Biographie de Robert Barro

 

Robert Barro
Robert Barro

 

Informations principales

Robert Joseph Barro est un macroéconomiste américain, né le 28 septembre 1944 à New York, aux États-Unis.

Il est professeur d’économie à l’université Harvard et sociétaire de la Hoover Institution à l’université Stanford, les deux étant des universités aux États-Unis.

Barro est considéré comme un économiste libéral. Il pense notamment que la fonction essentielle de l’État consiste simplement à définir et à protéger les droits de propriété, et pas davantage.

Il est l’un des membres fondateurs de la Nouvelle économie classique, courant de pensée apparu dans les années 1970, qui rejette le keynésianisme et ses nouvelles versions, mais sans pour autant refuser toute intervention de l’État. D’une manière plus globale, cette école de pensée se fonde sur des principes néoclassiques pour les actualiser et les mettre à jour.

Il a principalement travaillé sur l’équivalence ricardienne (développée initialement par David Ricardo) qu’il a approfondi et sur les déterminants de la croissance économique. Après sa contribution, l’équivalence ricardienne sera aussi appelée effet Ricardo-Barro

Selon cette théorie, les politiques budgétaires (comme une relance keynésienne par exemple, qui se traduit par des baisses d’impôts ou des augmentations de dépenses) sont inefficaces sur la croissance économique. Cela est causé, selon lui, par les anticipations rationnelles des agents économiques, qui prévoient de futures hausses d’impôts, et donc qui préfèrent économiser, plutôt que consommer. C’est à cette occasion que Robert Barro a introduit le concept de transfert intergénérationnel, qui stipule que les agents économiques pensent également au bien-être de leur descendance. Cela les pousse à adopter un comportement de précaution, dans le but de compenser une future hausse des prélèvements pour eux-mêmes et pour leurs descendants, qu’ils jugent certaines. 

Ses travaux sur les déterminants de la croissance économique l’amènent à considérer qu’il n’existe aucune solution miracle qui puisse favoriser la croissance économique. Cependant, il juge qu’il y a certains facteurs qui la favorisent comme par exemple un commerce libre sur le marché intérieur et au niveau mondial, l’existence d’un État de droit ou encore la garantie des droits de propriété. En se basant sur des études statistiques, il fait le constat que les investissements dans certaines infrastructures publiques (telles que celles du transport et des communications), dans l’éducation et dans la santé permettent d’améliorer l’efficacité des facteurs en question et donc d’entretenir la croissance.

Par ailleurs, il montre également que, sous certaines conditions, les deux grands modes de financement modernes des dépenses publiques que sont l’impôt et la dette, sont équivalents.

Il a aussi développé l’idée, qu’à terme, il y avait une convergence des différentes régions d’un pays vers le même niveau de vie.

Enfin, dans les années 2000, il a analysé, avec son épouse, l’impact de la religion sur la croissance économique.

 

L’impôt et la dette sont équivalents et les agents économiques sont rationnels pour Robert Barro

Robert Barro explique que, sous certaines conditions, les deux grands modes de financement modernes des dépenses publiques que sont l’impôt et la dette, sont équivalents. Cela signifie que, pour financer une politique de relance, davantage d’impôts ou davantage de dette publique se traduira, au final, par les mêmes effets. 

Dans le cas d’un financement par la dette, les agents vont anticiper les impôts supplémentaires qui seront prélevés à l’avenir pour la rembourser. Par conséquent, ils vont épargner davantage pour compenser ces impôts. Leur patrimoine global, comme leur consommation restent donc inchangés.

Dans le cas d’un financement par davantage d’impôts, cela diminue les revenus et le patrimoine des agents économiques (des ménages et des entreprises), ce qui les empêche de consommer. Cela annule les effets de la politique de relance.

Dans le cas d’un financement monétaire, c’est-à-dire par de la création de monnaie, les agents vont prévoir l’émission régulière de cette nouvelle monnaie. Ils vont alors anticiper, de manière rationnelle, l’érosion de leur argent par l’inflation, ce qui va les pousser à épargner pour reconstituer la valeur réelle de leur épargne. Cela annule donc l’effet du plan de relance.

