
En ce début d’année 2025, le cours de l’or atteint des sommets inédits en dépassant les 3 400 dollars l’once, soit environ 3 000 euros (et même presque 3 500 dollars l’once le 22 avril). Ce record historique ne doit rien au hasard. En effet, il reflète un climat international marqué par l’incertitude, les décisions politiques, les tensions géopolitiques, la défiance envers les grandes puissances économiques et la crainte de nouvelles crises. L’or, plus que jamais, retrouve son statut et redevient une boussole en temps de tempête.
Depuis des siècles, l’or est considéré comme une valeur refuge. En période d’instabilité économique ou politique, il attire les investisseurs, comme les particuliers, inquiets pour leur épargne. En tant que métal inaltérable, il est apprécié pour sa durabilité et sa pérennité, puisqu’un kilogramme d’or sera toujours un kilogramme d’or, contrairement à la monnaie qui varie et qui peut perdre de sa valeur, voire s’effondrer. Ce rôle rassurant explique son retour en force à chaque moment de crise.
Le début d’année 2025 marque une envolée spectaculaire du cours de l’or. Les précédents records sont largement dépassés, dans un contexte où les marchés sont nerveux et où les grandes devises perdent de leur crédibilité, notamment le dollar. Cette flambée attire l’attention du grand public et des observateurs économiques du monde entier, qui s’interrogent sur cette situation.
Mais pourquoi l’or grimpe-t-il autant cette année ? Plusieurs raisons s’additionnent : le ralentissement économique global, l’inflation persistante, les critiques contre la politique monétaire américaine de la part de Donald Trump, les tensions commerciales et l’instabilité dans divers endroits du monde (comme en Europe de l’Est et au Moyen-Orient). Ces éléments nourrissent une forte demande pour l’or, perçu comme une valeur refuge fiable et pérenne.
Ce regain d’intérêt pour l’or n’est pas qu’un phénomène financier. Il dit quelque chose de plus profond sur l’état du monde, à savoir une perte de confiance généralisée dans les institutions et en l’avenir, un climat anxiogène, ainsi qu’une incapacité des grandes puissances à rassurer durablement les marchés et les citoyens.
Face à ce constat, de nombreuses personnes se demandent s’il faut acheter de l’or. La question se pose, car l’or séduit autant qu’il interroge. Peut-il encore monter ? Est-ce trop tard pour investir ? Entre le choix de la sécurité, de la spéculation en espérant réaliser des gains, et la diversification patrimoniale, chacun tente de trouver sa stratégie.
L’évolution actuelle du cours de l’or peut aussi être interprétée comme un signal d’alerte. Quand le métal jaune s’envole, c’est souvent qu’une nouvelle phase d’instabilité économique est en train de s’installer. Souvent, l’or anticipe plus qu’il ne suit, ce qui le rend si précieux… et si révélateur.
L’or, une valeur refuge en temps de crise
Depuis des siècles, l’or occupe une place à part dans l’économie mondiale, et c’est l’une des raisons qui m’ont poussé à utiliser sa teinte en couleur principale de mon blog, avec le vert pour le dollar américain, principale monnaie mondiale. Ce métal, qui est précieux, rare, stable et universellement reconnu, a toujours fasciné les Hommes. Déjà avant Jésus-Christ, certaines civilisations l’utilisaient. Mais s’il reste aussi central aujourd’hui, ce n’est pas uniquement pour sa brillance ou son histoire millénaire, c’est parce qu’il joue un rôle particulier dans les moments d’incertitude. L’or est ce que l’on appelle une valeur refuge. C’est-à-dire qu’en période de crise, qu’elle soit économique, géopolitique ou monétaire, les investisseurs, les États, et même certains particuliers, ont tendance à s’y replier pour protéger leur capital.
L’or a cette valeur de refuge parce qu’il n’est pas directement lié aux performances d’une entreprise, d’un gouvernement ou d’un système bancaire. Il ne dépend pas non plus d’une monnaie particulière. Contrairement à l’euro ou au dollar, il ne peut pas être dévalué par une Banque Centrale, voire même manipulé par un gouvernement. En cas de forte inflation, de chute des marchés financiers ou de crise bancaire, l’or conserve sa valeur ou peut même prendre de la valeur. C’est donc un actif de sécurité, considéré comme un rempart contre les grandes incertitudes.
Sur les marchés, en période de paix, de grande stabilité ou de forte croissance, sa valeur financière peut diminuer, mais physiquement, l’or sera toujours l’or. Il a pour grande particularité de résister à l’oxydation et à la corrosion, ce qui signifie que très peu de produits chimiques peuvent l’attaquer, il ne rouille donc pas ! Il résiste à l’eau, à l’air, et même à l’acide.
