Biographie de Victor Riquetti de Mirabeau, marquis de Mirabeau

 

Marquis de Mirabeau
Marquis de Mirabeau

 

Informations principales

Victor Riquetti de Mirabeau, marquis de Mirabeau, appelé parfois “l’ami des hommes” en référence à son plus grand ouvrage, est un philosophe et économiste français, né le 5 octobre 1715 à Pertuis en France et mort le 11 juillet 1789 à Argenteuil, dans le même pays.

Il est le cofondateur, avec François Quesnay, du mouvement physiocratique, précurseur du libéralisme et du courant classique. La physiocratie est une école de pensée économique dont l’idée centrale est que la valeur provient de l’agriculture et que l’État n’a pas à intervenir, de quelque manière que ce soit, dans la sphère économique

Par ailleurs, son fils Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau a été un important homme politique et l’une des grandes figures de la Révolution française.

 

Mirabeau : un philosophe et économiste des Lumières

Le marquis de Mirabeau s’est intéressé à l’économie politique dès 1735, à l’âge de vingt ans. En effet, il découvre les travaux de Montesquieu et sa pensée libérale lorsqu’il est en garnison à Bordeaux. Cela l’amène à préconiser, dans ses premiers écrits, un retour aux valeurs de la noblesse médiévale en France. Mirabeau est issu d’une famille noble, il a lui-même de nombreux titres de noblesse et a un orgueil nobiliaire très poussé, ce qui explique cette pensée.

En 1750, il publie son ouvrage intitulé Mémoire concernant l'utilité des États provinciaux, dans lequel il énonce sa volonté que les institutions provinciales prennent leurs racines dans la province et soient organisées par cette dernière. Malgré sa défense très poussée de l’ordre nobiliaire, le marquis de Mirabeau critique la centralisation monarchique, et défend même au contraire, une administration décentralisée comme on peut la trouver encore dans certaines parties du pays, malgré les efforts royaux pour la soumettre.

L’événement qui amène Mirabeau à se consacrer à l’économie politique est probablement le travail qu’il a réalisé sur l’un des textes de l’ouvrage Essai sur la nature du commerce en général de Richard Cantillon, ouvrage qu’il possédait déjà depuis plusieurs années. L’élaboration du commentaire de ce texte de la part du marquis de Mirabeau a abouti à son œuvre majeure intitulée L’Ami des hommes ou Traité de la population, publié en 1756. Le très grand succès de cet ouvrage va contribuer à sa renommée dans toute l’Europe.

Dans ce travail, il stipule que la vraie richesse ne se trouve que dans la population. Toutefois, la population dépend de sa subsistance, c’est-à-dire de sa capacité à pourvoir à ses besoins essentiels. Il estime que cette subsistance ne se trouve que dans l’agriculture. Ce raisonnement l’amène à la conclusion que tout dépend de l’agriculture et donc qu’elle est à la source de toute création de valeur. De plus, il rejoint l’idée que plus la terre rapporte et plus cela permet de la peupler, ce qui est, selon lui, forcément positif. Enfin, les physiocrates et leurs partisans affirment que l’État n’a pas à intervenir, de quelque manière que ce soit, dans la sphère économique. Il est également nécessaire, selon eux, de supprimer toutes les barrières douanières, ce qui peut se résumer par la célèbre phrase “laisser faire, laisser passer”.

 

Cofondateur de la physiocratie

Grâce au succès de son œuvre L’ami des hommes ou Traité de la population, Mirabeau rencontre à Versailles, en 1757, le médecin et économiste François Quesnay. De cette rencontre est né le mouvement physiocratique, pour qui l’agriculture est à la base de toute source de valeur. 

Le marquis de Mirabeau rédige alors, en conformité avec les principes de la physiocratie, de nombreux écrits sur le sujet de l’économie politique. L’un des plus importants sera l’ouvrage intitulé Théorie de l’Impôt, publié en 1760, dans lequel il critique vivement les fermiers généraux, c’est-à-dire les dirigeants et actionnaires de la Ferme Générale, qui était la compagnie financière chargée du recouvrement et de la gestion de l’impôt. La réaction des fermiers généraux et de leurs partenaires financiers sera elle aussi vive puisque cela va entraîner l’emprisonnement de Mirabeau au château de Vincennes pendant cinq jours. La peine d’emprisonnement sera finalement transformée en exil de deux mois dans l’Ouest de la France grâce à l’intervention, entre autres, de François Quesnay.

Sur la lancée de sa pensée, le marquis de Mirabeau a voulu tester de nouvelles techniques agricoles, issues de l’agronomie appliquée, sur les terres qu’il possédait près de Paris, ce qui ne sera pas un franc succès. À cause de l’abandon de ses terres principales, d’essais agricoles ratés ou ruineux, de l’exploitation de mines engendrant trop de dépenses et d’un mariage raté aboutissant à des procès, sa fortune va considérablement diminuer au point qu’il sera pratiquement ruiné à la fin de sa vie.

Par ailleurs, le marquis de Mirabeau sera le premier à utiliser le terme de “science sociale” en 1767.

 

Mirabeau a eu une influence en France et en Europe

Le marquis de Mirabeau a eu de nombreux admirateurs. En effet, le Dauphin, Louis de France (né en 1729 et mort en 1765) le présente comme un modèle et le cite constamment. Il l’admire au point de vouloir lui confier l’éducation du futur roi Louis XVI, ce qui ne se fera finalement pas, au profit d’un militaire conservateur et très catholique.

En 1767, Mirabeau offre l’hospitalité au philosophe genevois (de la République de Genève, devenue plus tard la Suisse) Jean-Jacques Rousseau. Ce dernier lui en est alors reconnaissant, mais prend ensuite de la distance face à la forte pression que Mirabeau lui met pour qu’il rejoigne le courant physiocratique.

L’influence du marquis de Mirabeau ne s’arrête pas aux frontières puisque ses écrits vont intéresser, par exemple, le Grand-duc de Toscane et futur empereur germanique (sous le nom de Léopold II) Pierre-Léopold de Habsbourg-Lorraine et ses ministres qui le lisent attentivement et qui s’en inspirent pour mener leurs réformes en Toscane (aujourd’hui une des régions de l’Italie).

Ailleurs en Europe, d’autres personnalités comme les rois Gustave III de Suède et Stanislas II de Pologne, Turgot, Contrôleur général des Finances de Louis XVI, ou encore le margrave de Bade dans le Saint-Empire romain germanique vont lire ses travaux et être grandement influencés par ses idées.

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