Informations principales
David Ricardo est un économiste et philosophe britannique né le 18 avril 1772 à Londres et mort le 11 septembre 1823 à Gatcombe Park. Il a également été député et agent de change. Ses travaux ont fait de lui l’un des économistes libéraux les plus influents du courant classique.
Il a publié en 1817 l’ouvrage « Principes de l'économie politique et de l'impôt » qui sera une de ses œuvres majeures. Il y fait une présentation aboutie de la théorie de la valeur, il y énonce la base de la théorie du libre-échange à travers la loi des avantages comparatifs et il émet des critiques sur la rente des propriétaires terriens tout en évoquant les effets économiques de la répartition des revenus entre les différents groupes sociaux.
La théorie de la valeur travail incorporée (c’est-à-dire le travail direct et indirect) de David Ricardo
David Ricardo a élaboré sa théorie de la valeur travail incorporée à partir de l’étude des sujets du travail, du temps et de l’or.
La valeur travail
Pour David Ricardo, le travail est une source de la valeur d’échange des produits. Tout d’abord, il fait une différence entre la valeur d’usage d’un objet et sa valeur d’échange. Pour lui, l’utilité d’un bien ne peut pas expliquer la valeur d’échange. Pour illustrer, il donne l’exemple de l’eau et du diamant. L’eau est très utile mais quasi-gratuite ou gratuite alors que le diamant est peu utile, mais pourtant très cher. Il en conclut que la valeur d’échange de l’eau et du diamant ne s’explique donc pas par leur utilité respective. Si c’était le cas, l’eau coûterait plus chère par rapport au diamant.
Pour Ricardo, l’utilité dépend de deux éléments, d’un côté la rareté du bien et de l’autre, de la quantité de travail utilisée pour le fabriquer. Cette distinction permet à Ricardo d’éliminer les biens pour lesquels seule la rareté est source de valeur tels que les objets d’art par exemple (qui ne sont pas considérés comme des biens économiques). Ricardo n’étudie que ceux qui sont reproductibles avec le travail humain. La source de valeur est donc bien le travail pour lui.
Ricardo considère que la valeur d’une marchandise (ou d’un produit) ou de la quantité de toute autre marchandise contre laquelle elle s’échange, dépend en fait de la quantité relative de travail nécessaire pour la produire.
Il distingue deux types de biens. Ceux qui nécessitent un seul facteur de production, c’est-à-dire le travail et dans ce cas-là, c’est la quantité de travail qui permet de fixer le prix. Et ceux qui nécessitent deux facteurs de production, le travail et le capital. C’est ce que Ricardo nomme le travail indirect. Même si celui-ci utilise du capital, ce dernier est fait à partir du travail, donc pour lui, le travail est toujours à la source de la valeur.
Pour résoudre le problème des différences de quantité, de valeur, de complexité, etc du facteur travail, Ricardo dit que l’on peut facilement convertir le travail complexe en travail élémentaire grâce à une échelle comparative. Par exemple, on peut considérer qu’une heure de travail d’un ouvrier qualifié vaut trois heures de travail d’un salarié agricole non qualifié.
La notion de temps
David Ricardo prend aussi en compte la notion de temps dans le processus de production. Ainsi, si la production de deux biens se fait avec les mêmes quantités de travail direct et indirect, mais qu’un des deux biens a besoin d’un processus productif plus long, Ricardo considère alors qu’ils n’ont pas la même valeur. Cela signifie que le temps influence aussi la valeur d’un bien.
Cependant, le travail incorporé n’explique pas la totalité de la valeur d’un bien, Ricardo considère que le taux de salaire et le taux de profit ont une influence sur la valeur d’un bien. Il montre qu’une variation du taux de salaire peut modifier le taux de profit et la valeur des biens. Dans cette hypothèse, on considère que les prix restent constants.
Ricardo note trois conséquences à la hausse du niveau de salaire qui sont que le taux de profit diminue, les prix des biens qui utilisent beaucoup de capital baissent et enfin, les prix des biens qui utilisent peu de capital augmentent. Les variations des salaires modifient donc la valeur relative des biens, c’est ce qui est appelé l’effet Ricardo.
