
Alors que la trajectoire budgétaire de la France soulève de vives inquiétudes, le Fonds monétaire international (FMI) a publié, le 22 mai 2025, un rapport particulièrement critique sur l’état des finances publiques françaises. Ce diagnostic intervient dans un contexte de ralentissement économique, de tensions sur les taux d’intérêt de la dette publique et de déficit public persistant. Au-delà des finances publiques pour 2025, c’est bien une alerte globale que lance le FMI, qui porte à la fois sur la situation actuelle et sur les choix à venir. L’institution internationale appelle la France à corriger le cap sans tarder.
Pour bien saisir la portée de cette mise en garde, il est utile de rappeler le rôle du FMI. Organisme mondial chargé notamment de surveiller la stabilité financière, il intervient régulièrement pour évaluer les politiques économiques de ses États membres. Sa parole, qui est souvent perçue comme technique, a pourtant un poids politique et symbolique fort. Lorsqu’il s’exprime sur un pays développé comme la France, ce n’est jamais anodin.
Dans son dernier rapport, le Fonds monétaire international estime que la trajectoire budgétaire française n’est pas soutenable. La dérive du déficit, combinée à un endettement élevé, expose le pays à des vulnérabilités croissantes. Il insiste que, sans une correction rapide de la situation, la confiance des marchés et la stabilité budgétaire à long terme pourraient être compromises.
Ce dérapage ne relève pas uniquement de circonstances exceptionnelles ou géopolitiques. Plusieurs causes internes sont aussi responsables, notamment une maîtrise insuffisante de la dépense publique, un calendrier de réformes incertain et un pilotage budgétaire parfois hésitant. La faiblesse de la croissance potentielle, ainsi que des choix politiques peu lisibles, ont également contribué à fragiliser l’équilibre des comptes publics.
Pour remédier à cette situation, le FMI formule une série de recommandations précises. Il suggère de réduire progressivement la dette en recentrant les dépenses sur les priorités économiques et sociales. Il appelle également à soutenir davantage l’emploi et la productivité, deux leviers essentiels pour élargir l’assiette fiscale et renforcer la croissance de long terme. Enfin, il insiste sur la nécessité d’adapter la politique budgétaire à un paysage financier de plus en plus complexe, marqué par une volatilité accrue des marchés. L’ensemble de ces axes vise à restaurer la crédibilité de la France tout en maintenant un équilibre entre la rigueur et l’investissement.
Reste à savoir comment la France peut traduire ces recommandations en choix concrets. Le débat budgétaire à venir devra trancher entre plusieurs priorités : réduire le déficit public, moderniser les services publics, alléger la dette, renforcer la compétitivité, soutenir la réindustrialisation ou encore réformer la fiscalité. Cela suppose une vision claire et des arbitrages assumés, tout en prenant en compte les fortes contraintes financières et les attentes sociales élevées. Le pays devra également renforcer sa gouvernance budgétaire pour restaurer la confiance, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Loin d’être un simple exercice de surveillance, le rapport du FMI pose donc une question centrale : la France est-elle prête à affronter ses déséquilibres structurels ? En dressant un état des lieux précis et en proposant des pistes d’action, cette analyse internationale offre une base intéressante.
Qu’est-ce que le FMI et quel est son rôle ?
Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution internationale fondée en 1944, à la suite des accords de Bretton Woods. Basé à Washington, il regroupe aujourd’hui 191 pays membres, dont la France. Au-delà de promouvoir la coopération monétaire internationale, l’une de ses missions principales est de garantir la stabilité du système monétaire et financier international. À travers ses actions, il vise à favoriser une croissance économique durable, à prévenir les crises financières et à soutenir les pays confrontés à des déséquilibres macroéconomiques.
Concrètement, le FMI exerce trois grandes fonctions. La première est la surveillance économique. Le Fonds analyse régulièrement la situation budgétaire, monétaire et financière de ses pays membres. Chaque année, il publie un rapport, appelé Article IV, qui dresse un diagnostic complet de l’économie nationale concernée et formule des recommandations de politique économique. C’est précisément dans ce cadre que s’inscrit le rapport sur la France publié en mai 2025.
