Biographie de Paul Romer

 

Paul Romer
Paul Romer

 

Informations principales

Paul Michael Romer est un économiste et professeur américain, né le 6 novembre 1955 à Denver, dans l'État du Colorado, aux États-Unis. 

Il a enseigné dans de nombreuses universités comme celle de New York, de Boston, de Californie, de Chicago, de Rochester ou encore à l’université Stanford. Au-delà du professorat, Paul Romer a été brièvement économiste en chef et vice-président principal de la Banque mondiale. Il a aussi été chercheur dans de nombreuses structures comme par exemple au National Bureau of Economic Research, à l’Académie américaine des arts et des sciences, ou encore au Center for Global Development.

Ses principaux travaux portent sur la croissance économique et sur l’innovation technologique. Ses recherches sur la théorie de la croissance endogène lui ont permis d’obtenir, en 2018, le Prix Nobel d’économie, en même temps que son confrère William Nordhaus.

À travers ses travaux, Paul Romer a construit des représentations mathématiques des économies dans lesquelles le progrès technique découle des actions intentionnelles des individus, comme par exemple en ce qui concerne la recherche et développement. Cela implique donc que le progrès technique n’est pas quelque chose qui évolue de manière spontanée.

Pour lui, l’innovation et le progrès participent à la croissance économique, mais cette dernière se crée aussi quand des individus prennent des ressources et les disposent dans des configurations qui ont davantage de valeur. Pour illustrer son raisonnement, il a utilisé la métaphore de la cuisine.

Il juge qu’il est nécessaire de dépasser la vision qui veut que la croissance est générée par le travail accompli sur des machines de plus en plus performantes. En effet, il estime que l’information, la confiance, ou la connaissance doivent être considérées comme des facteurs de production à part entière. Et à l’inverse des autres ressources, la connaissance est abondante, et même infinie. Cela signifie donc que la croissance peut être favorisée par de nouveaux facteurs, et pas seulement en utilisant davantage ou de manière plus intensive ceux déjà existants, sachant que cela peut causer des conséquences négatives.

Il a aussi développé le concept de “villes modèles” (ou villes à charte), dans lesquelles presque la totalité des réglementations reviendraient aux investisseurs et non à l’État, parce que ce dernier, selon lui, entrave le développement des pays pauvres avec des “mauvaises normes.

Il critique l’utilisation abusive des mathématiques dans le domaine économique, jugeant les modèles qui en découlent déconnectés de la réalité. Cette vision l’a amené à inventer un nouveau terme, à savoir “mathiness” pour qualifier cette utilisation abusive des mathématiques.

Par ailleurs, il a fondé Aplia, qui élabore et propose des technologies qui permettent d’améliorer l’apprentissage des étudiants.

 

La théorie de la croissance endogène : le Modèle de Romer

L’apport économique le plus important de Paul Romer se situe au niveau de la croissance économique. Le sujet de la croissance sur le long terme avait déjà été beaucoup étudié par les économistes dans les années 1950 et 1960. Robert Solow, par exemple, a établi l’importance du développement technologique pour la croissance.

Dans les années 1980 et 1990, Paul Romer a construit des représentations mathématiques des économies dans lesquelles le progrès technique découle des actions intentionnelles des individus, comme par exemple en ce qui concerne la recherche et développement. Cela implique donc que le progrès technique n’est pas quelque chose qui évolue de manière spontanée.

C’est dans ce cadre qu’en 1986 précisément, Paul Romer a développé une théorie de la croissance endogène, qui a pris le nom de Modèle de Romer.

Selon lui, la croissance économique est créée quand des individus prennent des ressources et les disposent dans de nouvelles configurations, qui ont plus de valeur. Pour illustrer la production dans une économie, il est possible d’utiliser la métaphore de la cuisine. En effet, pour fabriquer des produits finaux qui ont de la valeur, il faut mélanger ensemble des ingrédients peu chers individuellement, dans le cadre d’une recette. Il faut bien entendu prendre en compte que la cuisine qu’il est possible de faire est limitée par l’approvisionnement en ingrédients.

De la même manière, la grande majorité des méthodes dans l’économie engendrent des effets secondaires indésirables. Si la croissance économique pouvait être générée uniquement en répétant de plus en plus le même genre de recette, alors les matières premières finiraient par manquer et il y aurait des niveaux inacceptables de nuisances et de pollutions. Selon Paul Romer, l’Histoire enseigne que, de la croissance économique, sont extraites de meilleures recettes, et pas seulement plus de cuisine. Les nouvelles recettes engendrent généralement moins d’effets secondaires indésirables. Elles génèrent également plus de valeur économique par unité de matière première. À travers l’image des nouvelles recettes, se trouvent pour Romer les nouvelles idées et les innovations, c’est-à-dire le progrès technique, ce qui se traduit concrètement, notamment, par la recherche et développement (R&D) des entreprises.