Au fil des siècles, les États ne s’y sont pas trompés et ont eu tendance à accumuler des réserves d’or pour anticiper l’avenir et faire face à toutes les crises possibles. Encore aujourd’hui, en 2025, la France, à travers la Banque de France, possède des stocks de 78,3 millions d’onces, soit 2 436,8 tonnes d’or, d’une valeur d’environ 230 milliards d’euros au cours d’aujourd’hui. Ce stock d’or est le quatrième plus important du monde derrière les États-Unis, l’Allemagne et l’Italie.
C’est grâce à sa propriété d’actif de sécurité que son prix tend à monter dès que l’économie mondiale donne des signes de faiblesse. Quand les Bourses vacillent, quand la dette des États s’envole, quand les conflits s’enchaînent ou que les grandes puissances s’opposent, l’or retrouve toujours sa place au cœur des stratégies de protection. À travers les siècles, il a résisté aux krachs boursiers, aux guerres mondiales, aux crises monétaires et aux paniques bancaires.
En 2025, ce phénomène se reproduit une fois de plus. La flambée du cours de l’or que nous observons n’est donc pas un hasard, puisqu’elle s’inscrit dans cette tradition. C’est un signal, un révélateur de la nervosité des marchés et des inquiétudes profondes qui traversent le monde.
Le cours de l’or en 2025 : un record historique
En avril 2025, le cours de l’or a franchi un nouveau seuil historique, en oscillant les 3 500 dollars l’once, soit environ 3 100 euros. Jamais auparavant le métal jaune n’avait atteint un tel niveau. Ce chiffre impressionnant s’inscrit dans une tendance haussière amorcée depuis plusieurs mois, mais l’accélération récente surprend même les analystes les plus expérimentés. Cette envolée spectaculaire du prix de l’or traduit non seulement une forte demande, mais surtout un climat mondial particulièrement instable.
Ce record n’est pas isolé. Il s’accompagne d’un regain d’intérêt global pour l’or, puisque les banques centrales, notamment celles de Chine, d’Inde ou de Turquie, achètent massivement du métal précieux pour renforcer leurs réserves, et cela, depuis plusieurs années maintenant. Dans le même temps, de nombreux investisseurs institutionnels revoient leur stratégie en intégrant davantage d’or dans leurs portefeuilles, en réaction aux incertitudes économiques, aux tensions géopolitiques, mais aussi à la perte de confiance envers certaines devises, notamment le dollar.
Historiquement, les pics du cours de l’or coïncident souvent avec des périodes de crise ou de rupture. En 1980, l’once d’or avait flambé après le second choc pétrolier et la révolution iranienne. En 2011, elle avait de nouveau atteint des sommets à la suite de la crise des subprimes et des doutes sur la dette souveraine en Europe. Aujourd’hui, c’est une nouvelle combinaison de facteurs, économiques, politiques, géopolitiques, et monétaires, qui pousse l’or vers les hauteurs.
Ce record de 2025 n’est donc pas qu’une simple donnée de marché. Il est le symbole d’un climat mondial dégradé, d’un besoin croissant de sécurité et d’un système économique qui montre des signes de tension. Et si le prix de l’or continue de grimper dans les semaines et mois à venir, cela pourrait indiquer que la défiance et les inquiétudes ne sont pas près de retomber.
Pourquoi le cours de l’or flambe aujourd’hui ?
Si le cours de l’or atteint des sommets en 2025, ce n’est pas un hasard. Plusieurs facteurs s’additionnent pour créer un contexte particulièrement favorable à cette flambée. D’abord, l’économie mondiale traverse une période de grandes incertitudes. La croissance ralentit, l’inflation reste élevée dans de nombreux pays, et les dettes publiques atteignent des niveaux inédits. Dans ce climat instable, les marchés financiers deviennent nerveux, et les investisseurs cherchent des valeurs plus sûres. L’or, qui ne dépend pas d’un pays ou d’un gouvernement, apparaît alors comme un refuge évident.
Mais cette hausse est aussi alimentée par la situation géopolitique. Le monde est marqué par une montée des tensions entre grandes puissances, en particulier entre les États-Unis et la Chine, qui se qualifient désormais de rivaux systémiques. À cela s’ajoutent des conflits régionaux, comme le conflit en Ukraine ou au Moyen-Orient, des attaques contre la liberté des banques centrales, notamment aux États-Unis, et une guerre commerciale qui ne faiblit pas ou trop peu. Ces éléments alimentent un sentiment d’insécurité globale, qui renforce encore l’attrait pour l’or.