La deuxième fonction du FMI est l’assistance financière. Lorsqu’un pays fait face à une crise de balance des paiements ou à une difficulté de financement, le FMI peut lui accorder un prêt, souvent conditionné à la mise en œuvre de réformes. Ce rôle a été particulièrement visible lors de la crise de la zone euro ou plus récemment avec les effets de la pandémie.
Enfin, le FMI apporte une assistance technique et des formations aux administrations publiques des pays membres, notamment sur la gestion budgétaire, la fiscalité ou les statistiques économiques. Cette expertise permet d’améliorer les capacités institutionnelles et de renforcer la bonne gouvernance économique.
Le FMI est un acteur central de l’économie mondiale. S’il ne dicte pas les choix politiques des gouvernements, il influence le débat économique à travers ses évaluations, ses projections et ses orientations. Ses analyses sur les finances publiques françaises en 2025 ne sont donc pas anodines, puisqu’elles s’adressent autant aux autorités, qu’aux marchés et aux citoyens.
Le FMI juge la trajectoire budgétaire française inquiétante
Dans son rapport publié en mai 2025, le Fonds monétaire international tire la sonnette d’alarme. En effet, il estime que la trajectoire budgétaire de la France ne semble plus soutenable. Malgré la fin progressive des dispositifs d’urgence liés au Covid et à l’énergie, les finances publiques françaises restent dégradées. Le déficit public, qui a atteint 5,8 % du PIB en 2024, devrait à peine reculer dans les années à venir. L’objectif affiché par le gouvernement de revenir sous les 3 % d’ici 2029 paraît de plus en plus difficile à atteindre. Le FMI estime que sans l’adoption de mesures additionnelles significatives, il resterait autour de 6 % du PIB à moyen terme et la dette publique continuerait d’augmenter jusqu’en 2030.
Cette situation s’explique par des chocs extérieurs, mais également par des contraintes intérieures. Ainsi, le FMI juge que la forte incertitude au niveau national et international devrait continuer de peser sur les perspectives économiques à court terme. La croissance du PIB réel devrait ralentir à 0,6 % en 2025, et atteindre 1 % en 2026. La France va donc continuer d’afficher un déficit structurel élevé, c’est-à-dire indépendant de la conjoncture. Cela traduit un déséquilibre durable entre les dépenses de l’État et ses recettes. Dans ce contexte, la dette publique française continue de croître, franchissant largement les 110 % du PIB, et sans perspective crédible de stabilisation.
Selon le FMI, les perspectives restent soumises à des risques significatifs. L’aggravation de la fragmentation géoéconomique et la montée des tensions commerciales pourraient perturber les flux financiers et commerciaux, et freiner l’activité économique. Cela pourrait avoir des effets vraiment négatifs (dégradation des conditions financières, baisse de la demande, impact négatif sur la dette publique, moins de confiance, risques budgétaires, etc). Au contraire, si les tensions commerciales s’apaisent, les effets positifs pourraient se faire sentir (relance de la dynamique des réformes structurelles, meilleures perspectives de croissance économique, davantage d’investissements de la part des entreprises, etc).
En attendant, le dérapage budgétaire du pays inquiète, d’autant plus que la France s’éloigne de plus en plus des critères définis par le nouveau pacte de stabilité européen, entré en vigueur début 2025. Celui-ci exige une réduction progressive de la dette par rapport au PIB et un ajustement budgétaire annuel pour les pays en dépassement. D’après le FMI, la France doit absolument poursuivre ses efforts pour rétablir la situation de ses finances publiques.
Si les investisseurs estiment que la France n’a pas de stratégie claire et fiable et ont la perception d’un manque de crédibilité budgétaire, cela pourrait entraîner à terme une hausse significative du coût de la dette. Selon l’Insee, la charge de la dette publique française (c’est-à-dire les intérêts que la France paye pour sa dette) a été de 58 milliards d’euros en 2024 (toutes administrations publiques confondues). Avec une dette publique toujours plus importante, ce montant risque aussi de croître. Une telle dynamique est risquée dans un contexte de taux d’intérêt plus élevés pour se refinancer, et où chaque point de déficit supplémentaire accroît la pression sur les finances publiques.
