
Comprendre les activités économiques essentielles est fondamental pour mieux comprendre l’économie et pour saisir les dynamiques de notre monde. L’économie, bien que complexe en apparence, repose sur trois piliers principaux, à savoir la production, la répartition des richesses, et le choix des dépenses. Ces trois éléments interagissent pour façonner la croissance et le développement économique des sociétés.
La production est le processus par lequel les ressources sont transformées en biens et services. C’est le moteur de toute économie, permettant de satisfaire les besoins et les désirs des individus.
La répartition des richesses concerne la distribution des revenus et des ressources au sein de la société, d’un pays ou même d’un continent ou du monde. Elle est souvent source de conflits, parce que chaque agent économique veut sa part du gâteau, parfois au détriment des autres. La répartition des richesses a une influence directe sur la cohésion sociale et même sur le bien-être des individus.
Le choix des dépenses se rapporte aux décisions prises par les consommateurs, les entreprises et les gouvernements sur l’utilisation des ressources et des richesses d’une manière générale. Ces choix faits par les agents économiques déterminent la demande de biens et de services et influencent la croissance économique.
Afin de tout comprendre à cet article ou si vous l’avez manqué, je vous recommande d’aller lire le précédent intitulé : Tous les individus et toutes les entreprises ont des besoins.
La production
L’activité économique met en jeu une grande variété de biens. Néanmoins, ils ne constituent pas un ensemble économique homogène, puisque ces biens n’interviennent pas tous à la même place, ni avec le même rôle dans l’activité économique.
Les entreprises produisent des biens économiques et des services. L’État et les administrations d’une manière générale produisent aussi, mais seulement des services.
La quantité totale des biens et des services qui sont disponibles sur le marché correspond à l’offre. Cette dernière est complémentaire avec la demande, qui correspond à la quantité de biens et de services qui est réclamée par les acheteurs (et cela à un prix donné).
Plusieurs catégories de biens existent
Il existe plusieurs et différentes catégories de biens.
En effet, il y a les biens de consommation, qui sont détruits par l’usage qui en est fait. Par exemple, c’est le cas d’un croissant qui est mangé. Cela signifie donc que consommer équivaut à détruire. Ils ne servent pas la production et par conséquent, ne procurent aucun revenu pour le futur.
Il y a les biens d’investissement et de production qui servent à produire d’autres biens. Ceux-là servent donc la production et permettent d’obtenir des revenus sur le long terme. Il s’agit par exemple du four à pain qui servira à faire cuire le pain et les croissants qui seront vendus.
Il y a les biens intermédiaires qui sont incorporés au processus de fabrication. C’est par exemple le cas de la farine qui va être intégrée aux produits fabriqués.
Enfin, il y a les biens collectifs qui appartiennent à tout le monde et qui ne sont pas détruits à la première utilisation. L’un des exemples les plus marquants est celui de la route. En effet, quand un automobiliste utilise une route avec sa voiture, il utilise un service qui est celui de la voirie, et cela, pour la satisfaction de ses besoins personnels, ce qui signifie qu’il consomme. Cependant, il n’est pas le seul à utiliser la route, de nombreux autres automobilistes l’utilisent en même temps que lui. Tous ensemble, ils consomment donc un service qui est fourni par la collectivité, dans la mesure où cette route fait partie du domaine public, ce qui veut dire qu’elle appartient à tout le monde.
La grande partie des services financés par l’État ou par les collectivités publiques ou qui dépendent de leur administration entrent dans cette catégorie des biens collectifs. Il s’agit par exemple des hôpitaux, de l’éclairage public, du secteur de la défense, etc.
Les effets de la production sur l’environnement sont de plus en plus pris en compte
La production de biens est inégale suivant les pays. Elle profite essentiellement aux pays les plus développés et peu aux pays pauvres. Le mode de production actuel, basé sur la surconsommation, risque de mettre en danger l’environnement et la santé des Hommes.
La contestation de la production en raison de ses effets sur l’environnement est de plus en plus fréquente. Cela reflète une prise de conscience des impacts négatifs de l’activité humaine sur la planète. Les conséquences néfastes des modes de production actuels sont nombreuses, cela va des émissions de gaz à effet de serre, à la pollution de l’air, de l’eau et des sols, en passant par la perte de biodiversité. Face à ces nombreux enjeux environnementaux, les consommateurs cherchent à être plus responsables, les mouvements écologistes mènent des actions, parfois violentes, et les gouvernements interviennent pour promouvoir des pratiques plus durables, à travers des subventions ou des législations.
Une partie des consommateurs cherchent à adopter des comportements respectueux de l’environnement en choisissant notamment des produits écoresponsables. Cela pousse les entreprises à orienter une partie de leur production et de leurs produits vers cette demande. Par ailleurs, les États et gouvernements mettent en place des politiques publiques ambitieuses, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à favoriser une croissance verte. La transition vers une économie durable est essentielle pour préserver notre planète et assurer le bien-être des générations futures.
