Taux du livret A : avec la baisse au 1er août 2025, faut-il retirer son argent ?

 

Taux du livret A : avec la baisse au 1er août 2025, faut-il retirer son argent ?
Taux du livret A : avec la baisse au 1er août 2025, faut-il retirer son argent ?

 

C’est désormais officiel : le taux du Livret A baissera au 1er août 2025, pour passer de 2,4 % à 1,7 %. Cette annonce, attendue mais redoutée par de nombreux épargnants, relance un vieux débat : le Livret A vaut-il encore le coup ? Au vu de la situation nationale et internationale très tourmentée, nombreux sont ceux qui s’interrogent. Le produit d’épargne préféré des Français, détenu par plus de 80 % d’entre eux, et apprécié pour sa simplicité et sa sécurité, semble aujourd’hui perdre en efficacité face à la chute de son taux.

Derrière cette baisse se cachent des règles de calcul précises, liées à l’évolution de l’inflation et des taux interbancaires. Si l’ajustement était prévisible avec la baisse de l’inflation, il n’en reste pas moins frustrant pour des millions de Français qui y placent une partie importante de leur argent. Et l’inquiétude est d’autant plus forte que le LDDS, qui suit exactement le même taux, est lui aussi concerné. Seul le LEP, réservé aux ménages modestes, tire son épingle du jeu avec un rendement supérieur.

Avec une baisse du taux d’intérêt au 1er août 2025, l’épargne placée sur ces livrets réglementés rapportera forcément moins. Mais il ne s’agit probablement que de quelques dizaines d’euros en moins et avec une inflation prévue à 1 % en 2025, le rendement net reste positif.

Face à cette situation, une question s’impose : faut-il laisser son argent sur le Livret A ou chercher des placements plus rémunérateurs ? Pour y répondre, il faut mesurer l’impact concret de cette baisse sur son épargne, évaluer les options existantes et réfléchir à de nouvelles stratégies. Car si le Livret A reste utile comme filet de sécurité, il n’est pas forcément la meilleure solution pour faire fructifier son argent.

Ainsi, l’idéal est de laisser quelques mois de salaires en précaution sur le Livret A et de réorienter l’argent dont on n’a pas besoin immédiatement sur des supports plus rémunérateurs. Parmi les produits réglementés, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) est le plus performant, mais réservé qu’à une partie de la population. L’assurance-vie est une autre option intéressante, avec des fonds euros sécurisés et des placements plus risqués. Il y a également les comptes à terme avec des taux souvent plus élevés, mais une épargne bloquée pendant une période définie. Enfin, pour les plus téméraires, la Bourse, à travers un PEA peut être une bonne solution pour le moyen et long terme.

 

Qu’est-ce que le Livret A et à quoi sert-il ?

Créé en 1818, le Livret A est aujourd’hui le produit d’épargne le plus populaire en France. Il s’agit d’un compte d’épargne réglementée, garanti par l’État, dont le fonctionnement et le taux sont fixés par les pouvoirs publics. Chaque résident Français peut en ouvrir un, auprès de sa banque, de La Poste, de la Caisse d’Épargne, et même auprès de la plupart des banques en ligne, dans la limite d’un seul Livret A par personne. Aujourd’hui, plus de 80 % de la population détient un Livret A (et même 83 % fin 2024 selon la Banque de France), soit environ 58 millions de Français (sur plus de 68 millions).

À la fin de l’année 2024, l’encours de l’épargne sur le livret A atteignait 432 milliards d’euros selon la Banque de France. En 2024, la somme moyenne détenue s’établissait à 7 482 euros, soit une augmentation de plus de 400 euros par rapport à 2023, ce qui cache en réalité de grandes disparités (avec certains au plafond et d’autres avec très peu). Effectivement, plus de la moitié des épargnants ont moins de 3 000 euros sur leur livret A.

Ce placement se distingue par sa simplicité d’utilisation. En effet, il est sans frais d’ouverture, ni de gestion, et les retraits ou versements sont libres à tout moment. Le plafond du Livret A est fixé à 22 950 euros pour les particuliers (en dehors des intérêts capitalisés qui peuvent se rajouter). L’un des grands avantages du Livret A réside dans sa fiscalité, puisque les intérêts perçus sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.

Le rôle du Livret A dépasse la simple épargne individuelle. Les fonds déposés servent en grande partie à financer des projets d’intérêt général, notamment dans le secteur du logement social, la politique de la ville, ou encore la transition énergétique. C’est un outil à double vocation : protéger l’épargne des Français tout en soutenant l’investissement public.