Les économistes traditionnels considéraient que le progrès technique était une dimension importante de la croissance économique, mais que c’était une variable exogène, ce qui impliquait qu’il était difficile d’agir dessus. À l’inverse, Paul Romer considère que c’est une variable endogène, ce qui implique que le progrès technique peut être influencé, et même stimulé par la façon dont les individus s’organisent. Cela signifie donc qu’une multitude de petites actions microéconomiques (c’est-à-dire au niveau des personnes et de leurs diverses relations) prises par les individus, généralement au sein des entreprises, a un impact direct sur le progrès technique, et par prolongement, sur la trajectoire de croissance des économies.

 

La connaissance et l’information, facteurs de la croissance économique pour Paul Romer

Selon Paul Romer, chaque génération a pu percevoir les limites de la croissance économique liées à la limitation des ressources naturelles et aux effets indésirables que cela pourrait encore entraîner si aucune nouvelle idée (ou recette) n’était trouvée. Il estime également que chaque génération a sous-estimé et n’a pas pris conscience du potentiel de découverte de nouvelles idées et de nouvelles recettes. En effet, selon lui, très fréquemment, nous n’arrivons pas à saisir réellement combien d’idées restent encore à découvrir. C’est sur la base de ce raisonnement qu’il juge que les possibilités ne s’ajoutent pas, mais elles se multiplient. Il a par exemple soutenu que les idées peuvent permettre à la croissance économique de se poursuivre encore 5 milliards d’années.

Pour Romer, considérer que la connaissance et l’information sont des ressources, est ce qui permet de créer de la croissance économique. En effet, à l’inverse des autres ressources (et plus particulièrement des ressources naturelles), la connaissance n’est pas qu’abondante, elle est infinie. Cette vision est au centre de ses réflexions et a nettement influencé la stratégie économique mise en place par les États-Unis avec de fortes dépenses dans la recherche et développement.

 

Le concept de “villes modèles” (ou villes à charte)

Selon Paul Romer, ce sont ce qu’il appelle les “mauvaises normes” qui font obstacle au développement des pays pauvres. Il juge que ces normes sont imposées par les États aux investisseurs, ce qui les décourage et entrave donc le développement. Pour résoudre ce problème, il propose la construction de “villes modèles” (aussi appelées villes à chartes) dans lesquelles pratiquement toutes les réglementations ne reviendraient pas à l’État, mais aux investisseurs. Ces villes auraient alors leurs propres lois, leur police, leurs tribunaux, et même leur propre gouvernement. Dans son modèle, un pays hôte confierait la responsabilité d’une ville à charte à une nation tutelle plus développée, ce qui permettrait l’émergence de nouvelles règles de gouvernance. De plus, les villes concernées ne paieraient pas d’impôt au pays d’accueil.

Concrètement, ces villes reposeraient sur trois éléments. Le premier est un territoire pour y installer la ville en question. Le deuxième est la constitution d’une ou plusieurs entités chargées de garantir le respect de la charte. Enfin, le troisième est une ou plusieurs régions-sources d’où viendraient des individus, et cela, de manière volontaire. La charte correspond à un ensemble de règles qui gouverne la ville, basé sur les meilleurs modèles de gouvernance. Cette charte s’imposerait aux habitants qui prendraient la décision de s’installer dans ces zones.

Selon Romer, le monde va forcément s’urbaniser, il faut donc en organiser les modalités. Il estime que plus les villes sont denses, plus elles seront vertes. Par ailleurs, si elles sont bien gouvernées, alors elles seront plus sûres pour les citoyens et sources d’opportunités. En effet, il estime qu’avec de meilleures règles et institutions, les pays les moins développés pouvaient s’engager sur une trajectoire de croissance différente et meilleure.

Après une rencontre avec Paul Romer au début de l’année 2011, le président du Honduras, Porfirio Lobo, s’est déclaré convaincu par ce projet. Enthousiasmée, la direction de la BID (Banque interaméricaine de développement) s’est engagée à le soutenir. Néanmoins, des opposants ont porté plainte pour trahison à la patrie auprès de la Cour suprême de justice du Honduras, qui a finalement rejeté le projet en le déclarant inconstitutionnel.

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