Biographie de Frédéric Bastiat

 

Frédéric Bastiat
Frédéric Bastiat

 

Informations principales

Frédéric Bastiat est un économiste, mais également homme politique et magistrat français, né le 30 juin 1801 à Bayonne en France, et mort le 24 décembre 1850 à Rome en Italie. En tant que personnalité politique, il a été élu à l’Assemblée Nationale dans laquelle il a voté autant avec la droite, qu’avec la gauche

Il est considéré comme faisant partie de mouvement libéral français. En ce sens, il a développé une pensée libérale à travers la défense du libre-échange et de la concurrence et la lutte contre le protectionnisme et l’intervention de l’État dans l’économie. Son raisonnement se base sur l’individu en tant que consommateur, plus que sur le producteur. Il qualifie le libéralisme de système qui permet d’apporter « l’harmonie des intérêts ». De plus, il s’est opposé au socialisme, au communisme, au colonialisme, à la peine de mort et à l’esclavage. Par ailleurs, il a soutenu le droit syndical qui permet, selon lui, de favoriser un dialogue social plus équilibré.

Il est considéré comme étant l’un des précurseurs de l’École autrichienne d’économie, qui défend des positions hétérodoxes et de l’École des choix publics à la source de la théorie des choix collectifs.

Il a une renommée internationale grâce à son ouvrage nommé Harmonies économiques paru en 1850.

 

La lutte contre le protectionnisme et le combat de Frédéric Bastiat en faveur du libre-échange

En 1844, Frédéric Bastiat publie dans le journal des économistes un article intitulé « De l’influence des tarifs anglais et français sur l’avenir des deux pays« , dans lequel il critique le protectionnisme, l’absence de compétitivité et le surcoût que cela génère. Dans la mesure où il considère que le protectionnisme n’est, au final, qu’une forme d’interventionnisme de la part de l’État, il va donc également le combattre. Du point de vue du commerce extérieur par exemple, ce protectionnisme prend généralement la forme de taxes, Bastiat va donc juger nécessaire de lutter contre l’interventionnisme lié à l’impôt. Il accuse les barrières commerciales mises en place par un État d’entretenir des prix élevés, ce qui a pour conséquence de ne pas stimuler l’activité économique et la concurrence et d’empêcher la progression du pouvoir d’achat.

À contrario, il considère que le libre-échange permet d’apporter l’abondance dans les marchandises et les services, ainsi qu’un marché performant. Cependant, il défend un libre-échange avec une réciprocité choisie. Bastiat a également cherché à montrer qu’il était toujours intéressant de favoriser le libre-échange, y compris face à des pays protectionnistes. En effet, pour lui, toute protection équivaut à une spoliation, alors que le libre-échange, à l’inverse, permet d’obtenir une multiplication des richesses.

 

Le combat de Frédéric Bastiat contre l’interventionnisme de l’État et l’impôt

Il critique l’impôt qu’il définit comme un détournement des ressources monétaires et une atteinte à la liberté individuelle de disposer librement des sommes en question. De plus, pour lui, l’État n’est qu’une grande fiction à travers de laquelle tout le monde tente de vivre aux dépens de tout le monde. Il ne croit pas non plus à la solidarité. En effet, il est impossible pour lui de concevoir une fraternité légalement forcée, puisque cela implique une destruction de la liberté et de la justice, ce qu’il ne peut pas accepter.

En ce qui concerne le fait de justifier les impôts pour le financement des dépenses publiques, qui créent pour ses défenseurs de l’activité et de l’emploi, Frédéric Bastiat précise qu’il s’agit seulement de ce que l’on voit. Mais il s’agit en réalité d’un raisonnement inexact dans la mesure où ce que l’on ne voit pas, c’est que la dépense publique remplace la dépense privée. Que cela concerne les travaux publics ou le financement des beaux-arts et des théâtres par le biais de l’impôt, l’État prend l’initiative de financer certaines activités. Néanmoins, Bastiat considère que ce n’est pas à l’État de prendre cette initiative, mais à l’individu. En effet, pour lui, c’est à l’individu de prendre ces initiatives et de disposer librement de la jouissance de son revenu et des dépenses qu’il souhaite opérer. En intervenant, l’État désorganise et perturbe le bon fonctionnement du marché.