Pour le moment, la trajectoire budgétaire actuelle ne répond pas aux exigences européennes et aux impératifs de stabilité économique. C’est pour cela que le FMI appelle à un redressement rapide et ordonné des comptes publics, sous peine de voir la situation se détériorer davantage dans les années à venir.

Les causes du dérapage budgétaire français
Le creusement du déficit public français ne s’explique pas seulement par un environnement économique incertain, mais aussi par des choix politiques récents et une gestion budgétaire pas assez rigoureuse. Il y a plusieurs facteurs structurels à l’origine de ce dérapage, qui rendent la trajectoire actuelle particulièrement fragile.
La première cause est le recul de l’exécutif sur certaines réformes destinées à contenir la dépense publique. Certaines mesures d’économies annoncées par le gouvernement, notamment en matière de fonctionnement des administrations, de dépenses sociales ou de retraites ont été repoussées ou réduites. Cette prudence s’explique en partie par le contexte social tendu, mais elle a pour effet de ralentir l’effort de consolidation budgétaire.
Deuxième élément majeur, celui de l’absence de hausses de recettes fiscales. Contrairement à d’autres pays européens, la France a fait le choix de ne pas relever les impôts ni de supprimer de niches fiscales significatives. Étant déjà l’un des pays les plus taxés au monde, cela peut se comprendre. Or, dans un contexte de dépenses publiques toujours élevées, ce manque de mesures nouvelles du côté des recettes empêche aussi de rééquilibrer les comptes.
Au-delà des recettes et des dépenses déjà en cours, les responsables politiques ne sont généralement pas sans imagination quand il s’agit d’annoncer de nouvelles dépenses pas toujours financées. Entre les dépenses pour l’apprentissage, les différents plans annoncés au fil des crises, le soutien à l’Ukraine, les nouvelles dépenses dans la défense, le plan France 2030, le Pass Culture, le plan vélo, les nouvelles centrales nucléaires, les dépenses environnementales, la construction de RER dans dix nouvelles villes françaises, et ainsi de suite, ce ne sont pas les sujets et les nouvelles dépenses qui manquent.
À cela, s’ajoute une politique budgétaire marquée par une accumulation de dispositifs exceptionnels, prolongés au-delà de leur horizon initial. Les aides aux ménages et aux entreprises mises en place face à l’inflation ou à la crise énergétique ont tardé à être supprimées ou recentrées, ce qui alourdit durablement les finances de l’État.
Enfin, il peut être aussi avancé une gouvernance budgétaire trop floue. Le manque de visibilité sur la programmation pluriannuelle des finances publiques, combiné à des ajustements souvent conjoncturels, rend la stratégie française difficile à suivre. De plus, il a été reproché aux hauts fonctionnaires de l’État d’avoir fait de nombreuses erreurs de calcul ces dernières années en matière de recettes fiscales, et donc de déficit. L’écart entre les estimations et la réalité se compte parfois en milliards d’euros. Ce flou nuit à la crédibilité de l’État vis-à-vis de ses partenaires et des marchés financiers.
Les recommandations du FMI pour redresser les finances publiques
Face à une trajectoire jugée préoccupante, le FMI propose à la France une série de recommandations pour restaurer la soutenabilité de ses finances publiques. Le Fonds ne prône pas à tout prix pour l’austérité, il plaide plutôt pour une stratégie équilibrée, qui combine une réduction ciblée des dépenses, un soutien à la croissance et une adaptation aux nouvelles contraintes financières.
Réduire la dette tout en recentrant les priorités de dépenses
Pour restaurer la soutenabilité de ses finances publiques, le FMI invite la France à engager une réduction progressive mais crédible de sa dette publique. L’objectif n’est pas de mettre en œuvre une austérité brutale, mais de mieux cibler les efforts afin de recentrer les dépenses sur les priorités économiques et sociales.
