Le courant néo-classique ou néoclassicisme

 

Stanley Jevons, Karl Menger, Léon Walras, Vilfredo Pareto et Alfred Marshall, fondateurs du courant néo-classique
Stanley Jevons, Karl Menger, Léon Walras, Vilfredo Pareto et Alfred Marshall, fondateurs du courant néo-classique

 

Informations principales

À partir de la fin du 19ème siècle, les économistes néo-classiques vont reprendre les principes de la pensée classique. Les auteurs néo-classiques vont utiliser la formalisation mathématique pour démontrer leurs théories. Ils appuient alors leurs raisonnements sur un ensemble de principes qui permettent de proposer un modèle économique de référence.

La thèse centrale de l’École néo-classique est que les marchés ont des mécanismes autorégulateurs. Cela signifie qu’en l’absence d’intervention extérieure (comme celle de l’État par exemple), ces mécanismes autorégulateurs permettent d’obtenir l’optimum économique. Pour les économistes néo-classiques, l’État ne doit donc avoir qu’un rôle très mineur à jouer dans le domaine économique.

Les principaux économistes néo-classiques sont le français Léon Walras, les britanniques Alfred Marshall et William Stanley Jevons, l’italien Vilfredo Federico Pareto et l’autrichien Carl Menger.

La pensée néo-classique a dominé la science économique jusqu’à l’avènement du keynésianisme. Elle s’est ensuite en partie intégrée dans l’École de la synthèse, qui réunit des pans de la théorie keynésienne avec des modèles néoclassiques.

Le terme de néo-classique est parfois employé pour désigner d’autres écoles de pensée comme par exemple celle du monétarisme ou encore celle de la Nouvelle économie classique.

 

L’essentiel de la pensée néo-classique

Les économistes néo-classiques ont principalement gardé de l’école classique la Loi de Say qui stipule que l’offre crée sa propre demande, ainsi que l’idée centrale selon laquelle le libre jeu des marchés et les forces de la concurrence doivent permettre de diminuer, et de résorber les déséquilibres.

Dans cette approche qui est fondée sur l’existence d’un équilibre général de tous les marchés, la crise est théoriquement impossible, les déséquilibres qui peuvent être constatés ne peuvent alors survenir qu’en raison de perturbations extérieures au système (c’est-à-dire exogènes). Pour les néo-classiques, ces perturbations sont généralement causées par l’intervention de l’État qui, par son action, introduit des rigidités et des entraves sur les marchés. De plus, en contrôlant la création de la monnaie, il perturbe les signaux envoyés aux agents par les prix de marché

Les auteurs néo-classiques prolongent ainsi, grâce en particulier à l’usage de la formalisation mathématique, les travaux des premiers auteurs classiques en leur donnant des fondements plus robustes.

Ils utilisent notamment un raisonnement microéconomique (c’est-à-dire l’analyse des relations à petites échelles) à la marge qui est fondé sur le comportement d’un agent rationnel. Celui-ci cherche, grâce à ses arbitrages, à maximiser sa satisfaction en prenant en compte les contraintes qui s’imposent à lui. Ils cherchent aussi à expliquer le fonctionnement général de l’économie de marché

Les économistes néo-classiques s’intéressent notamment aux comportements du consommateur et du producteur.

Les auteurs néo-classiques utilisent le raisonnement à la marge, d’où le terme parfois utilisé de révolution marginaliste. Ils ne raisonnent pas sur des quantités globales ou moyennes, mais sur des unités marginales, c’est-à-dire en prenant en compte la dernière unité.

Ce raisonnement à la marge permet aux économistes néo-classiques de formaliser, avec les mathématiques, leur raisonnement, grâce à l’utilisation des dérivées partielles.

Comme leurs prédécesseurs les auteurs classiques, ils ont cherché à déterminer ce qui procure sa valeur à un bien. Ils considèrent que la valeur d’un bien dépend de l’utilité que le bien en question procure. Cela implique que le prix d’un bien dépend du désir du consommateur de l’acquérir. Cette utilité est forcément subjective et dépend donc des préférences de chaque individu, ainsi que de la rareté du bien.

 

Les fondements de la théorie néo-classique

Les économistes néo-classiques ont notamment basé leurs analyses sur la microéconomie. Comme les économistes classiques avant eux, ils ont cherché à déterminer d’où un bien tire sa valeur. Pour eux, cette valeur est reliée à l’utilité marginale et à la productivité marginale.