Cela pourrait remettre en cause sa théorie de la valeur travail incorporée selon laquelle le travail n’est pas la seule source de valeur et que le salaire et le profit influencent la valeur des produits. Mais Ricardo minimise cet effet en considérant que l’effet sur le prix des marchandises ne sera que de 6 ou 7 % maximum. L’économiste américain George Stigler dira plus tard que la théorie de la valeur travail de Ricardo est alors juste à 93 %.
Un étalon invariable pour mesurer la valeur
Par ailleurs, David Ricardo a aussi fait des recherches pour trouver un étalon invariable pour mesurer la valeur, c’est-à-dire un bien qui ne serait pas soumis à l’effet Ricardo. Il a trouvé la solution avec l’or. En effet, l’or correspond à ce bien, car lorsque le taux de salaire ou de profit varie, les prix relatifs varient, mais mesurée avec le bien étalon, la valeur du produit reste constante.
L’or n’est pas soumis à l’effet Ricardo, car sa valeur dépend d’elle-même. L’or tient sa valeur par ses qualités de durabilité, de stockage ou encore de transport. Il sert donc d’étalon de référence pour l’ensemble des individus. Si les salaires augmentent, cela ne provoque pas une modification du prix de l’or. Cela serait donc possible de convertir le prix de tous les biens en fonction de cet étalon qui est invariable. Cela permettrait de faire en sorte que le prix concerné ne reflète que la valeur du travail incorporé.
Cependant, cela suppose que tous les pays adoptent l’étalon-or comme référence et que le stock d’or soit suffisant pour être une contrepartie de toutes les richesses possibles. Dans la réalité, la quantité d’or disponible n’est pas forcément suffisante et l’étalon-or ne satisfait pas nécessairement tous les pays du monde.
L’économiste américain George Stigler a complété plus tard les travaux de David Ricardo.
Les avantages des échanges internationaux selon David Ricardo
David Ricardo s’est inspiré des travaux d’Adam Smith, mais en formulant une nouvelle présentation des avantages procurés par le commerce extérieur, car il trouvait des imperfections et des limites dans les analyses de Smith.
David Ricardo a cherché à démontrer que le libre-échange a des effets positifs dans toutes les situations par rapport au protectionnisme. Il s’est inspiré pour cela de la situation du blé en Angleterre au 19ème siècle. Les agriculteurs étaient contre l’importation de blé étranger pour ne pas voir leurs revenus diminuer par rapport à la concurrence. Mais Ricardo analyse plus loin que pour un seul groupe et considère que c’est positif. En effet, si le prix du blé baisse grâce aux importations (il y a plus d’offre sur le marché), les salariés ont plus de pouvoir d’achat, ce qui favorise les profits, car les salariés ne feront plus pression pour avoir des augmentations de salaire. Pour Ricardo, le profit se détermine par rapport aux salaires, et vice-versa.
L’analyse des avantages comparatifs développée par Ricardo
À partir de cela, David Ricardo en a tiré un modèle, c’est ce que l’on appelle l’analyse des avantages comparatifs. Il y a deux hypothèses fondamentales à ce modèle.
La première est l’immobilité internationale des facteurs de production. Cela signifie que les deux facteurs de production (le travail et le capital) ne peuvent pas se déplacer d’un pays à un autre. Il n’y a pas de migrations possibles des populations et le capital ne peut pas changer de pays. Le capital peut être assimilé au travail (indirect) selon Ricardo, car il a fallu du travail pour fabriquer les machines, etc.
La deuxième est la mobilité interne des facteurs de production. Cela signifie qu’à l’intérieur de chaque pays, le travail se déplace rapidement vers les activités économiques qui génèrent le plus de profits. Cela suppose donc que le facteur travail soit relativement homogène pour qu’il n’y ait pas de temps d’adaptation trop long.
À côté de ces deux hypothèses fondamentales, il y en a également trois autres, mais qui sont plus implicites.
La première est que les produits doivent être homogènes, il ne doit pas y avoir de différence entre les produits en fonction de leur pays de fabrication.
La deuxième est que les individus ne doivent pas non plus avoir de préférence pour la production nationale.