De plus, depuis l’entrée en fonction de Donald Trump et son offensive commerciale, l’incertitude et les doutes quant à l’avenir se sont amplifiés. Les importants droits de douane qu’il a imposés à la planète risquent de casser la croissance mondiale, de réduire les bénéfices des entreprises, d’accroître l’inflation mondiale, notamment pour les consommateurs américains et de déstabiliser l’économie mondiale dans sa globalité.
Un autre facteur important est celui des politiques monétaires. Aux États-Unis, la Réserve fédérale (Fed), la Banque Centrale des États-Unis, fait face à des pressions politiques inédites. Le président américain Donald Trump multiplie les critiques contre son indépendance et laisse planer la menace de décisions unilatérales sur les taux d’intérêt. Le président américain a même évoqué le fait d’évincer le président de la Fed Jerome Powell, au mépris de l’indépendance de cette institution. En réaction, les marchés perdent confiance dans la stabilité du dollar. L’or, qui s’échange principalement en dollars, profite alors mécaniquement de cette défiance.
Enfin, les banques centrales de nombreux pays émergents, comme la Chine, la Russie ou la Turquie, continuent de renforcer leurs réserves en or pour renforcer leurs économies et se protéger d’éventuelles sanctions occidentales, ou d’une dédollarisation progressive du commerce international. Cette demande structurelle contribue à soutenir durablement les prix.

Que révèle cette flambée de l’or sur l’état du monde ?
La montée spectaculaire du cours de l’or en 2025 ne reflète pas seulement un phénomène de marché, elle dit quelque chose de plus profond sur l’état de l’économie mondiale et des relations internationales. L’or devient cher lorsque le monde devient incertain. Et aujourd’hui, les tensions économiques, financières, politiques et géopolitiques se multiplient à un rythme inquiétant.
Cette flambée révèle d’abord un manque de confiance généralisé. Confiance dans la stabilité des grandes puissances, dans la capacité des banques centrales à maîtriser l’inflation, dans la sécurité des investissements financiers classiques. Lorsque cette confiance se fragilise, c’est un signal d’alerte pour l’ensemble du système. L’or, valeur universellement reconnue, devient alors le thermomètre d’une économie fébrile.
Elle traduit aussi une polarisation croissante du monde. Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, les sanctions financières imposées à la Russie, les conflits au Moyen-Orient et en Europe de l’Est, l’impact des droits de douane de Trump, le découplement du monde, ou encore les incertitudes autour de l’avenir de l’euro en Europe : tous ces éléments pèsent lourdement sur l’environnement international. L’or est ici vu comme un moyen de protection face à un monde jugé instable, voire dangereux.
En parallèle, la flambée de l’or interroge sur le rôle du dollar. Devise de référence depuis des décennies, le billet vert semble aujourd’hui fragilisé, à la fois par l’endettement massif des États-Unis, par les prises de position du président américain contre l’indépendance de la Fed, et par l’émergence de nouvelles monnaies issues de pays qui s’enrichissent très vite, comme la Chine. Le recours à l’or peut donc être interprété comme un signe de défiance vis-à-vis du système monétaire international, largement centré sur le dollar.
Enfin, cette situation met en lumière une crise de souveraineté monétaire. Pour de nombreux pays, accumuler de l’or, c’est se détacher du contrôle des grandes puissances et renforcer leur autonomie. L’or redevient alors un outil stratégique, au-delà de sa simple valeur financière. Cela est d’autant plus vrai pour les pays émergents qui veulent augmenter significativement leurs réserves d’or. Pour la Chine par exemple, accroître ses stocks d’or permet de rendre plus solide sa monnaie nationale, le yuan.
Faut-il investir dans l’or ?
La question revient souvent en période de turbulences économiques : l’or est-il un bon placement ? Face à des marchés volatils, une inflation persistante et un contexte géopolitique tendu, l’or attire logiquement l’attention. Sa réputation de valeur refuge, renforcée par des siècles d’histoire, en fait un actif à part. Mais faut-il pour autant y investir en 2025, alors que son cours est déjà à un niveau record ?
D’un côté, l’or présente des avantages indéniables. Il résiste bien à l’inflation, protège contre les dévaluations monétaires et ne dépend pas d’un État ou d’un système financier particulier. C’est ce qui explique pourquoi il reste un actif recherché en temps de crise. En cas de chute des marchés boursiers ou de troubles financiers, l’or peut offrir une forme de sécurité. Il est aussi facile à conserver sous forme physique, en pièces ou en lingots, ou à détenir sous forme numérique via des ETF ou des contrats.