 

Un raisonnement microéconomique à la marge

La microéconomie (en opposition avec la macroéconomie) base ses raisonnements sur les comportements économiques individuels. Par conséquent, elle considère que les phénomènes globaux viennent de l’accumulation de ces comportements individuels. 

Les économistes néo-classiques fondent leurs raisonnements sur la microéconomie. Ils étudient donc le comportement d’un individu sur un marché. Sur cette base, ils expliquent le fonctionnement général d’une économie en accumulant les comportements de tous les individus qui la composent. Pour eux, l’économie n’est donc que la somme (c’est-à-dire l’addition) des individus qui la composent.

Pour les néo-classiques, l’individu est rationnel. Chacun d’eux cherche à maximiser sa satisfaction en prenant en compte les contraintes qui s’imposent à lui. Pour cela, il réalise un arbitrage entre les différentes possibilités qui se présentent à lui.

Les économistes néo-classiques se sont intéressés, plus particulièrement, aux comportements des consommateurs et des producteurs.

Le consommateur décide entre acheter tel ou tel produit, mais en cherchant à maximiser sa satisfaction, en prenant en compte la contrainte de son budget, c’est la théorie du consommateur. Cette théorie du consommateur a notamment été développée par Carl Menger.

Le producteur, quant à lui, décide de fabriquer tel ou tel produit dans le but de maximiser son profit, en prenant en compte son coût de production, c’est la théorie du producteur. Cette théorie du producteur a notamment été développée par Léon Walras et William Stanley Jevons.

Les économistes néo-classiques ne raisonnent pas en prenant en compte des quantités globales ou moyennes, mais sur des unités marginales, c’est-à-dire en prenant en compte la dernière unité.

La théorie du consommateur se base alors sur l’utilité (c’est-à-dire la satisfaction) apportée par la dernière unité consommée, c’est l’utilité marginale

La théorie du producteur, quant à elle, se base sur la production qui est tirée par la dernière unité de facteur de production, c’est la productivité marginale

 

L’utilité

Comme leurs prédécesseurs les auteurs classiques, ils ont cherché à déterminer ce qui procure sa valeur à un bien. Ils considèrent que la valeur d’un bien dépend de l’utilité que le bien en question procure. Cela implique que le prix d’un bien dépend du désir du consommateur de l’acquérir. Cette utilité est forcément subjective et dépend donc des préférences de chaque individu, ainsi que de la rareté du bien. Par exemple, un individu va accorder beaucoup plus d’utilité à un verre d’eau s’il est dans le désert, que s’il est en ville.

La valeur d’un bien sur un marché va dépendre de l’utilité qu’il va procurer à son consommateur, et de manière plus précise, de l’utilité que va lui procurer la dernière unité consommée, c’est-à-dire l’utilité marginale. Par exemple, une personne ne va pas chercher à connaître la quantité de chaussures qu’elle doit avoir, mais l’utilité qu’elle retire de la consommation d’une paire de chaussures en plus.

L’utilité marginale d’un bien (un produit ou une marchandise par exemple) est décroissante. Cela signifie qu’au fur et à mesure qu’un bien est consommé, l’utilité de la dernière unité est plus faible que l’utilité de l’avant-dernière unité qui est consommée. Par exemple, une personne qui a très soif va accorder une forte utilité au premier verre d’eau. Cependant, à mesure qu’elle boit des verres d’eau, l’utilité du dernier verre d’eau va diminuer.

Concernant la détermination de la valeur, les économistes néo-classiques ont un raisonnement qui diffère de celui des économistes classiques. En effet, pour les néo-classiques, la valeur ne provient pas du travail qui a été nécessaire à la production du bien comme le pensent les classiques, mais de l’utilité que le bien procure.

 

L’offre et la demande

La demande correspond à la quantité souhaitée d’un bien ou d’un service sur un marché. Elle est décroissante du prix, ce qui signifie que plus le prix est élevé, et plus la demande est faible.

Le principe de l’utilité marginale décroissante permet d’expliquer pourquoi la demande est décroissante par rapport au prix sur un marché. L’utilité est maximisée quand l’utilité accordée à la dernière unité est équivalente au prix, et donc quand l’utilité marginale est égale au prix du marché.