Le FMI souligne que, dans la continuité de la loi de finances pour 2025, les autorités sont déterminées à prendre les mesures nécessaires afin de ramener le déficit au-dessous de 3 % du PIB d’ici à 2029, comme le pays s’est engagé à le faire. Cependant, le Fonds juge que cet ajustement financier doit encore être étayé par un ensemble de mesures bien définies et crédibles, et reste soumis à des risques de mise en œuvre.
Des efforts budgétaires supplémentaires significatifs seront cruciaux pour reconstituer des marges de manœuvre. Cela permettra d’absorber les besoins de dépenses croissants, et de placer la dette sur une trajectoire descendante. Ainsi, les services du FMI recommandent un ajustement structurel important de 1,1 % du PIB en 2026, suivi d’environ 0,9 % du PIB par an en moyenne à moyen terme. C’est à peu près ce qu’ont prévu les autorités, même si de nombreuses inconnues demeurent.
La mise en œuvre de cette consolidation budgétaire va nécessiter des mesures décisives et des décisions difficiles pour garantir l’équité et la justice. Compte tenu du taux de prélèvements obligatoires par rapport au PIB déjà élevé en France, le FMI précise que toute nouvelle mesure fiscale devrait être ciblée sur la réduction des dépenses fiscales et sociales inefficientes et sur la lutte contre l’évasion fiscale. De plus, les autorités françaises devraient s’attacher à rationaliser les dépenses publiques et à en renforcer l’efficience, au moyen d’une action concertée à tous les niveaux d’administrations publiques, c’est-à-dire l’État, les administrations de sécurité sociale et les collectivités territoriales.
Enfin, le Fonds incite les autorités à prendre des mesures pour renforcer les prévisions de finances publiques et les contrôles budgétaires, notamment à cause des récents dérapages budgétaires et des approximations dans les estimations.
Soutenir l’emploi et la productivité
Au-delà du redressement budgétaire immédiat, le FMI insiste sur un levier essentiel pour assurer la viabilité à long terme des finances publiques françaises, celui du renforcement de l’emploi et de la productivité. Ces deux dimensions sont, en effet, fondamentales pour soutenir la croissance économique à plus long terme, élargir l’assiette fiscale et réduire durablement les déficits.
Le Fonds Monétaire International souligne que stimuler la faible croissance de la productivité est essentiel pour soutenir les perspectives économiques de la France, compte tenu des besoins importants de consolidation budgétaire. L’écart de revenu par habitant entre la France et les États-Unis s’est creusé depuis le début des années 2000 et dépasse aujourd’hui 20 %, principalement en raison d’une productivité et d’un emploi plus bas en France. Les réformes structurelles sur l'économie globale peuvent jouer un rôle crucial pour soutenir le potentiel de production, tout en facilitant les efforts de consolidation budgétaire. Par exemple, le FMI explique qu’une augmentation de 0,3 point de pourcentage de la croissance potentielle du PIB pourrait contribuer à réduire la dette publique de près de 10 % du PIB à long terme.
Le FMI explique que la France peut par exemple capitaliser sur les transitions écologique et numérique en intensifiant ses efforts pour soutenir l’innovation et l’accès aux capitaux. L’avantage comparatif de la France dans les technologies à bas carbone, et son potentiel pour devenir un pôle d’innovation européen dans l’intelligence artificielle, peuvent contribuer à promouvoir le développement de nouvelles technologies et soutenir la croissance.
Pour soutenir l’entrepreneuriat, le FMI juge que les politiques devraient se concentrer sur la réduction des barrières réglementaires à l’entrée et sur la baisse de la charge administrative. Le projet de loi de simplification de la vie économique, actuellement en discussion, constituerait une étape importante pour réduire davantage la charge réglementaire et rationaliser les normes, en particulier pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME). Le FMI prône aussi l’approfondissement du marché unique européen.
Par ailleurs, des efforts soutenus pour promouvoir l’emploi et la qualité du travail restent essentiels pour faciliter les transitions verte et numérique en cours, dans un contexte de vieillissement de la main-d’œuvre, et pour stimuler la croissance de la productivité. Bien que les taux d’emploi aient augmenté, ils restent faibles dans certaines catégories de la population par rapport à d’autres pays, notamment pour les jeunes et les personnes âgées.