Par conséquent, pour lui, la politique budgétaire est totalement neutre sur l’activité économique. Cela implique donc que ce type de politique de relance économique ne produira aucun effet de multiplicateur de dépenses (comme le pensent les défenseurs d’une relance keynésienne) ou d’effet d’éviction (comme le pensent les néoclassiques). En effet, Robert Barro explique cela notamment par le fait que les agents économiques ont des anticipations rationnelles, c’est-à-dire qu’ils sont capables d’anticiper les conséquences des décisions qu’ils prennent et des décisions prises par les autres agents économiques, et notamment celles de l’État. Dans le cas d’une relance budgétaire keynésienne, la “désépargne” publique sera compensée à l’unité monétaire près (que ce soit, le dollar, l’euro, etc) par une hausse de l’épargne privée, du fait de ces anticipations rationnelles. 

 

Le théorème d’équivalence ricardienne enrichit par Barro

En 1974, Robert Barro a publié un article qui éclaire les relations entre la dette publique et la fiscalité. Cet article est considéré comme une avancée théorique importante et deviendra une référence. Il sera également l’un des plus importants dans la macroéconomie contemporaine, étant donné qu’il approfondit le concept de l’équivalence ricardienne, avancé initialement par l’économiste classique britannique David Ricardo, et souvent appelée effet Ricardo-Barro, suite à l’apport de ce dernier.

Quand cet article est publié, la pensée économique est dominée par la macroéconomie keynésienne, opposée à ses travaux. Robert Barro a essentiellement travaillé sur la politique budgétaire à travers le rapport entre la dette et la fiscalité, sur la politique monétaire à travers la notion de crédibilité des objectifs d’inflation, et enfin sur la croissance économique, à travers les concepts d’investissement et de respect du droit de propriété.

 

L’équivalence ricardienne initialement développée par David Ricardo

Dans l’article de référence que Robert Barro a publié en 1974, il approfondit la théorie de l’équivalence ricardienne, concept développé initialement par David Ricardo au 19ème siècle.

Selon l’équivalence ricardienne initialement élaborée par David Ricardo, une politique économique qui associe une réduction des impôts et une augmentation de la dette publique est inefficace. Cette équivalence est ensuite devenue une référence théorique pour mieux appréhender les effets d’une politique budgétaire.

Concrètement, on dit qu’il y a équivalence parce qu’une augmentation de la dette publique aujourd’hui correspond, au final, à une augmentation des impôts demain, pour avoir la capacité de rembourser la dette et les intérêts rattachés à cette dette. Dans la mesure où les agents économiques sont considérés comme rationnels, cela signifie qu’ils ont la capacité d’anticiper la future hausse des impôts. Dès lors, à la place de consommer, comme l’espère le gouvernement qui met en place la politique de relance, ils vont préférer épargner, en prévision des futures hausses d’impôts.

 

L’équivalence ricardienne enrichit par Robert Barro

Robert Barro a ensuite repris le raisonnement de David Ricardo, mais l’a davantage développé et enrichi. En effet, il intègre à l’analyse la compensation de l’épargne publique par l’épargne privée, c’est-à-dire qu’une baisse de l’épargne publique va être compensée par davantage d’épargne privée. Dans la version initiale, avant ses travaux, la dette publique est perçue comme un moyen d’accroître la richesse nette des différents agents économiques (c’est-à-dire des ménages et des entreprises). En effet, la baisse des impôts qui est financée par la dette doit entraîner une hausse du revenu disponible, ce qui permet de stimuler, à court terme, l’activité économique. Néanmoins, cela se traduit, à long terme, par une baisse des investissements, et par prolongement par une baisse du capital. Cela engendre alors une hausse du taux d’intérêt et une diminution de la productivité du travail, et par prolongement, du revenu. 

Selon Robert Barro, les mouvements de l’épargne publique (c’est-à-dire une baisse correspondant à des dépenses supplémentaires) vont être compensés par les mouvements de l’épargne privée (c’est-à-dire par davantage d’épargne de la part des ménages et des entreprises). Finalement, selon Barro, la baisse des impôts financée par de la dette n’aura, en réalité, pas d’effet significatif sur l’économie

 

Un modèle à générations imbriquées : une démonstration de sa thèse

Dans l’objectif de démontrer la théorie qu’il a avancée, Robert Barro a utilisé un modèle à générations imbriquées. Dans ce modèle, chaque génération équivaut à deux périodes (dans une première période, chaque agent est jeune, tandis que dans une seconde période, il est âgé) et dans chaque période cohabitent deux générations (les jeunes et les âgés). Quand les agents âgés disparaissent à la fin de la seconde période, les jeunes deviennent à leur tour âgés, et une nouvelle génération vient les remplacer. Il intègre aussi au raisonnement un élément d’altruisme intergénérationnel, dans lequel chaque génération peut avoir intérêt à laisser un héritage à la génération future.