La répartition des richesses
Tous les participants à la production perçoivent un revenu correspondant à leur contribution à l’activité productive. Les salariés apportent leur travail et perçoivent un salaire. Tandis que ceux qui possèdent le capital se partagent l’excédent de la richesse créée, notamment sous la forme de dividendes. L’État, quant à lui, prélève des impôts, taxes et cotisations pour financer ses dépenses.
La répartition des richesses crée des désaccords entre les différents agents économiques
La répartition des richesses crée des désaccords dans la mesure où chaque partie tire la corde de son côté. En effet, le but des entreprises est de faire des bénéfices, afin d’investir pour assurer sa pérennité, mais également pour verser des dividendes à ses actionnaires. Les salariés, quant à eux, veulent de bons salaires et des avantages, ce qui peut aller à l’encontre de ce que désire l’entreprise, représentée par ses actionnaires et ses dirigeants. Il ne faut pas non plus oublier l’État qui veut aussi récupérer une partie de l’argent des entreprises et des ménages pour alimenter son budget. En prélevant une partie des bénéfices des entreprises et des revenus des salariés, l’État veut financer ses dépenses, c’est-à-dire ses frais courants (salaires des fonctionnaires, diverses charges, etc), mais aussi ses investissements et les dépenses relatives au modèle social (retraites, aides sociales, etc).
Lorsque la croissance est bonne et qu’il y a de la création de richesse, chaque partie revendique sa part, parfois au détriment de celle des autres, ce qui peut créer des tensions. Cela se traduit généralement au niveau national (avec les syndicats de salariés ou de patronat) par des manifestations ou des grèves organisées par les syndicats de salariés et du lobbying auprès des responsables politiques pour le patronat. Cela se manifeste aussi la plupart du temps lors des négociations entre les principaux syndicats représentants les salariés et les employeurs.
En France, l’État intervient beaucoup dans la sphère économique, contrairement à ce qui se fait dans les pays anglo-saxons
En France, l’État intervient beaucoup dans la sphère économique et a un rôle très actif. Effectivement, il y a de nombreux impôts et taxes qui pèsent sur les entreprises et sur les salariés et ménages. En même temps, il y a une forte redistribution avec de nombreuses aides sociales. L’État, à travers ce fonctionnement, tente de réduire les inégalités et d’aider les plus pauvres et les personnes les plus vulnérables. Par ailleurs, l’État met également en place des dispositifs afin de permettre un meilleur partage des richesses (des lois, des subventions, des exonérations de taxes, etc).
D’autres pays, notamment les pays anglo-saxons, comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, sont beaucoup plus axés sur le concept de liberté. Cela implique une moindre intervention de l’État dans la sphère économique. Il y a donc par exemple moins d’impôts, de taxes et de normes, mais il y a aussi moins de protections pour les individus et moins de subventions ou d’aides pour les entreprises. L’État intervient aussi moins pour redistribuer les richesses, ce qui peut avoir pour conséquence de plus grandes inégalités économiques. En effet, les pays anglo-saxons sont considérés comme des pays inégalitaires, avec de grands écarts entre les plus riches et les plus pauvres.
Le rôle de l’État et de la cohésion sociale
L’argent récupéré par l’État et par les diverses collectivités locales vise aussi à entretenir les biens collectifs, qui vont ensuite servir les entreprises et les ménages. Par exemple, les routes sont indispensables à l’activité économique pour permettre le déplacement des personnes et des marchandises. Avoir des infrastructures performantes est l’une des conditions indispensables à l’efficacité économique.
Une certaine égalité économique est indispensable afin d’avoir et de maintenir un minimum de cohésion sociale. En effet, la cohésion sociale est caractérisée par trois composantes, à savoir l’égalité, le lien social et l’unité. Il s’agit donc d’un état social dans lequel les écarts entre les différents individus et groupes sociaux sont réduits, ou en tout cas acceptables et où les individus sont insérés dans des liens d’appartenance qui leur donne le sentiment de faire partie d’une communauté.
Au-delà de la répartition des richesses au niveau d’un pays, la question se pose aussi au niveau des zones économiques, comme par exemple l’Union européenne, au niveau des continents, et même au niveau mondial. En effet, certaines zones sont plus riches que d’autres et ont tendance à le rester. Néanmoins, les dynamiques de croissance et de développement peuvent être différentes d’une zone à l’autre et des transferts de richesse peuvent s’opérer, enrichissant certaines zones ou pays et par effet miroir, appauvrissant d’autres zones ou pays.
Le choix des dépenses
Les revenus issus de la production sont principalement affectés à des dépenses. Il existe deux types de dépenses.