Concrètement, les Français déposent leur argent sur les livrets A qu’ils ont auprès de leurs banques. À partir de là, 40 % de l’argent collecté est géré par les banques qui rémunèrent les épargnants, et les 60 % restants sont centralisés à la Caisse des Dépôts et des Consignations qui les investit dans des projets d’intérêt général (notamment dans la construction de logements sociaux et d’infrastructures).

La Caisse des dépôts précise sur son site internet que la grande majorité de l’argent qu’elle collecte (environ 70 %, soit 189 milliards d’euros en 2018) est convertie en prêts pour financer le logement social, des opérations de renouvellement urbain ou encore des infrastructures diverses pour les collectivités locales (hôpitaux, universités, transports, réseaux d’eau, très haut débit numérique, etc). Ce financement prend la forme de prêts à des taux privilégiés de long ou très long terme (jusqu’à 80 ans), particulièrement adaptés à ce type de grands projets.

 Les 30 % restants sont placés dans des actifs financiers (essentiellement des obligations et des actions dans des entreprises françaises) qui rémunèrent l’épargne et garantissent sa liquidité en cas de retrait des épargnants.

 

Comment est calculé le taux du livret A et pourquoi baisse-t-il ?

Le taux du Livret A ne varie pas au hasard. En effet, il est encadré par une formule officielle, révisée deux fois par an, en janvier et en juillet, pour une application les 1er février et 1er août. Cette formule est définie par la Banque de France, mais sa décision finale dépend du gouvernement, et notamment du ministre de l’Économie. Le calcul repose sur la moyenne entre l’inflation (c’est-à-dire la hausse des prix) des six derniers mois (hors tabac) et les taux interbancaires à court terme en zone euro. Le résultat est ensuite arrondi au dixième de point le plus proche, avec un taux plancher de 0,5 %.

Et justement, la baisse du taux du Livret s’explique directement par la forte diminution de l’inflation (c’est-à-dire la hausse des prix) ces derniers mois. Ainsi, sa moyenne annuelle (hors tabac) s’est établie à 0,9 % sur les six premiers mois de l’année, contre 2,3 % à la même période en 2024. La Banque de France prévoit même une inflation de seulement 1 % pour l’année 2025. Il est aussi à noter l’influence de la baisse des taux de la Banque Centrale Européenne (BCE).

L’objectif de cette formule de calcul dont la réforme date de 2018 (avec une mise à jour en 2021) est de garantir à la fois un rendement raisonnable pour les épargnants et la stabilité du financement public du logement social, qui dépend en grande partie des fonds déposés sur le Livret A.

Mais cette formule n’est pas toujours strictement appliquée. Depuis 2023, le gouvernement a fait usage à plusieurs reprises de son pouvoir de dérogation. En maintenant le taux à un niveau fixé politiquement, l’État tente de trouver un compromis entre le soutien au pouvoir d’achat des épargnants et la maîtrise du coût des prêts accordés aux organismes du logement social, tels que OPAC, OPH, ou Entreprises Sociales de l’Habitat.

Ce fonctionnement s’applique aussi au LDDS, dont le taux est toujours strictement aligné sur celui du Livret A. En revanche, le LEP, réservé aux ménages modestes, bénéficie d’un taux plus élevé, afin de protéger leur épargne et leur pouvoir d’achat. Ainsi, le LEP prend généralement le taux du livret A auquel on rajoute 0,5 %, ce qui aurait dû donner un taux de 2,2 %. Mais le gouvernement, sur conseil de la Banque de France, a décidé de porter son taux à 2,7 %.

 

Taux du livret A : avec la baisse au 1er août 2025, faut-il retirer son argent ?
Taux du livret A : avec la baisse au 1er août 2025, faut-il retirer son argent ?

 

Quel est le nouveau taux du Livret A au 1er août 2025 ?

À partir du 1er août 2025, le taux du Livret A sera fixé à 1,7 %, contre 2,4 % auparavant. Cette baisse était attendue, bien que certains espéraient un maintien, au nom de la stabilité de l’épargne populaire. Le gouvernement a suivi les recommandations de la Banque de France, qui proposait un taux conforme à la formule officielle.

Ce nouveau taux concerne également le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire) et le Livret Bleu du Crédit Mutuel (équivalent au Livret A), qui évoluent systématiquement de manière identique au Livret A. Il touche donc une part importante des Français, puisque ce sont plus de 80 % des Français qui sont concernés.

En valeur absolue, un taux de 1,4 % reste supérieur à l’inflation (prévue à 1 % en 2025 selon la Banque de France), ce qui procure un rendement net, même s’il faut avouer qu’il est faible.