S’adapter à un paysage financier complexe
Dans ses recommandations, le FMI insiste sur la nécessité pour la France de repenser sa stratégie budgétaire en fonction d’un environnement financier profondément transformé. Depuis la fin des politiques monétaires ultra-accommodantes, le contexte est marqué par des taux d’intérêt durablement plus élevés, une volatilité accrue sur les marchés financiers et une plus grande sensibilité des États à la perception de leur risque budgétaire. Ces éléments doivent donc être pris en compte.
Toutefois, le FMI souligne que le secteur bancaire français a bien résisté aux récents chocs, soutenu par des normes de prêt prudentes et de solides coussins de précaution. Malgré une forte incertitude, les risques pour la stabilité financière restent contenus. De plus, les banques françaises ont fait preuve de résilience lors de tests de résistance menés à partir de scénarios géopolitiques et de récessions sévères (simulations réalisées pour évaluer la solidité des banques).
Cependant, la France doit quand même continuer à adapter ses outils de supervision financière et politique au paysage financier qui est de plus en plus complexe et en constante évolution.
Les liens entre le système bancaire, les compagnies d’assurances, et les marchés de financement nationaux justifient, selon le FMI, une surveillance continue et étroite. Les fonds d’investissement possèdent suffisamment de liquidités pour résister à de grands chocs de remboursement, et les liquidités détenues par les banques françaises peuvent absorber des chocs potentiels de marché. Néanmoins, dans un contexte d’incertitude mondiale et d’épisodes de forte volatilité des marchés, il est possible de renforcer davantage la surveillance en améliorant le suivi et le partage des données, ainsi qu’en renforçant la collaboration entre les superviseurs des institutions financières non bancaires en France et au niveau de l’UE.

Que peut faire la France ? Quels choix budgétaires pour demain ?
À la lumière du diagnostic posé par le FMI, la France se trouve à un tournant budgétaire. Elle ne peut plus se contenter de réponses ponctuelles ou d’ajustements à la marge. Il lui faut définir une stratégie cohérente de moyen terme, à la fois crédible sur le plan financier et soutenable sur le plan social. L’enjeu est clair, à savoir celui d’assurer l’avenir des finances publiques tout en préparant l’économie française aux défis structurels à venir. Il en va peut-être de la pérennité de la France.
Le premier levier repose sur un réexamen des priorités de l’action publique. Il ne s’agit pas simplement de dépenser moins, mais de choisir où et comment mieux dépenser. Cela implique de renforcer les dépenses utiles à la croissance, comme par exemple celles liées à l’éducation, à l’innovation, à l’investissement et à la transition énergétique, tout en réduisant celles dont l’efficacité est moindre. Ce recentrage suppose une capacité politique à arbitrer, à rendre des comptes, et à assumer des décisions parfois impopulaires.
Le deuxième levier majeur est l’engagement de réformes fiscales structurantes. Sans nécessairement augmenter la pression fiscale globale, la France pourrait revoir certaines niches, moderniser son système d’imposition et lutter plus efficacement contre l’évasion. Une fiscalité plus juste, plus lisible et plus incitative permettrait de mobiliser des ressources sans casser la dynamique économique.
Enfin, la réussite de cette trajectoire budgétaire repose sur une gouvernance plus lisible et plus stable. L’instauration d’une règle de dépense crédible, la publication d’objectifs à cinq ou dix ans, ou encore une plus grande transparence sur les hypothèses économiques renforceraient la confiance des citoyens comme des marchés.
Ces choix budgétaires sont à la fois capitaux et compliqués, puisqu’ils s’inscrivent dans un contexte changeant, avec une fragmentation géopolitique, une forte tension sociale, un vieillissement démographique, une incertitude climatique, etc. La France doit donc faire preuve de lucidité et de volontarisme pour adapter sa politique économique sans tarder et ainsi assurer son avenir. Ce sont les décisions prises aujourd’hui qui façonneront l’équilibre budgétaire de demain.