D’une part, les dépenses de consommation qui visent à se procurer des biens et des services qui sont détruits au cours de l’acte de consommation. La satisfaction du besoin est alors immédiate.
D’autre part, les dépenses d’investissement qui visent à acquérir un capital technique dans le but de produire des biens. La satisfaction est indirecte et différée.
Les revenus qui ne sont pas affectés à la consommation sont affectés à l’épargne.
La demande peut être solvable, ou non
La science économique n’étudie pas de manière directe les besoins (comme le fait de manger ou de se vêtir par exemple), mais ce que cela sous-entend et qui est appelée la demande. Cette dernière correspond à la quantité de biens et de services qui est réclamée par les acheteurs (et cela à un prix donné). Elle est complémentaire de l’offre, qui correspond à la quantité totale des biens et des services qui sont disponibles sur le marché et mis à disposition par les entreprises.
Pour revenir à la demande, elle peut être solvable (c’est-à-dire quand l’agent économique concerné a le pouvoir d’achat nécessaire pour le paiement), ou non. La demande est considérée comme solvable quand le besoin s’accompagne d’une offre d’échange ou d’une contre-prestation, qu’elle soit en nature (comme le troc par exemple), ou en monnaie (à travers un échange monétaire). Par exemple, échanger du maïs contre des vêtements est du troc, alors qu’échanger du maïs contre de la monnaie, puis ensuite de la monnaie contre des vêtements correspondent à des échanges monétaires.
À l’inverse, lorsqu’un individu qui éprouve un besoin ne peut rien proposer en contrepartie, alors la demande n’est pas solvable. Une économie de marché, entendue au sens strict, ne connaît que la demande solvable, puisque tout est basé sur l’échange économique. Dans un système comme celui-là, les consommateurs qui ne peuvent pas proposer de contrepartie, c’est-à-dire qui ne sont pas solvables, en sont exclus.
Tous les agents économiques doivent réaliser des arbitrages dans leurs dépenses
Dans la mesure où les revenus des individus ne sont pas illimités, et par prolongement leur pouvoir d’achat non plus, ils sont obligés de réaliser des arbitrages économiques.
Un exemple connu pour illustrer ce sujet est celui de la valise. Lorsqu’il faut préparer sa valise avant un voyage, il est impossible de tout emporter. Il faut donc prendre les objets qui vont satisfaire les besoins les plus urgents. Une fois que cela est fait, il est possible de faire des arbitrages, comme par exemple rajouter une chemise en enlevant une paire de souliers, ou alors en ajoutant un livre, mais en enlevant un vêtement, etc. L’objectif est bien entendu que tout soit présent dans un rapport raisonnable en fonction de ce dont l’on aura besoin.
La valise sera idéalement réalisée quand l’utilité des objets pris (à savoir les vêtements, les chaussures, etc) sera à la même hauteur pour tous les objets, et que leur utilité sera plus grande que les objets laissés à la maison. Au-delà de cet exemple, toute la vie d’un individu est dirigée de la même manière, en un savant équilibre entre les moyens et les besoins.
Au-delà des individus, les entreprises et les États font aussi des choix. En effet, une entreprise doit arbitrer entre plusieurs investissements à réaliser, ou sur la manière dont il faut utiliser l’argent (investir, épargner, embaucher, verser des dividendes, augmenter les salaires, etc). Les États, quant à eux, doivent aussi choisir entre différentes dépenses et en plus, en sélectionnant qui en sera les bénéficiaires (investir dans l’éducation, la santé, les infrastructures ou autres, recruter des fonctionnaires, baisser les impôts, aider les ménages ou les entreprises, réduire l’endettement public, etc). Chacune des décisions prises peut avoir des conséquences majeures, et parfois durables, sur plusieurs années ou décennies, et dans le cas de l’entreprise, mettre en péril sa pérennité. Les arbitrages ne doivent donc pas être faits à la légère et nécessitent des réflexions et des anticipations sur leurs effets.
Lors d’une crise économique, le pouvoir d’achat a tendance à diminuer, ce qui oblige les agents économiques à faire des choix et à arbitrer entre telle ou telle dépense. En effet, pour résister, les ménages ont tendance à piocher dans leur épargne et à diminuer leur consommation. De nombreux États sont endettés, ce qui les empêchent d’agir comme ils le souhaiteraient, en mettant par exemple en place de vastes plans de relance. C’est même l’inverse qui se produit souvent, puisque l’État est aussi impacté par une crise (avec une hausse des dépenses et une baisse des recettes fiscales), ce qui creuse ses déficits et par prolongement, la dette publique. Cela a pour conséquence de réduire ses marges de manœuvre.
Face à une crise économique majeure, il n’y a pas de solutions miracles, à part tenter de s’adapter, autant de la part des ménages, que des entreprises et de l’État, en attendant de meilleurs vents.