Mais de l’autre côté, investir dans l’or comporte aussi des risques. D’abord, son prix est extrêmement volatil, même s’il monte globalement à long terme. Acheter lorsque le cours est déjà très haut, comme c’est le cas en 2025, peut exposer à des pertes si le prix baisse ensuite. En plus de cela, l’or ne produit pas de rendement, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de dividendes comme avec les actions, ni d’intérêts comme avec les obligations ou les livrets réglementés. C’est donc un actif de conservation, pas de croissance. Et il peut rester longtemps à des niveaux stables, sans offrir de perspectives de plus-value rapide.
Il est important de considérer que l’or ne remplace pas une stratégie d’investissement équilibrée. Il peut représenter une protection, un complément de portefeuille, mais il ne doit pas devenir l’unique actif détenu. Miser uniquement sur l’or, c’est s’exposer à une dépendance à un seul facteur, à savoir la peur. Or, l’économie reste cyclique, et une accalmie géopolitique ou un retour de la croissance mondiale pourraient faire retomber la demande pour ce métal.
L’or peut être un bon outil de diversification, à condition d’en comprendre le fonctionnement et les limites. L’investissement dans l’or en 2025 doit s’envisager avec prudence, dans une logique de moyen ou long terme, et non comme une réaction à court terme à un contexte de crise. Il vaut mieux acheter de l’or durant les périodes de forte croissance et de stabilité politique, économique et géopolitique, afin d’être protégé lors des périodes de crises, et pourquoi pas revendre à ce moment-là pour réaliser une plus-value. Acheter de l’or alors que la crise est déjà là et que le cours est élevé semble beaucoup plus risqué, et doit donc être considéré avec prudence.
Et maintenant ? Ce que le cours de l’or peut présager
Le niveau record atteint par le cours de l’or en 2025 ne se contente pas de refléter l’état actuel du monde, puisqu’il nous donne aussi des indices sur ce qui pourrait venir. Les marchés ne regardent pas seulement le présent. En anticipant l’avenir, ils traduisent en chiffres les craintes, les espoirs et les incertitudes des différents acteurs économiques. Dans ce contexte, l’or joue en quelque sorte le rôle d’un baromètre.
Tout d’abord, la flambée de l’or suggère que les tensions actuelles ne sont pas perçues comme passagères, dans la mesure où un investissement dans l’or a tendance à se faire sur le temps long. Les conflits géopolitiques, les guerres commerciales, la fragilité du système monétaire et l’instabilité politique dans plusieurs grandes puissances semblent appelés à durer. Le cours de l’or reflète cette impression d’un monde plongé dans une période de transformation, voire de rupture, où les équilibres anciens ne tiennent plus et vont être profondément transformés.
Ensuite, cette situation peut signaler un affaiblissement de la confiance envers les grandes monnaies et les institutions économiques internationales. Si les banques centrales sont critiquées ou mises sous pression politique, comme c’est le cas aux États-Unis avec les attaques contre la Fed de la part du président américain Donald Trump, leur crédibilité en est impactée. Cela pousse les autres agents économiques à chercher des alternatives. Et l’or, parce qu’il est universel, indépendant et durable, redevient un symbole de stabilité.
Ce niveau record peut aussi influencer à son tour l’économie mondiale. En renforçant le rôle de l’or comme actif stratégique, il incite certains pays à en acheter davantage, notamment pour diversifier leurs réserves. Dans la mesure où l’or est un métal disponible en quantité très limitée, cela pourrait accentuer les rivalités entre États, mais aussi alimenter les tensions sur le marché de l’or. Dans un monde de plus en plus fragmenté, où la souveraineté économique devient un objectif prédominant, l’or pourrait devenir un outil de puissance.
Enfin, le maintien à un niveau aussi élevé pourrait être le signe d’un monde en transition, non seulement sur le plan économique, mais aussi environnemental et technologique. L’instabilité actuelle est aussi liée aux mutations profondes de nos sociétés, entre le dérèglement climatique, la réorganisation des chaînes de valeur, la montée des inégalités, l’incertitude sur les grandes puissances technologiques, ou encore le résultat incertain des conflits mondiaux, l’avenir sera assurément différent du passé. L’or, dans ce contexte, est à la fois un témoin et un indicateur.
Le cours de l’or n’est donc pas seulement une donnée financière. C’est un reflet du monde tel qu’il est, et peut-être un signal de ce qu’il devient. Observer sa trajectoire, c’est aussi observer les tensions, les fractures et les recompositions qui traversent nos sociétés.