C’est dans ce contexte que Barro explique qu’une baisse des impôts pour les agents âgés, financée par la dette, et qui sera remboursée par les individus âgés de la période suivante (c’est-à-dire la génération future) est inefficace pour faire évoluer l’allocation des ressources. En effet, ni la consommation des agents âgés et des agents jeunes, ni les taux d’intérêts ne sont affectés. Il explique cela par le fait que les agents âgés prennent en compte le bien-être de la génération future et décident alors l’allocation intergénérationnelle de la richesse (c’est-à-dire de laisser un héritage aux enfants). Ce raisonnement permet d’expliquer, selon Robert Barro, le principe de neutralité, et donc d’inefficacité de cette politique économique.

 

L’action des banques centrales sur le chômage

Dans un article qu’il a publié en 1976, Robert Barro montre que les banques centrales ont réussi à faire diminuer le chômage uniquement quand elles ont trompé les acteurs du marché (notamment les entreprises et les ménages) sur les anticipations d’inflation. C’est sur la base de cette analyse qu’il remet en cause la Courbe de Phillips qui fait un lien entre l’inflation et le chômage et qu’il partage la théorie des anticipations rationnelles. 

En 1983, il a appliqué la même réflexion au sujet des asymétries d’informations dans un article sur les banques centrales. Selon lui, pour être efficaces et crédibles, les banques centrales doivent se donner un objectif d’inflation à atteindre et ne pas en dévier.

 

Les déterminants de la croissance économique

Durant les années 1990, Robert Barro a travaillé sur les déterminants de la croissance économique, c’est-à-dire ce qui permet de la favoriser. C’est dans le cadre de ce travail qu’il met en avant le rôle, qu’il juge néfaste, de l’État sur la croissance économique. Il insiste aussi sur la condition essentielle pour le développement économique qu’est la protection des droits de propriété. Pour lui, l’État a une fonction essentielle sur ce sujet, qui est de définir et de protéger les droits de propriété.

Sur la base d’études statistiques, Barro distingue plus particulièrement certains facteurs qu’il juge favorables comme un commerce libre, autant sur le marché intérieur qu’avec le reste du monde, la garantie des droits de propriété et l’existence d’un État de droit. Il ajoute aussi avoir constaté dans ces études statistiques que les investissements dans certaines infrastructures publiques (comme dans le domaine des transports ou des communications par exemple), dans l’éducation ou encore dans la santé permettent d’améliorer l’efficacité des facteurs et d’auto-entretenir la croissance économique. À contrario, des mesures qu’il juge plus sociales n’ont, selon lui, aucun impact significatif. Ces dépenses correspondent par exemple à la lutte contre les inégalités de revenus, à la protection de l’environnement, etc.

 

D’autres sujets de recherche 

Avec son confrère l’économiste américano-espagnol Xavier Sala-i-Martin, Robert Barro développe l’idée de convergence à terme des différentes régions d’un pays vers le même niveau de vie. Pour arriver à cette conclusion, ils se sont basés sur l’exemple des États du sud des États-Unis qui, entre 1880 et 1980, ont progressivement rattrapé les États du nord, avec un rythme de croissance économique d’environ 2 à 3 % par an. Barro précise que cette convergence se fait de manière naturelle, sans intervention publique.

Dans les années 2000, Robert Barro a travaillé, avec son épouse, sur l’impact que la religion pouvait avoir sur la croissance économique. Il observe dans le cadre de ce travail que les croyances religieuses fortes jouent un rôle plutôt positif dans le développement économique. Il explique cela par le fait que ceux qui croient au paradis et à l’enfer renforçaient la croissance économique grâce à une plus grande éthique au travail et à davantage d’honnêteté.

À l’inverse, une pratique trop assidue et intense de la religion a l’effet inverse.

Depuis 1991, Robert Barro rédige des articles dans le quotidien américain, le Wall Street Journal. C’est dans l’un de ces articles daté de juin 2007 qu’il a critiqué la Fondation Bill et Melinda Gates. En effet, il juge que Bill Gates a apporté davantage de bien-être aux habitants du monde en créant Microsoft et la forte hausse de la productivité que cela a généré, que par des aides philanthropiques, dont il juge les effets incertains.

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