Concernant les subventions attribuées par l’État, il considère qu’il faut faire un choix dans les activités à subventionner, sinon il s’agit d’un détournement artificiel de financement. L’idéal est bien sûr de laisser faire chacun. 

Pour Frédéric Bastiat, le respect de la liberté implique que la décision doive appartenir au citoyen qui est à la base, et non au législateur, qui se trouve au sommet. Son discours concernant les fonctionnaires et les diverses aides de l’État aux différents secteurs de l’économie, amène au raisonnement qu’un financement nécessite un prélèvement. Ce dernier va forcément se faire au détriment de certains agents économiques, et à l’avantage d’autres.

 

Les missions de l’État selon Frédéric Bastiat

Frédéric Bastiat a une vision minimaliste de l’État. En effet, pour lui, il doit seulement assurer les missions qui concernent la sécurité et la justice. Au-delà de cela, les individus doivent être laissés libres d’agir et d’interagir entre eux. Pour lui, l’État doit se contenter d’administrer le domaine commun, veiller à la sécurité publique et percevoir les contributions comme les impôts. Concrètement, il ne faut attendre de l’État que la liberté et la sécurité. Rajouter d’autres missions à l’État serait compromettre la bonne réalisation de ces deux premières missions.

Concernant le domaine militaire, il prend position pour une armée privée, mais régie par des règles publiques.

À plusieurs reprises, il a développé la thèse selon laquelle l'action de l’État n’est que le résultat des demandes des différents groupes de pression. C’est à partir de cela qu’il va en déduire que l’État correspond à une grande fiction à travers de laquelle tout le monde tente de vivre aux dépens de tout le monde.

D’un point de vue économique, il insiste sur la distinction qu’il faut faire entre ce que l’on voit, et ce que l’on ne voit pas. Il utilise ce raisonnement pour critiquer l’interventionnisme de l’État dans l’économie. Ces choses que l’on ne voit pas correspondent par exemple à d’éventuels effets pervers, à des coûts cachés, ou encore à des coûts d’opportunité. À partir de cela, il a développé une situation imagée avec une vitre cassée.

Dans ce contexte, il considère que l’argent qui a été dépensé pour la réparation de la fenêtre cassée va apporter du travail au réparateur. Celui-ci pourra alors augmenter ses dépenses, ce qui va permettre d’apporter des affaires à d’autres. Cependant, Bastiat dit que ce que l’on ne voit pas, c’est que cet argent aurait été, de toute manière dépensé, mais autrement dans le cas où la fenêtre n’aurait pas été cassée. Cela signifie donc que la fenêtre cassée a, au final, seulement détourné la somme d’argent en question vers d’autres dépenses.

Frédéric Bastiat estime que l’État peut parfois agir en prenant, par exemple, aux actifs afin d’assister les inactifs, pour subventionner certains groupes d'intérêt ou associations. Ce mécanisme peut être nécessaire, mais il souligne cependant que cela ne permettra jamais de créer de la richesse pour la société, et même probablement, que cela en détruira.

Par ailleurs, durant sa vie, Bastiat va s’opposer à la peine de mort, à l’esclavage et défendre le droit syndical qui permet, selon lui, de favoriser un dialogue social plus équilibré.

 

Une forme de Sécurité Sociale

Frédéric Bastiat défend, de manière active, les caisses de secours mutuels qui sont des organisations qui se préparent et s’organisent pour pratiquer l’entraide entre les adhérents qui la constituent, dans le but de réduire les effets de problèmes auxquels ils peuvent faire face, tels que la maladie, le chômage, le décès, l’infirmité, l’accident, et de manière plus marginale, la retraite.