Enfin, la troisième est que la production des biens est effectuée avec des rendements d’échelle constants, c’est-à-dire qu’une variation des quantités produites n’entraînera aucune modification du coût unitaire des biens fabriqués.
Concrètement, le modèle de David Ricardo comporte deux pays qui produisent chacun deux marchandises de manière homogène. Il n’y a pas de préférence nationale de la part des consommateurs. Le prix de chacune des deux marchandises dépend de la quantité de travail incorporée, c’est-à-dire qui est nécessaire à sa production.
Ricardo a montré à travers son modèle que l’échange était toujours préférable au protectionnisme.
Si par exemple un pays a une meilleure productivité du travail (c’est-à-dire qu’il peut produire plus de biens avec la même quantité de travail) dans l’un des biens par rapport à l’autre bien, cela signifie qu’il a un avantage comparatif pour ce bien. Par effet inverse, cela signifie que le deuxième pays a un moindre désavantage comparatif dans la production de l’autre bien, car cela lui coûterait trop cher dans le bien où le premier pays a un avantage comparatif.
Il faut donc pour Ricardo que le pays se spécialise dans la production du bien dans lequel il a un avantage comparatif et pour l’autre pays, dans lequel il a un moindre désavantage comparatif.
Pour résumer, dans la situation de deux pays qui produisent deux marchandises, un pays a un avantage comparatif dans la production d’un bien s’il a par rapport à l’autre pays un plus grand avantage absolu ou un moindre désavantage absolu que pour l’autre bien. De manière symétrique, le second pays a forcément un avantage comparatif dans l’autre bien. Ricardo en conclut donc que dans tous les cas, les pays ont intérêt à échanger, car cela permet d’obtenir des gains à l’échange, la situation où les deux pays font du commerce est toujours meilleure que celle où il n’y a pas d’échange.
Cette analyse peut être généralisée à davantage de pays dans la mesure où le principe de base ne change pas et donc que le commerce international profitera à tous.
Avantages des échanges internationaux
L’échange international selon Ricardo permet de modifier l’avenir de l’économie et de repousser l’arrivée de l’état stationnaire, c’est-à-dire la situation où le pays est voué tôt ou tard à l’arrêt de l’accumulation du capital et à la fin de la croissance.
Le commerce international, selon lui, permet de faire baisser les prix des marchandises grâce au développement de la concurrence et de l’offre supplémentaire. Cette diminution est positive pour l’économie du pays puisqu’elle permet de faire baisser le salaire, étant donné que ce dernier est déterminé par un panier de biens nécessaires à la subsistance des individus. La réduction du salaire permet la hausse du profit qui va permettre de continuer d’accumuler du capital. Dans la mesure où celui-ci est à la base de la croissance économique, l’économie va pouvoir continuer son développement.
Limites à l’analyse des avantages comparatifs
Néanmoins, quelques limites peuvent être apportées à ce raisonnement. Les hypothèses de base semblent difficiles à tenir dans une économie mondialisée, dans la mesure où le travail est mobile par exemple. De plus, le travail n’est pas véritablement homogène, il peut y avoir des problèmes de compétences des travailleurs. Les consommateurs prennent aussi généralement en compte la provenance des produits, ils vont probablement préférer un bien de leur pays que d’un autre pays.
Des questions peuvent aussi concerner la spécialisation, celle-ci ne peut pas être absolue ce qui réduira alors les avantages procurés et il faut une production suffisante pour satisfaire les besoins du pays qui aura abandonné la production en question. Cela suppose également que les avantages comparatifs sont figés dans le temps, sans pouvoir évoluer ce qui est peu probable. Enfin, il y a aussi des dimensions politiques et sociales à prendre en compte.
La dynamique de la répartition, la vision
de David Ricardo à plus long terme
David Ricardo a voulu montrer comment allait évoluer l’économie d’une nation à long terme à travers les définitions de rente, de salaire et de profit.
La rente
Pour Ricardo, il existe des solutions afin d’augmenter la rente.