Par contraste, le LEP (Livret d’Épargne Populaire) reste plus attractif, avec un taux maintenu à 2,7 % au 1er août 2025, soit bien supérieur à l’inflation prévue. Cette différence reflète sa vocation sociale, puisqu’il est réservé aux ménages modestes. L’accès au LEP reste, en effet, limité par des plafonds de revenus, et beaucoup de Français n’y sont pas éligibles.

 

Quel est l’impact de la baisse du taux du livret A sur votre épargne ?

La baisse du taux du Livret A à 1,7 % au 1er août 2025 va avoir des conséquences directes sur le rendement de votre épargne, même s’il peut paraître faible pour un certain nombre de personnes. Pour rappel, l’inflation est prévue à 1 % cette année par la Banque de France.

Par exemple, si vous aviez très exactement 1 000 euros au 1er janvier 2025 sur votre Livret A et que vous n’y touchez pas, vous devriez recevoir 21 euros d’intérêts annuels à la fin de l’année ou lors des premiers jours de l’année prochaine. Avec 10 000 euros, ce sera 210 euros. Pour un Livret A rempli au plafond, soit 22 950 euros, les intérêts annuels grimpent à plus de 480 euros.

Ainsi, si vous laissez 10 000 euros sur un Livret A pendant un an, la baisse du taux va impacter l’épargne sur les 5 mois restants de 2025 (sans compter le premier de l’année prochaine) et va représenter une perte de 30 euros d’intérêts.

Cela ne représente pas une somme énorme, mais cela reste tout de même un “gain” supérieur à l’argent que vous auriez perdu avec l’inflation, étant donné que le taux du livret A sera supérieur.

Le constat est identique pour le LDDS, dont le taux est identique à celui du Livret A. Les épargnants qui utilisent les deux livrets vont donc voir leurs revenus d’intérêts diminuer de façon parallèle. Ceux ayant un LEP ou pouvant l’avoir seront davantage préservés, avec un taux d’intérêt bien supérieur.

Pour de nombreux Français, cette baisse du taux du Livret A pose donc une vraie question de stratégie. Faut-il continuer à privilégier la sécurité au détriment de la performance ? Ou envisager d’autres solutions, et si oui, lesquelles ? 

 

Faut-il retirer son argent du Livret A ?

La baisse du taux du Livret A relance une question que se posent de nombreux épargnants, à savoir faut-il conserver son argent sur ce placement ou le déplacer ailleurs ? Avec un rendement désormais fixé à 1,7 %, le Livret A rapporte de moins en moins et un peu plus que l’inflation. Pourtant, cela ne signifie pas automatiquement qu’il faut en sortir.

Le principal atout du Livret A reste sa sécurité totale. En effet, le capital est garanti par l’État, les fonds sont disponibles à tout moment sans frais, et les intérêts sont exonérés d’impôts. Pour une épargne de précaution ou un besoin de liquidités en cas d’imprévu, il reste difficile de trouver un placement aussi simple et sûr. C’est ce qui explique pourquoi plus de 58 millions de Français continuent d’y déposer une partie de leur argent.

Retirer la totalité de son argent du Livret A peut s’envisager, mais uniquement si l’on est prêt à prendre un peu plus de risque, à immobiliser ses fonds plus longtemps et qu’on peut faire face à tous les imprévus. Dans ce cas, des alternatives peuvent être étudiées comme les comptes à terme, l’assurance-vie en fonds euros, voire des SCPI, obligations d’État ou encore actions, pour les profils les plus avertis.

Pour ceux qui possèdent aussi un LDDS, la logique est la même. Le taux étant identique à celui du Livret A, les deux livrets sont interchangeables en termes de rendement et de sécurité. La décision de retrait ou non dépend donc des mêmes critères, le besoin de liquidité, la tolérance au risque, et l’horizon d’épargne.

Quant au LEP, il constitue une exception. Pour les épargnants éligibles, il est pertinent de transférer une partie ou la totalité de son épargne réglementée vers ce livret. Avec un taux de 2,7 %, le Livret d’Épargne Populaire reste le meilleur produit garanti. Retirer de l’argent du Livret A pour le placer sur un LEP est donc une option à envisager en priorité, à condition de ne pas dépasser son plafond de 10 000 euros.

L’idéal est d’utiliser les livrets réglementés, le livret A par exemple, comme une enveloppe pour l’épargne de précaution, c’est-à-dire y conserver entre 3 et 6 mois de salaires en fonction de la situation de chacun. L’objectif de l’épargne de précaution est donc de couvrir 3 à 6 mois de dépenses courantes, afin d’être en capacité de faire face aux imprévus et aux situations compliquées.

