’un financement par le marché, comme l’émission d’actions ou d’obligations. Les ménages y ont également accès, par exemple en contractant un prêt immobilier auprès d’une banque.

Le choix entre financement interne et externe dépend de plusieurs facteurs tels que la nature du projet, la situation financière de l’agent, le coût du crédit, ou encore les conditions du marché. Les entreprises cherchent souvent à combiner les deux, en finançant une partie de leurs investissements sur fonds propres, et le reste par emprunt, afin de répartir les risques et d’optimiser leur structure financière. C’est également le cas lorsque, dans le cadre d’un ménage qui veut réaliser un crédit immobilier, la banque exige un apport minimal.

Il ne faut pas non plus oublier que le recours au financement externe suppose une certaine confiance. Pour qu’un investisseur ou une banque accepte de prêter ou d’acheter des titres, il doit avoir l’assurance que les fonds seront bien utilisés et qu’il sera remboursé, avec même un supplément. D’où l’importance de la transparence, de la régulation financière et de la solidité des projets.

 

Les banques ont un rôle essentiel dans le financement de l’économie, mais les marchés financiers aussi

Le bon fonctionnement de l’économie repose en grande partie sur la capacité à faire circuler l’argent entre ceux qui en disposent et ceux qui en ont besoin. Deux grands types d’acteurs jouent un rôle central dans ce processus, à savoir les banques et les marchés financiers. Bien qu’ils interviennent de manière différente, ils sont complémentaires et indispensables à l’équilibre du système.

Les banques sont des intermédiaires financiers traditionnels. Elles collectent l’épargne des ménages et des entreprises, sous forme de dépôts, et en échange d’intérêts. Elles transforment alors cette épargne en crédits, dont elles tireront à leur tour des intérêts. Elles évaluent les projets, prennent des risques, gèrent les remboursements, et offrent un accompagnement personnalisé. Cette activité de prêt est au cœur de leur mission, puisqu’en finançant l’achat d’un logement, la création d’une entreprise ou l’investissement d’une collectivité locale, elles participent directement à l’activité économique. Leur rôle est d’autant plus crucial que tout le monde n’a pas accès aux marchés financiers.

Les marchés financiers, quant à eux, jouent également un rôle majeur, notamment pour les entreprises de taille importante et pour les États. Ces marchés permettent de lever des fonds sans passer par les banques, en émettant des actions (pour obtenir des capitaux propres) ou des obligations (pour obtenir des capitaux empruntés). Les marchés assurent aussi une valorisation des actifs, une liquidité des placements, et une allocation efficace de l’épargne en orientant les capitaux vers les projets jugés les plus rentables.

Les banques et les marchés n’agissent donc pas dans des logiques opposées, mais bien dans un système dans lequel ils sont complémentaires. Les banques elles-mêmes participent aux marchés financiers, que ce soit pour placer une partie de leur trésorerie, pour se refinancer, ou pour proposer des services à leurs clients investisseurs. De plus, certains projets trouvent leur financement d’abord auprès des banques, puis sur les marchés, selon leur maturité ou leur envergure.

Enfin, la complémentarité entre les banques et les marchés contribue à la résilience du système financier. Si les banques deviennent plus prudentes en période de crise, les marchés peuvent offrir d’autres sources de financement, et inversement. Toutefois, cette architecture complexe nécessite une régulation rigoureuse pour éviter les dérives et garantir la stabilité de l’ensemble.

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