La rente foncière est la rémunération des propriétés impérissables du sol (telles que la fertilité). Si deux propriétaires ont les mêmes coûts, le même niveau de salaire et le même coût des matériaux nécessaires à la production, la rente dégagée sera différente en fonction de la différence de productivité entre les terres. Plus cette différence sera importante et plus le surplus de rente sera élevé. Ce mécanisme est intéressant si la production agricole augmente, si elle diminue, il faut juste produire sur les terres les plus fertiles et la rente globale n’augmente pas.
Si la population d’un pays augmente, il faut produire plus. Cela peut passer par l’intensification de la production, c’est-à-dire utiliser plus de travail et de capital sur la même surface dans le but d’augmenter la production. Cela peut aussi passer par de la production extensive, c’est-à-dire trouver de nouvelles surfaces cultivables. Ricardo précise que dans les deux cas, les rendements sont décroissants.
L’autre moyen d’augmenter la rente est d’augmenter les prix des produits agricoles. En effet, pour produire plus, il faut utiliser plus de facteurs de production et donc plus de travail (le capital est du travail indirect). C’est alors la théorie de la valeur travail qui s’applique. Plus il y a de travail incorporé dans la production d’un bien et plus son prix augmente. L’augmentation des prix agricoles permet aussi d’augmenter la rente foncière.
Les salaires
Ricardo a examiné les mécanismes de fixation des salaires. Il distingue deux prix pour le travail, le prix naturel et le prix courant. Le prix naturel est le prix qui fournit aux travailleurs les moyens de subsistance, il dépend beaucoup du coût des produits alimentaires. Le prix du travail correspond alors à un salaire de subsistance. Cependant, il ne s’agit pas d’une somme d’argent, mais d’un panier d’un bien qui est constitué essentiellement de blé, mais il peut aussi être déterminé en fonction des habitudes sociales, du contexte historique et de l’époque. Le prix naturel permet donc d’acheter seulement de la nourriture et des biens nécessaires (tels que les vêtements) et éventuellement quelques biens d’agrément (tel que le tabac), mais pas de biens de luxe. Cela signifie que les travailleurs n’épargnent pas étant donné que l’épargne est le seul résultat du profit.
Le prix courant, quant à lui, dépend des conditions du marché, il s’établit en fonction de l’offre et de la demande de travail. Si la demande de travail est importante, le salaire courant peut devenir supérieur ou inférieur au salaire naturel. S’il devient inférieur, cela signifie que la pauvreté va augmenter et que les travailleurs auront de nombreuses privations.
Ricardo précise quand même que le salaire courant gravite autour du salaire naturel. Il explique cela par le principe de population de Thomas Malthus, selon lequel la hausse des salaires entraîne une augmentation de la population. Les travailleurs possèdent un revenu suffisant pour s’occuper et entretenir une famille entière, mais à long terme cette croissance de la population provoque une augmentation du nombre de travailleurs. Cela signifie que l’offre de travail augmente ce qui crée un déséquilibre et fait diminuer le taux de salaire qui revient petit à petit au niveau de salaire de subsistance.
Dans cette lignée, Ricardo suppose que la croissance économique n’est pas durable, car elle ne peut pas permettre d’embaucher des travailleurs supplémentaires. D’une manière globale, la situation des travailleurs ne s’améliorera pas, car même si la baisse des prix permet une augmentation du revenu réel, cette hausse est compensée par une augmentation des prix du blé. Les salaires nominaux augmentent, mais les salaires réels très peu.
Le profit
La rémunération du capital est fixée en dernier, une fois la rente et les salaires connus. David Ricardo a voulu montrer que l’on tendait vers un taux de profit unique pour tous les secteurs économiques.
Ricardo suppose qu’il y a un taux de profit unique dans la société, car le capital est mobile. Les investissements vont vers les activités qui vont procurer le plus de profits. Mais si beaucoup de capitaux vont dans les mêmes activités, la loi de l’offre et de la demande va faire que le taux de profit va diminuer. Cette diminution va rendre alors plus intéressantes les autres activités qui avaient un taux de profit inférieur. Tout cela est censé amener à une égalisation progressive des taux de profit entre les différentes activités.