Le prix qu’un individu est prêt à payer afin d’obtenir un bien équivaut à l’utilité maximale qu’il accorde à ce bien. Plus le prix d’un bien augmente, et moins il y a d’individus qui accordent à ce bien cette utilité, moins la demande sera forte.

L’offre correspond à la quantité produite qui est proposée sur un marché par les différentes entreprises. Elle est croissante du prix, ce qui signifie que plus le prix d’un bien est élevé, et plus le nombre d’entreprises qui proposent ce bien va être important.

Les producteurs subissent des coûts de production qui augmentent en même temps que le volume de la production. Les entreprises vont alors chercher à maximiser leurs profits, en prenant en compte la contrainte de ces coûts de production.

Le coût de la dernière unité produite, c’est-à-dire le coût marginal, est croissant. Cela signifie que tant que le coût marginal va être inférieur au prix de vente, le producteur va avoir intérêt à augmenter sa production. Son profit va alors être maximum au moment où le coût marginal sera équivalent au prix de vente. Ce raisonnement permet d’expliquer pourquoi l’offre sur un marché est croissante par rapport au prix.

 

La productivité

Pour produire, un producteur doit réunir deux facteurs de production, que sont le travail (c’est-à-dire les salariés) et le capital (les machines). Pour les économistes néo-classiques, les facteurs de production sont rémunérés selon leur productivité marginale. Cela sous-entend donc qu’il n’y a pas de conflits de classe ou de conflits entre les différentes parties prenantes au sujet de la répartition des profits.

La productivité permet de mesurer l’efficacité des facteurs de production (le travail et le capital donc) et de leur combinaison. Elle correspond au rapport entre d’une part, les quantités produites (ou leur valeur), et d’autre part, les moyens qui sont mis en œuvre pour produire ces quantités.

La productivité du travail, par exemple, correspond au rapport entre d’une part, la quantité produite, et d’autre part, la quantité de travail. Dans ce cas, il s’agit de la productivité moyenne du travail, le capital reste fixe.

La productivité marginale permet de mesurer l’accroissement de la production à la suite de l’augmentation d’une unité de facteur, sachant que l’autre facteur reste stable. Il est possible de calculer la productivité marginale du travail, ainsi que la productivité marginale du capital. Par exemple, la productivité marginale du travail est le rapport entre, d’une part, la variation de la quantité produite et d’autre part, la variation de la quantité de travail nécessaire.

Les économistes néo-classiques ont voulu démontrer que la productivité marginale des facteurs est décroissante. Cela signifie que pour eux, si la production augmente, à un moment, la production qui résulte d’une unité supplémentaire de facteur va être plus faible sur la production de l’avant-dernière unité de facteur. Ce mécanisme correspond à la loi des rendements décroissants. Cette loi trouve notamment son origine dans les travaux de l’économiste britannique classique David Ricardo.

 

Le marché selon les économistes du courant néo-classique

L’économiste français Léon Walras a étudié la notion de marché. L’économiste italien Vilfredo Pareto a repris et approfondi les travaux de Walras.

 

La notion de marché

Le marché est un lieu irréel sur lequel se rencontrent une offre et une demande, en fonction de leur prix respectif. L’offre et la demande évoluent en fonction de ce prix afin d’atteindre l’équilibre. Quand l’offre est supérieure à la demande, alors le prix va baisser pour atteindre cet équilibre, et vice-versa. Pour les néo-classiques, le bon fonctionnement du marché nécessite une flexibilité des prix pour que les ajustements se fassent et donc permettre au marché en question d’être à l’équilibre.

Selon Léon Walras, pour que l’économie atteigne le prix d’équilibre, elle procède par tâtonnement. En effet, pour lui, ce tâtonnement s’explique par la présence d’un agent fictif, à savoir le commissaire-priseur. Concrètement, toutes les demandes, ainsi que toutes les offres d’un bien sur un marché lui sont adressées. À partir de là, si l’offre est supérieure à la demande, alors le commissaire-priseur va annoncer un prix plus bas. Et à nouveau, les consommateurs et les producteurs vont adresser leurs désirs au commissaire-priseur. Si cette fois l’offre est inférieure à la demande, alors le commissaire-priseur va annoncer un prix plus élevé. Ce mécanisme de tâtonnement se reproduit jusqu’à l’équilibre. Le tâtonnement suit en quelque sorte la même logique que le marchandage.