Il s’oppose nettement à toute nationalisation de ce système, qui ne doit pas, selon lui, devenir public. Bastiat va être l’un des premiers à dénoncer les possibles dérives qu’engendrerait une nationalisation des systèmes d’assurance maladie. Il va émettre un raisonnement dans son ouvrage Harmonies économiques publié en 1850 sur ce thème. Dans le cas où le gouvernement intervient sur ce sujet, sa première action va être de s’emparer de toutes les caisses concernées, en prenant le prétexte de les centraliser et en promettant de les faire grossir grâce à des ressources prises sur le contribuable. Bastiat s’interroge alors de la moralité de l’institution une fois que sa caisse sera alimentée par les impôts.

Cela va amener à une situation où plus grand monde n’aura un intérêt à défendre le fonds commun, si ce n’est quelques bureaucrates. De plus, au lieu de prévenir les abus, cela va favoriser leur développement, il n’y aura plus de surveillance mutuelle et simuler une maladie ne pénalisera que l’État. Afin de remédier à cette situation, ce dernier va nommer des contrôleurs, des vérificateurs et des inspecteurs, ainsi que multiplier les formalités. Tout cela va s’interposer entre le besoin d’un côté, et le secours de l’autre. Frédéric Bastiat considère que, dès le début, cette institution va se transformer en une branche de police.

Il prend alors pour exemple les ouvriers en estimant qu’ils ne verront plus la caisse commune comme une propriété qu’ils administrent et alimentent eux-mêmes, et dont les limites mettent des bornes à leurs droits. Petit à petit, ils vont s’habituer à voir le secours (en cas de chômage ou de maladie par exemple) non pas comme venant d’un fonds limité et préparé par leur propre prévoyance, mais comme une sorte de dette de la société.

Un autre des effets négatifs d’une Sécurité Sociale publique sera que l’État va être contraint de demander constamment des subventions au budget, afin de financer le fonds en question. Cela va le mettre en difficulté parce qu’il va devoir s’opposer aux commissions de finances.

Frédéric Bastiat considère qu’avec une nationalisation de ce système, il y aura toujours plus d’abus, mais que les redressements permettront de les faire diminuer au fil des ans comme le veut l’usage, mais jusqu’à ce que cela provoque une explosion.

À la fin, la société va s’apercevoir qu’elle en est réduite à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même et qui attend tout d’un responsable comme un ministre ou un préfet. Elle ne saura même plus agir pour sa propre subsistance. Les idées de cette population en question seront tellement perverties qu’elle aura perdu toutes notion de droit, de propriété, de liberté et de justice.

 

L’opposition au socialisme

Sa lutte contre l’interventionnisme va amener Frédéric Bastiat à s’opposer vivement au socialisme, qu’il considère comme une spoliation légale. Dans un de ses textes intitulé Laissez-faire, il critique la position des socialistes, selon laquelle l’intervention de l’État est nécessaire. En effet, pour lui, si les individus sont capables de voter, alors ils sont également capables d’agir.

En défendant la liberté, il dénonce la mystification des intentions des réformateurs socialistes qui prônent une meilleure organisation économique et sociale, ainsi qu’une répartition des richesses plus équitables. Les économistes socialistes voudraient faire de l’État une providence universelle. À contrario, Frédéric Bastiat s’en remet à Dieu, en considérant que c’est la divine providence qui pourvoit au bien-être de l’Humanité, et non pas l’État.

À ce titre, il critique également l’économiste britannique David Ricardo qui, en faisant de la science économique la science qui étudie les lois de la répartition du revenu, a ouvert la boîte de Pandore qui met à l’écart les lois providentielles.

 

L’opposition au communisme

Frédéric Bastiat a aussi développé des craintes concernant le communisme. En effet, il assimile ce dernier à une guerre entre ceux qui ne possèdent pas, c’est-à-dire le plus grand nombre, et ceux qui possèdent, c’est-à-dire le plus petit nombre.

Pour lui, mettre en commun toutes les richesses peut sembler être une idée séduisante, mais elle est en réalité très dangereuse, parce qu’elle remet en cause le droit de propriété, mais surtout, la liberté.

Il faut donc, pour Bastiat, combattre les idées socialistes et communistes qu’il considère comme utopistes. Cela doit passer, selon lui, par une plus grande connaissance de la science économique, afin que l’opinion voit ce qui est réellement, et non pas juste les apparences.

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