L’évolution du profit va aussi dépendre de l’évolution des salaires. En effet, si les salaires diminuent, le profit peut alors augmenter. Mais dans la réalité, Ricardo a montré que les salaires augmentent, ce qui fait baisser le profit. Il a expliqué cela par l’augmentation du prix du blé causée par l’augmentation de la population. Si celle-ci progresse, il y a plus d’individus à nourrir et donc la demande en blé augmente. Il faut alors cultiver de nouvelles terres, moins fertiles (puisque les plus fertiles sont déjà cultivées) ce qui a pour conséquence de renchérir le prix du blé. Ricardo a pris un exemple agricole, mais cela peut s’appliquer à toute l’économie.
David Ricardo présente le profit comme un résidu du salaire et de la rente. Il considère que l’augmentation de la population et l’augmentation de la rente foncière est une tendance générale, il faut alors payer les ouvriers plus chers, car le prix du blé augmente. En effet, si les travailleurs ne gagnent plus assez pour subvenir à leurs besoins vitaux, ils ne travailleront plus. Les capitalistes voient leurs charges salariales augmenter et le taux de profit a tendance à diminuer de manière régulière.
L’état stationnaire
David Ricardo a conçu un modèle pessimiste de croissance économique causé par deux oppositions majeures. Celle entre les capitalistes et les propriétaires fonciers ainsi que celle entre les capitalistes et les travailleurs.
Pour lui, on va passer à l’avenir d’un état progressif à un état stationnaire. Ce passage s’explique par le fait que la généralisation de la baisse du taux de profit amène à une stagnation économique et à la fin de l’accumulation du capital. Plus aucune personne n’a intérêt à investir pour un profit qui diminue de plus en plus. Le taux de profit est tellement faible qu’il ne permet plus de rémunérer les efforts et les risques pris par ceux qui détiennent les capitaux. Cette situation est appelée l'état stationnaire par Ricardo. Une fois cet état stationnaire atteint, la demande de travail se stabilise ce qui implique que l’économie ne pourra plus absorber de nouvelles augmentations de population.
Le sujet des impôts, selon David Ricardo
David Ricard a voulu analyser les effets des impôts spécifiques sur les profits, les salaires, etc.
Pour lui, l’impôt sur les salaires a un effet négatif, car il provoque une augmentation du salaire de subsistance. En effet, le travailleur doit pouvoir vivre et payer ses impôts, il ne faudrait alors imposer que la partie du salaire qui se situe au-dessus du revenu de subsistance. Les augmentations de salaire ont pour conséquence d’affecter le profit, car celui-ci se détermine par rapport aux salaires. Si les salaires augmentent, alors le profit diminue.
L’impôt sur les produits agricoles provoque une augmentation du prix des produits en question ce qui engendre une hausse des salaires qui se répercute au final sur les profits.
L’impôt sur les profits a pour conséquence de diminuer l’accumulation et donc de limiter la création de richesse. Par ailleurs, cet impôt n’a pas le même effet sur tous les produits puisqu’il y a des différences dans la composition et le rendement du capital. À court terme, cela peut modifier le niveau des prix.
Dans tous les cas, les impôts ne peuvent pas stimuler l’économie. Il faut faire en sorte qu’ils soient répartis du mieux possible entre toutes les catégories et faire attention à ce qu’ils ne gênent pas la production. Cela sous-entend que le Gouvernement doit analyser chaque type d’impôt pour en connaître les effets.
Ricardo met également en garde contre les emprunts d’État et l’augmentation de la dette publique. Une hausse du déficit public conduit l’État à prélever une partie de l’épargne privée afin de le couvrir, ce qui supprime une partie de l’accumulation privée qui est nécessaire à la croissance. Le financement de la dette est alors en quelque sorte un gaspillage des ressources. Il y a également un risque de fuite des capitaux, car une augmentation de l’endettement peut favoriser davantage de sorties d’or vers l’étranger. Pour financer une guerre par exemple, Ricardo considère qu’il vaut mieux augmenter les impôts que de faire appel à l’emprunt.
De manière globale, David Ricardo conseille aux États de limiter le montant des impôts et de veiller à leur répartition pour qu’elle soit la meilleure possible afin de ne pas ralentir la croissance.