 

La concurrence pure et parfaite

Les économistes néo-classiques considèrent que le marché avec une concurrence pure et parfaite est le meilleur système d’organisation qui existe pour l’économie, car il permet de corriger de manière automatique les déséquilibres. Pour être soumis à la concurrence pure et parfaite, un marché doit respecter cinq propriétés. Ces propriétés sont l’atomicité de l’offre et de la demande, l’homogénéité des produits, la libre entrée et sortie sur le marché, l’information parfaite et enfin, la libre circulation des facteurs de production.

Néanmoins, la concurrence pure et parfaite est un modèle qui est théorique et peut servir de référence. Dans la réalité, aucun marché ne remplit toutes ces conditions.

 

L’atomicité de l’offre et de la demande

L’atomicité de l’offre et de la demande correspond à une situation sur le marché dans laquelle ce dernier est composé d’une grande quantité d’offreurs et d’une grande quantité de demandeurs. Aucun agent économique ne peut influencer, tout seul, le marché. Par exemple, la vente par Internet respecte cette condition dans une certaine mesure. Autant les offreurs que les acheteurs sont très nombreux.

 

L’homogénéité des produits

Un marché sur lequel il y a une homogénéité des produits signifie que les produits qui sont échangés sur ce marché ont des caractéristiques similaires. Ils ne peuvent se différencier alors que par les prix. Par exemple, dans une certaine mesure le marché des offres Internet illimitées. Dans ce cas, les offres sont similaires, seul le prix diffère, pour un résultat similaire (avoir Internet de manière illimitée).

 

La libre entrée et sortie sur un marché

La libre entrée et sortie sur un marché signifie qu’une entreprise peut à tout moment entrer ou sortir du marché, sans que cela ne se traduise par un coût dissuasif qui l’empêche de le faire. Cela implique qu’il ne doit y avoir aucune barrière à l’entrée ou à la sortie du marché. Cependant, il peut exister des contre-exemples. Par exemple, dans certains pays, les opérateurs de téléphone doivent obtenir un agrément qui est seulement délivré par les autorités.

 

L’information parfaite (ou transparente)

Avoir accès à une information parfaite signifie que les offreurs et les demandeurs sont parfaitement informés, et à tout moment de l’état réel du marché, c’est-à-dire concernant les quantités offertes, demandées et des prix pratiqués. Par exemple, c’est le cas du marché financier par Internet, car toute personne a accès aux cours de bourse, et cela, en direct.

 

La libre circulation des facteurs de production (ou la fluidité de l’offre et de la demande)

La fluidité de l’offre et de la demande sous-entend que l’offre peut s’adapter à la demande. Cela suppose donc que les facteurs de production, à savoir le travail et le capital, peuvent être transférés d’un marché à l’autre, c’est ce qui est appelé la libre circulation des facteurs de production. De la même manière, les acheteurs peuvent s’adresser à n’importe quel vendeur. Cependant, il peut, là aussi, y avoir des contre-exemples. Par exemple, les médecins qui travaillent de manière libérale sont trop peu nombreux, surtout dans les zones rurales. En effet, former de nouveaux médecins prend du temps et il faut les inciter ensuite à s’installer dans ces régions et ces endroits où il en manque.

 

L’équilibre général de Léon Walras, auteur français du courant néo-classique

Léon Walras a démontré, de manière mathématique, qu’il existait un équilibre général sur tous les marchés en même temps. En simplifiant le raisonnement, il décrit une économie composée de quatre marchés que sont le marché des biens et services, le marché du capital, le marché du travail et enfin, le marché de la monnaie.

Dans sa logique, tous les marchés sont dépendants les uns des autres. Cela signifie que la variation d’un prix sur l’un des marchés a alors des conséquences sur la demande et l’offre de ce marché, mais également sur la demande et l’offre de tous les autres marchés. Par exemple, si le prix des chaussures augmente, alors les consommateurs seront incités à en acheter moins, et à se reporter par exemple sur les vêtements. Cela va donc provoquer une augmentation de la demande de vêtements. Les producteurs vont voir cette demande augmenter, et cela va les inciter à fabriquer davantage de vêtements. Ils vont donc investir, ce qui va avoir des conséquences sur le marché du capital, et embaucher, ce qui va avoir des conséquences sur le marché du travail.