Ensuite, l’épargne au-delà de ces montants peut être investie sur d’autres supports, souvent plus contraignants (avec plus de risques ou avec l’argent bloqué un temps), mais également plus rémunérateurs.

 

Taux du livret A : avec la baisse au 1er août 2025, faut-il retirer son argent ?
Taux du livret A : avec la baisse au 1er août 2025, faut-il retirer son argent ?

 

Quelles alternatives au Livret A pour mieux placer son argent ?

La baisse du taux du Livret A (et des livrets réglementés d’une manière générale) au 1er août 2025 pousse de nombreux épargnants à chercher des solutions plus rentables pour faire fructifier leur argent. Si ce livret reste un bon outil pour conserver une épargne de sécurité, d’autres placements peuvent offrir un meilleur rendement, selon les besoins et le profil de chacun.

Parmi les produits réglementés, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) apparaît comme la première alternative à considérer. Avec un taux fixé supérieur et garanti par l’État, il est plus rémunérateur que le Livret A. Il est toutefois réservé aux foyers modestes, selon un plafond de revenus défini chaque année. Pour les épargnants éligibles, ne pas utiliser ce produit est clairement une perte de pouvoir d’achat. Il a toutes les caractéristiques du Livret A, mais avec plus de rendement, ce qui serait dommage de s’en priver. 

La Banque de France explique, dans son rapport sur l’épargne réglementée 2024 sorti mi-juillet 2025, qu’il y a seulement 12 millions de LEP recensés au printemps 2025, alors qu’il y a plus de 19 millions de ménages éligibles. Cela signifie que 7 millions de personnes n’ont pas ce livret réglementé, alors qu’elles y auraient droit, ce qui est dommageable pour leur épargne.

Au-delà des livrets défiscalisés, certains épargnants se tournent vers l’assurance-vie, notamment en fonds euros, qui offre un capital garanti tout en permettant d’obtenir un rendement très souvent supérieur à celui du Livret A. Avec la baisse des taux, de nombreux contrats ont ajusté leur stratégie pour tenter de préserver l’attractivité du fonds en euros. L’assurance-vie permet aussi d’investir en unités de compte, pour les profils qui acceptent une part de risque, avec à la clé un rendement généralement supérieur.

D’autres placements comme les comptes à terme ou les obligations d’État peuvent également offrir des rendements plus intéressants, mais exigent en retour une immobilisation des fonds plus longue. Enfin, les épargnants plus dynamiques peuvent envisager la Bourse, via des ETF ou des actions, en acceptant la volatilité inhérente à ce type d’investissement. Le support idéal pour ce type d’investissement est le PEA (Plan d’épargne en actions). Au-delà de 5 ans, toutes les plus-values sont exonérées d’impôts et seuls les prélèvements sociaux sont à payer.

Par ailleurs, pour les personnes qui ont un horizon d’investissement très long, le PER (Plan d’Épargne Retraite) peut être une bonne solution pour préparer sereinement sa retraite. À long terme, il peut être très rentable, mais il faut accepter que son argent soit bloqué jusqu’à… la retraite.

Depuis la baisse du taux du Livret A au 1er février 2025 (de 3 % à 2,4 %), les Français ont déjà commencé à modifier leurs habitudes d’épargne. En effet, au mois de juin, sur les Livrets A et les LDDS, les dépôts ont été supérieurs aux retraits de 500 millions d’euros, selon les données publiées par la Caisse des dépôts. Cette différence en faveur des dépôts (ou collecte nette) est en baisse sur un an, puisqu’elle était de 1,82 milliard d’euros en juin 2024. Sur les six premiers mois de l’année, la collecte nette pour ces deux livrets atteint 6,03 milliards d’euros contre plus de 15 milliards à la même époque en 2024.

Dans le même temps, l’assurance-vie a engrangé des cotisations record depuis le début de l’année. Ainsi, avec une collecte nette (les dépôts moins les retraits) de 3,8 milliards d’euros, il s’agit du meilleur mois de mai depuis 16 ans, après déjà un record en avril avec 4,4 milliards (meilleur mois d’avril depuis 15 ans).

Dans ce nouveau contexte de taux du Livret A plus bas, le choix de l’alternative dépend de plusieurs critères : le niveau de risque accepté, l’horizon de placement, la fiscalité et la liquidité. Pour une partie de son épargne, il est pertinent de conserver la sécurité du Livret A. Mais pour le reste, il vaut mieux aujourd’hui diversifier ses placements pour protéger son pouvoir d’achat et espérer une meilleure performance.

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