Pour Léon Walras, si toutes les conditions de la concurrence pure et parfaite sont respectées, alors il est possible d’arriver à une situation où tous les marchés sont à l’équilibre en même temps, c’est ce qu’il a appelé l’équilibre général.

Quand l’équilibre général est atteint, tous les facteurs de production sont utilisés à leurs capacités maximales, le plein-emploi est atteint et tous les consommateurs arrivent à trouver satisfaction de leurs demandes. L’équilibre général de Léon Walras rejoint l’idée de la main invisible d’Adam Smith. Dans tous les cas, si on laisse les marchés fonctionner sans entrave, alors la recherche de l'intérêt particulier amène automatiquement à l'intérêt général.

Vilfredo Pareto a complété les travaux de Léon Walras. En effet, Pareto a démontré que l’équilibre général de Walras permet d’avoir une allocation optimale des ressources. À ce niveau-là, il n’est ensuite plus possible d’augmenter la satisfaction d’un individu sans diminuer celle d’un autre individu, il s’agit donc d’un optimum. C’est ce qui est appelé l’optimum de Pareto. Ce dernier s’applique seulement au niveau de l’équilibre général. Cependant, une situation dans laquelle tous les individus seraient pauvres, à l’exception d’un seul individu très riche est aussi un optimum de Pareto, étant donné qu’il n’est pas possible que l’un des individus pauvres devienne moins pauvre sans diminuer la richesse de la personne riche.

Les économistes néo-classiques présentent des hypothèses qui ne sont pas réalistes. Ces hypothèses servent seulement à démontrer le fonctionnement d’une économie. Leur objectif n’est pas de décrire une réalité, mais d’élaborer et de montrer un modèle qui va servir de base et de référence pour d’autres théories.

 

La politique économique libérale selon le courant néo-classique

Le libéralisme économique correspond à l’ensemble des doctrines et des théories qui sont fondées sur la liberté, c’est-à-dire la liberté d’entreprendre, la liberté d’échanger, la liberté de disposer de sa force de travail, la liberté de jouir du produit de son travail, etc.

Les économistes classiques et néo-classiques après eux sont considérés comme des économistes libéraux.

Le but des politiques économiques libérales visent deux objectifs qui sont complémentaires, d’une part permettre le libre jeu du marché (et donc la concurrence) et d’autre part, avoir une intervention minimale de l’État.

 

Le libre jeu du marché et la concurrence, concepts importants dans le courant néo-classique

La doctrine libérale prône la liberté du marché, ce qui signifie qu’une économie de marché doit supprimer toutes les barrières à la concurrence. Pour les libéraux (comme les classiques et les néo-classiques), seule cette liberté du marché permet aux agents économiques de maximiser leur satisfaction.

Le libre jeu du marché apporte une maximisation de l’utilité des consommateurs et, dans l’autre sens, une maximisation des profits des entreprises.

Le libre jeu du marché correspond, au final, à l’idée de la main invisible d’Adam Smith.

La libre-concurrence correspond à un système économique dans lequel les différents agents économiques (tels que les entreprises ou les ménages par exemple) disposent de la liberté de produire, de consommer, ou encore d’échanger, aux conditions qu’ils souhaitent.

L’apogée de la libre-concurrence est le modèle de concurrence pure et parfaite, même si ce n’est que théorique puisque dans la réalité, une telle concurrence est impossible à atteindre.

Dans cette vision libérale, l’État ne doit pas jouer un rôle actif dans l'activité économique.

 

L’État-gendarme

L’État-gendarme est une vision de l’intervention de l’État dans laquelle ce dernier doit se concentrer sur les fonctions régaliennes, c’est-à-dire la police, l’armée et la justice. Sur le plan économique, il doit seulement veiller au bon fonctionnement du marché et au libre exercice des libertés individuelles. De plus, l’État joue aussi un rôle dans l’émission de la monnaie en surveillant notamment l’inflation. La notion d’État-gendarme s’oppose à celle d’État-providence (dans laquelle l’État intervient beaucoup plus et doit protéger davantage la population).

Les économistes libéraux (tels que les classiques et les néo-classiques) reconnaissent qu’il y a un intérêt à l’intervention de l’État dans l’activité économique, mais pour seulement deux catégories de besoins. Ces besoins sont, d’une part, les activités qui ne sont pas rentables pour les entreprises privées, comme c’est le cas par exemple des grands travaux sur le long terme ou qui nécessitent d’investissements très importants. Et d’autre part, les activités dans certains domaines d’activité qui concernent l'intérêt général comme par exemple l’éducation ou la santé.

La politique économique de l’État peut se faire à court terme (c’est la politique conjoncturelle) ou à long terme (c’est la politique structurelle). Les économistes néo-classiques ont une vision libérale de l’orientation à donner à ces politiques.

 

La politique structurelle

La politique structurelle pour les économistes néo-classiques a une orientation libérale. Elle a pour objectif d’assurer un meilleur fonctionnement des marchés, en limitant l’intervention publique et en favoriser la concurrence entre les entreprises.

Les néo-classiques préconisent une libéralisation totale des prix. En effet, pour eux, le prix doit refléter les conditions d’échange d’un marché et doit donc uniquement dépendre de la quantité offerte et de la quantité demandée sur le marché en question. L’État ne doit pas intervenir, il ne doit pas fixer de limite aux variations du prix. 

Les néo-classiques soutiennent et défendent la liberté d’entreprendre. Ils préconisent pour cela la privatisation de toutes les entreprises publiques. En effet, une entreprise publique n’a pas les mêmes contraintes en ce qui concerne, par exemple, la rentabilité et la productivité. Elle est alors considérée comme une forme de concurrence déloyale qui empêche le marché de fonctionner correctement. 

 

La politique conjoncturelle

La politique conjoncturelle pour les économistes néo-classiques a aussi pour objectif de favoriser la concurrence.

En ce qui concerne la politique budgétaire, les libéraux d’une manière générale (les économistes classiques et néo-classiques) préconisent de réduire fortement les dépenses publiques. Il faut plutôt soutenir les initiatives privées et individuelles, notamment en matière d’investissement. L’État ne doit pas agir à la place des entreprises, mais les laisser faire.

En ce qui concerne la politique fiscale, elle ne doit pas fausser la concurrence, ni décourager les initiatives privées.

En ce qui concerne la politique monétaire, les économistes néo-classiques ne sont pas unanimes sur la question de la monnaie. La majorité des premiers auteurs néoclassiques va adopter l’idée de la neutralité de la monnaie (excepté Carl Menger). Les économistes néoclassiques considèrent donc que la monnaie n’est qu’un simple « voile », qui a pour unique fonction de fluidifier les échanges. Cela implique alors que le volume de monnaie en circulation n’a pas d’effet sur les variables réelles (comme l’investissement, l’épargne ou encore le revenu réel par exemple, c’est-à-dire le revenu nominal auquel on enlève l’inflation). 

Ils vont reprendre ici la notion de voile de la monnaie du principal économiste classique français, Jean-Baptiste Say.

 

Le marché du travail

Pour les économistes néo-classiques, le marché du travail peut être considéré comme un marché comme les autres, avec notamment un prix d’équilibre, qui correspond ici au salaire d’équilibre.

L’offre de travail vient des travailleurs et la demande de travail provient des entreprises.

Si tous les critères de la concurrence pure et parfaite sont respectés, alors le marché du travail s’établit à l’équilibre, c’est-à-dire au plein-emploi. Cela signifie que toutes les personnes qui le souhaitent peuvent être embauchées.

Selon les économistes néo-classiques, il faut laisser le marché se réguler tout seul, quitte à accepter une baisse du salaire d’équilibre, afin de résorber le chômage si cela est nécessaire. Si un chômage persiste, alors c’est une situation qui est choisie par les individus, ce qu’ils appellent le chômage volontaire.

En ce qui concerne le chômage qui n’est pas volontaire, les néo-classiques l’attribuent à la présence de barrières qui empêchent le bon fonctionnement du marché (par exemple un salaire minimum légal).

Selon la théorie des néo-classiques, les entreprises génèrent une demande de travail, qui va répondre à une offre de travail de la part des travailleurs. Les entreprises vont embaucher tant que la productivité marginale du travail (c’est-à-dire la production du dernier salarié embauché) reste supérieure au salaire proposé. Les entreprises vont embaucher de plus en plus de travailleurs, mais dans la mesure où les coûts augmentent, elles vont s’arrêter au moment où la productivité marginale d’un employé supplémentaire va être égale au salaire payé.

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